La reconstitution du sénat au lendemain de la bataille de Cannes

En 216 av. J.C, Rome est en guerre avec Carthage et vient de perdre la bataille de Cannes dans le sud de l’Italie contre l’armée menée par Hanibal. Les pertes romaines sont conséquentes et le sénat se retrouve dévaster par celles-ci. Cette organisation très importante de la capitale de l’Empire prend alors des décisions pour pouvoir se relever. Dans le livre XXIII d’Histoire romaine de Tite-Live, ces mesures sont détaillées. Tite-Live, 59 av JC – 17 ap JC, est un philosophe et historien originaire de Padoue, contemporain à l’empereur Auguste. Son œuvre majeure ad urbe condita ou Histoire romaine, est un récit dans lequel il relate l’histoire de Rome des origines jusqu’à 9 ap JC en 142 livres. Les informations qu’il transmet sont plus fiables à partie du IIIème siècle av JC car nous pouvons souvent les confronter à d’autres sources historiques comme celle de Polybe pour les guerres puniques. Nous pouvons nous demander comment le sénat se reconstruit-il à la suite de la bataille de Cannes ? Premièrement nous aborderons la mise en place de M. Fabius Buteo en tant que dictateur. Enfin, nous étudirerons la lectio de celui-ci.

Comme dit précédemment dans l’introduction, la bataille de Cannes fit de la curie un espace désert de par les pertes importantes qu’engendre cette guerre. On recense approximativement 45 000 morts côté romain contre à peine 6 000 pour les carthaginois. A cela s’ajoutent les morts naturelles depuis la dernière lectio 5 ans auparavant par L.Aemilius et C.Flaminius : « tant de sénateurs avaient péri dans les combats pendant ces 5 ans, sans compter les morts naturelles » ligne 5,6. Selon Tite-Live, 80 sénateurs trouvèrent la mort dans la bataille. Le nombre de sénateurs habituellement est de 300, or Fabius Buteo inscrivit 177 nouveaux sénateurs comme l’auteur le signale à la ligne 36. De ce fait nous pouvons conclure qu’il ne restait plus que 123 sénateurs dans la curie. La situation est tellement urgente que c’est le sénat lui-même, fait très rare, qui met en place le débat du recrutement de nouveaux sénateurs. Il apparait que cette lectio est également nécessaire, car la règle établit dans le IIIème siècle veut qu’une révision de la liste des sénateurs se déroule tous les 5 ans. Or la dernière lectio s’est déroulé en 220 av JC lors de la censure de L.Aemilius et C.Flaminius. La responsabilité de la lectio est confiée à M.Fabius Buteo, ce choix n’est pas fait au hasard. En effet, il est le plus ancien sénateur ayant exercé la censure, il fait partie d’une vielle famille patricienne influente à l’époque, les Fabii. Ce qui ressort du caractère de Fabius Buteo à travers le récit de Tite-Live c’est le légalisme du dictateur. Il n’exerce ses fonctions dans les limites de celle-ci, il se retire une fois sa mission accomplit : « il abdiqua sa magistrature sur le champ, descendit des rostres en simple particulier » lignes 36, 37. Toutefois il ne refuse pas son devoir. Sa morale est d’ailleurs mise en avant lorsqu’il critique sa nomination pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il n’approuve pas le fait qu’il y ait deux dictateur en même temps car M.Junius est également dictateur mais celui-ci se trouve en dehors de Rome, à combattre les troupes d’Hanibal. De plus, il se montre opposé à sa nomination en tant que dictateur car il a déjà exercé la puissance censoriale en 241,

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