La dégradation des terres et ses facteurs
Analyse sectorielle : La dégradation des terres et ses facteurs. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar djermakoye • 21 Avril 2015 • Analyse sectorielle • 1 430 Mots (6 Pages) • 973 Vues
3. La dégradation des terres et ses facteurs
Le Tableau 3 présente, pour les pays de la région, des résultats extraits d'un travail d'évaluation mondiale des problèmes de dégradation des terres, le projet GLASOD (ISRIC, 1991).
3.1 Niveaux de dégradation
Au niveau mondial, GLASOD a trouvé que 15% des terres étaient dégradées par l'action humaine. Les pays considérés ici se répartissent en deux groupes égaux autour de cette moyenne. Dans certains l'incidence de la dégradation est double ou triple de la moyenne mondiale, mais dans d'autres elle est très faible.
La gravité de la dégradation doit aussi être prise en compte. Une façon commode de le faire est d'attribuer des coefficients de pondération aux pourcentages du tableau 3: nous avons ici attribué 1 aux superficies peu dégradées, 2 à celles moyennement dégradées et 3 à celles fortement dégradées; on voit mieux alors que:
* le Burkina Faso est de loin le pays le plus touché (indice pondéré = 108);
* viennent ensuite le Sénégal et le Togo (61 et 60);
* puis le Cameroun et le Niger (48 et 47);
* puis le Cap-Vert et le Mali (39 et 36); etc..
3.2 Types de dégradation
Quatre types de dégradation des sols sont reconnus:
(a) l'érosion sous l'action des eaux de ruissellement et autres (hydrique);
(b) l'érosion sous l'action du vent (éolienne);
(c) la dégradation chimique, comprenant la perte de nutriments (déplétion lors de la culture de sols pauvres sans fertilisation suffisante), la salinisation (insuffisance de drainage des zones irriguées, intrusion d'eau salée), la pollution et l'acidification;
(d) et la dégradation physique, comprenant la compaction des sols (par le bétail ou les machines agricoles), l'engorgement de zones irriguées, l'ensablement et la subsidence (affaissement).
Au niveau mondial l'érosion représente 83%, en termes de superficie affectée, de l'ensemble des dégradations estimées par le GLASOD.5/ La dégradation chimique en représente 12% et la dégradation physique 5%.
Par rapport à ce cadre général la particularité principale de l'éventail de types de dégradation rencontré dans la sous-région considérée ici est probablement l'importance de la dégradation chimique, puisque douze pays en souffrent sur une fraction allant de 29 à 86% de la superficie dégradée. En l'occurence il s'agit surtout de perte de nutriments due à la surexploitation des sols et à l'insuffisance de la fertilisation.
L'érosion hydrique (forme principale de dégradation au niveau mondial) est le phénomène dominant dans sept pays. Mais l'érosion éolienne est significative dans cinq pays du Sahel et dominante dans trois d'entre eux (Mauritanie, Mali, Niger).
La dégradation physique n'a que très peu d'incidence, sauf au Sénégal.
3.3 Causes de dégradation
Un premier trait distingue le schéma de cette région (comme de l'Afrique en général) en ce qui concerne les causes de dégradation, à savoir le rôle prépondérant de la surexploitation des surfaces boisées pour les usages domestiques (bois de feu, construction, clôturage etc.), la dégradation du couvert boisé entraînant celle du sol qu'il recouvrait. Ce phénomène touche 6% de la superficie dégradée en Asie et en Amérique, est marginal dans d'autres régions, mais affecte 13% de la superficie en Afrique; dans la sous-région considérée ici, l'incidence s'élève parfois bien plus haut.
Il est intéressant de noter que ce phénomène est en relation assez directe avec les facteurs démographiques: tant que le mode de fourniture de l'énergie pour les besoins domestiques reste dépendant de la production forestière (bois et charbon de bois) la croissance de la population, ou plus exactement des ménages, détermine largement le rythme d'exploitation. Dès lors que ce rythme excède le croît naturel de la végétation, les prélèvements réduisent progressivement le capital productif. On le constate autour de la plupart des agglomérations dans le Sahel, où les zones déboisées s'étendent en cercles de rayon croissant.
La "déforestation" (c'est-à-dire, ici, le déboisement en raison de l'abattage pour les besoins de l'exploitation commerciale du bois et de la mise en culture de nouvelles terres) est le facteur dominant dans quelques pays de la côte (Guinée, Côte d'Ivoire, Guinée Equatoriale, Gabon, Congo, Zaïre) mais, dans la plupart des autres, reste en- deçà de son incidence moyenne en Afrique, qui est de 13,5% de la superficie dégradée.
Le rôle des facteurs démographiques dans la déforestation en général est un sujet complexe. L'exploitation à but commercial a moins de rapport avec la densité ou le rythme d'accroissement des populations
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