La Fin Des Totalitarismes
Commentaires Composés : La Fin Des Totalitarismes. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ayml • 10 Juin 2013 • 3 770 Mots (16 Pages) • 1 044 Vues
La fin des totalitarismes
Publié parLisa
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Entre 1945 et 1991, deux totalitarismes, le nazisme et le stalinisme, disparaissent selon des modalités et des rythmes différents. En Allemagne, la dénazification* est achevée en quelques années dans le cadre de l’occupation alliée, puis de la naissance de la RFA et de la RDA. En URSS, la déstalinisation, débutée avec Khrouchtchev, ne s’achève qu’avec la disparition du régime soviétique sous Gorbatchev.
Quels sont les aspects de la dénitrification ?
Qu’est-ce que la déstalinisation selon Khrouchtchev ?
Pourquoi les réformes de Gorbatchev ont-elles provoqué la fin de l’URSS ?
I) La dénazification : juger et punir
Selon quelles modalités les Alliés ont-ils puni et condamné les nazis ?
Le 8 mai 1945, l’Allemagne capitule, elle est en ruines, l’État allemand disparaît dans la défaite. A la conférence de Yalta (février 1945), Roosevelt, Churchill et Staline affirment leur volonté d’anéantir le nazisme. Les accords de Potsdam ( 2 août 1945) prévoient l’épuration de la société allemande et la reconstruction du pays sur des bases démocratiques. Un statut d’occupation du pays est défini,le partageant en 4 zones d’occupation gérées par un conseil de contrôle interallié.
A) Le procès de Nuremberg
La dénazification débute par son versant judiciaire. Le 8 août 1945, les Alliés signent à Londres un accord sur les « poursuites pénales à engager contre les principaux criminels de guerre des puissances de l’Axe et sur leur châtiment pour crimes contre la paix, crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Le tribunal militaire international de Nuremberg est institué pour juger les principaux criminels de guerre, les organisations nazies ainsi que le gouvernement et l’état-major allemands. Du 20 novembre 1945 au premier octobre 1946, 22 dirigeants nazis comparaissent pour complot, crime contre la paix, crime de guerre et crime contre l’humanité. C’est le premier tribunal international qui juge à partir d’une abondante documentation. Douze inculpés sont condamnés à la peine capitale, trois sont acquittés et les autres sont condamnés à des peines de prison. La notion de culpabilité collective n’est pas retenue : l’appartenance à une organisation criminelle ne constitue pas en elle-même une raison suffisante de sanction pénale. À cette date, 55 % des Allemands considèrent comme juste un procès qui les confronte à la nature réelle du régime nazi et à sa barbarie. Procès pour l’Histoire, il a été filmé et largement couvert dans la presse par les journalistes invités.
Mais il a fait l’objet de nombreuses critiques car sa légitimité morale a été remise en cause du fait de la présence de juges venus d’URSS, pays coupables aussi de crimes de guerre (massacres) et de crimes contre la paix (alliance avec Hitler en 1939). Le génocide des Juifs ne fait pas l’objet d’un traitement particulier alors que toutes les preuves sont réunies pour le dénoncer.
épuration
B) Une épuration* judiciaire et administrative
Dans leur zone d’occupation, les Soviétiques considèrent l’épuration comme un moyen de mettre en place une nouvelle société socialiste. L’épuration vise à éliminer les anciennes classes dirigeantes politiques et économiques (gros propriétaires terriens, industriels) et les adversaires du communisme (qui sont qualifiés de fascistes) afin de favoriser la mise en place d’un régime communiste. Les commissions de dénazification sont cependant rapidement supprimées. L’ordonnance du 26 février 1948 précise même que les anciens nazis doivent participer à la reconstruction du pays. La dénazification a toutefois permis la mise en place d’une nouvelle élite politique et sociale représentée par le Parti communiste, le SED.
Dans les zones occidentales, la dénazification est un peu plus durable. Un million de fonctionnaires et militaires sont renvoyés avec interdiction d’exercer un emploi public. Tout Allemand qui veut obtenir un emploi ou une carte d’alimentation doit remplir un formulaire pour être classé , selon le degré de sa participation au régime nazi. Les « suspects » encourent des peines de prison, de privation définitive ou temporaire des droits de citoyenneté, des interdictions d’occuper un emploi public ou un poste de responsabilité dans la vie économique. Avec la fondation de la RFA (1949), la responsabilité de la dénazification passe totalement aux mains des autorités allemandes. La législation du 15 décembre 1950 clôt le processus mais d’autres procès seront par la suite intentés contre d’anciens nazis.
C) Les Allemands face à la dénazification
Malgré l’ampleur des moyens utilisés, la dénazification n’a pas les effets attendus. Les Alliés estiment qu’elle doit avoir un effet pédagogique, mais le but n’est pas atteint car elle est mal perçue par ceux qui ont résisté au nazisme. Elle suscite l’indifférence, voire l’incompréhension, chez la majorité des Allemands, d’autant plus que les critères retenus et la sévérité varient d’une zone à l’autre et dans le temps.
Les Alliés stoppent finalement le processus. Ils sont vite convaincus qu’éliminer tous ceux qui ont approché le nazisme de près ou de loin rend impossibles l’administration, la remise en marche des services et de l’économie. Ainsi, à l’Ouest, la dénazification prend fin dès que sont décidés le relèvement de l’Allemagne et son association au camp occidental. Beaucoup de « dénazifiés » sont alors réintégrés. Le chancelier allemand Adenauer fait voter des lois d’amnistie en 1949 et 1954 pour favoriser la cohésion nationale ouest-allemande.
II) La dénazification : refonder la vie politique
Quels nouveaux régimes les Alliés veulent-ils instaurer en Allemagne ?
A) Une vie politique démocratisée
La dénazification vise aussi à rétablir une vie politique démocratique. Le premier parti autorisé à se reconstituer est le Parti social-démocrate (SPD). Mais la démocratisation est envisagée de manière différente dans les zones occidentales et la zone soviétique.
À l’Ouest, les Alliés font renaître une véritable vie politique sur une base locale, très décentralisée. Il s’agit de créer un État fédéral
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