L'affiche Rouge

II-Le contexte historique :

En 1940, le régime de Vichy remplace la République. Pétain, président du conseil, rejette la démocratie qui, selon lui, divise et affaiblit la nation. Les élections sont supprimées, la radio et la presse sont censurées. Un culte se développe autour de sa personne (on célèbre ses mérites, son portrait est partout).

En octobre 1940, Pétain rencontre Hitler à Montoire et entre en collaboration avec l’Allemagne. L’État français livre à l’Allemagne les juifs étrangers dans la zone libre et aide les Allemands à arrêter les Juifs dans la zone occupée (cf. La rafle du Vel’ d’hiv’).

Le 18 Juin 1940, après avoir gagné Londres, le général de Gaulle lance un appel à la résistance. A partir de la fin de 1940, quelques mouvements de résistances se forment. Ils dénoncent le régime de Vichy et l’occupation allemande dans des tracts ou des journaux clandestins.

Les FTP-MOI (Francs-Tireurs et Partisans-Main d’œuvre immigrée) ont été créés au printemps 1942 à Paris. Ce sont des résistants communistes et pour beaucoup étrangers. Ils harcèlent l’occupant nazi et le régime de Vichy en multipliant les attentats dans Paris. En Février, le poète d’origine arménienne Missak Manouchian prend la tête de la brigade des FTP-MOI de la région parisienne. Suite à une trahison, il est arrêté le 16 Novembre 1943 avec les 23 autres membres de son groupe, appelé le groupe Manouchian, par la police Française et remis aux autorités allemandes Torturés durant plusieurs mois puis jugés par un tribunal militaire allemand, les 22 hommes sont fusillés le 21 Février 1944 au Mont Valérien près de Paris et Olga Blancic, la seule femme du groupe, est décapitée au mois de Mai. Les jours suivants leur exécution, 150 000 exemplaires de « L’Affiche Rouge » sont placardés dans Paris et en France. L’affichage fut accompagné de tracts présentant ces libérateurs comme des criminels.

III-Biographie de Manouchian :

Missak Manouchian est né en 1906 à Adyaman en Arménie. En 1915, il a 9 ans quand sa famille est exterminée lors du génocide arménien. Après quelques années passées dans un orphelinat en Syrie avec son frère, il rejoint la France en 1925. D’abord tourneur aux usines Citroën à Paris, il crée deux revues littéraires, Tchank (l’effort) puis Machagouyt (Culture).

Dans le climat de mobilisation antinazi qui suit l’accession au pourvoir d’Hitler, il adhère au PCF (parti communiste Français) en 1934. Il est membre du groupe communiste arménien rattaché à la MOI. En 1938-1939, il est secrétaire de l’Union populaire arménienne regroupant des Arméniens de gauche. Pendant la guerre, il s’engage dans le combat contre l’occupant nazi. En 1943, il devient me chef militaire du groupe parisien FTP-MOI, qui réalise, sous son autorité, des actions particulièrement courageuses. En février 1944, il est fusillé au Mont-Valérien avec vingt-et-un de ses camarades. Il refuse d’avoir les yeux bandés.

IV-Description de l’affiche :

Les couleurs dominantes de cette affiche sont le rouge qui connote le sang et la violence et le noir qui représente la mort.

Les portraits des médaillons représentent 10 résistants du groupe Manouchian. Les personnages représentés ne sont pas mis en valeur : mal rasés, hirsutes, yeux creusés, ils ont des têtes patibulaires. Les médaillons rappellent des impacts de balles. La légende de chaque photographie présente leur nom, leur origine (Polonais, Arménien, Hongrois, Italien, Espagnol), leur religion (pour la plupart, ils sont juifs), leur appartenance politique (ils sont communistes) et les actes qu’ils ont commis. La mention de leur origine mais aussi le fait que les noms de certains hommes sont imprononçables signifie que l’on insiste volontairement que le fait que ce sont tous

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