Genèse Et Naissance Des Totalitarismes

I. GENESE ET NAISSANCE DES TOTALITARISMES

C’est pendant l’entre deux guerres que ces trois régimes totalitaires se sont installés. Cette concordance chronologique n’est pas le fruit du hasard. Pendant cette période, le contexte économique, politique et social était favorable à l’émergence des totalitarismes : l’après Première Guerre mondiale a crée des conditions propices et favorables à l’avènement de ces régimes. Dans les 3 cas, ces régimes se sont installés en utilisant la violence. Durant les premières semaines à la tête du pays, ils n’ont eu qu’une priorité : mettre en place une dictature. Ils se sont donc installés en même temps, de la même manière et ont agi de la même façon durant les premières semaines.

A. L’arrivée au pouvoir : le rôle décisif de la Première Guerre mondiale.

La Première Guerre mondiale a été determinante dans l’arrivée au pouvoir des dirigeants totalitaires. Elle a eu des conséquences nombreuses qui ont toutes favorisé la progression de ces partis totalitaires :

- Une situation économique désastreuse en Europe : destructions matérielles colossales, endettement gigantesque de la quasi-totalité des pays, qui est encore plus grave pour les pays vaincus, dont l’Allemagne. Cette situation dramatique perdure, et conduit les partis totalitaires à proposer une économie pouvant remédier à cette crise.

- Une crise sociale : la misère qui se développe, le chômage qui est massif, l’inflation qui galoppe, le rationnement alimentaire mis en place pendant la guerre qui se poursuit plusieurs années après le conflit. Les trois partis jouent sur cette crise sociale pour faire de nombreuses promesses.

- Un essor du nationnalisme en Europe : ces sentiments xénophobes demeurent après la guerre, entretenus par les anciens combattants qui haissent les étrangers et parfaitement exploités par les partis totalitaires.

- Une brutalisation des sociétés : après la guerre et ses nombreuses exactions, les civils se sont accoutumés à la violence, à la mort et à la souffrance. Elle va être favorable aux partis totalitaires qui vont eux mêmes utiliser la violence pour arriver au pouvoir.

- La naissance d’un esprit de revanche : il s’amplifie après la guerre, car beaucoup de civils considèrent que les décisions du traité de Versailles sont terriblement injustes et qu’il faut les venger. Après la guerre, la Russie est irritée du fait de ne pas pouvoir récupérer les terres abandonnées en 1917 aux allemands (Brest-Litovsk). L’Allemagne est scandalisée par la lourdeur des sanctions du «Diktat» (Traité de Versailles pour les allemands), et l’Italie revendique les terres irrédentes perdues pendant la guerre, mais n’en aura qu’une partie et le vivra très mal.

La guerre a donc crée un contexte tout à fait favorable à l’avènement des régimes totalitaires.

La Russie

C’est le pays le plus en retard d’Europe au début du XXème siècle. Elle connait encore un régime Tsariste, son industrie est rare,son armée est principalement détruite, son agriculture ultradominante et elle connait un retard technologique important. Ces difficultés économiques et militaires vont affaiblir le Tsar et son pouvoir. Il sera finalement renversé en février 1917 après une revolution, et le gouvernement provisoire mis en place refusera de signer la paix et de sortir la Russie du conflit. Les Bolcheviks (parti politique communiste clandestin, avec comme chef Lenine) profitent de cette occasion pour prendre le pouvoir et organiser une seconde révolution en octobre 1917. C’est la première fois qu’un pays est dirigé par des communistes. Arrivés au pouvoir, les communistes et Lénine entendent transformer en profondeur le pays, en appliquant à la Russie ce slogan : «Paix, Terres aux paysans, et Pouvoir aux Soviets». Les Soviets sont un groupe de paysans ou d’ouvriers qui possèdent et qui gèrent collectivement une terre ou une usine. Les communistes veulent donc appliquer les idées Marxistes. Ils vont profondément transformer le pays en quelques mois :

- négocier la paix avec l’Allemagne (traité de Brest-Litovsk)

- abolir la propriété privée, qui sera remplacée par une propriété collective des moyens de production.

- établir la dictature du prolétariat : dans l’idéologie communiste, c’est le prolétariat (les travailleurs), qui dirige. Avant d’arriver au pouvoir, il doit éliminer ses adversaires, ce qui met en place une dictature transitoire. Dans cette dictature, ce doit être le représentant du prolétariat, à savoir le parti communiste, quoi doit diriger.

Lénine et les communistes auront donc profondément transformé le pays, jusqu’à son nom : en 1922, Lénine fait adopter une nouvelle constitution par laquelle la Russie change de nom, elle devient l’URSS : Union des Républiques Socialistes Soviétiques.

Ce nouveau régime va très vite être confronté à des difficultés très lourdes. La situation économique va s’aggraver et de nombreuses famines vont apparaitre, causant 8 millions de morts. Lénine va rebondir et lancer la NEP : Nouvelle Politique Economique, qui assouplie la propriété collective. Dès 1918, les anciens partisans du Tsar prennent les armes pour renverser le régime communiste. Une guerre civile va donc opposer les rouges et les blancs, soutenus matériellement par de nombreux pays étrangers, tels que la France et l’Angleterre, inquiets de la diffusion du communisme. Lénine va demander à son favori, TROTSKI, de créer une armée performante afin de renverser les blancs. Leur révolte finira par être écrasée. En 1924, Lénine meurt sans désigner de successeur. Une rivalité terrible apparaitra entre Trotski et Staline, chef du parti de l’époque. Staline finira par s’imposer, et va exclure Trotski en 1927 du parti communiste d’union soviétique (PCUS). Il ira même jusqu’à le faire exiler en 1929, puis assassiner en 1940. Trotski est effacé de tous les documents officiels, et Staline devient le chef incontesté de l’URSS.

L’Italie

C’est tout juste après la Première Guerre mondiale que les fascistes arriveront au pouvoir en Italie. En effet, après cette guerre, l’Italie va très mal, d’abord moralement : même s’ils sont vainqueurs, les italiens se sentent humiliés de ne pas avoir obtenu la totalité des terres devant légitimement leur revenir. Elle va également très mal au niveau économique et social : une situation économique catastrophique (pauvrété,

...