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Blair Worden « Oliver Cromwell and the protectorate » « Transactions of the Royal Historical Society »

Fiche : Blair Worden « Oliver Cromwell and the protectorate » « Transactions of the Royal Historical Society ». Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  5 Mars 2022  •  Fiche  •  1 399 Mots (6 Pages)  •  351 Vues

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 Wangermez Lucas                    

Fiche de lecture

Blair Worden « Oliver Cromwell and the protectorate »  « Transactions of the Royal Historical Society »

Cet article rédigé par l’historien anglais Blair Worden est un extrait de la revue Transactions of the Royal Historical Society publiée par la presse de l’université de Cambridge en 2010.

 Blair Worden présente en quelques pages la complexité de la personnalité de Oliver Cromwell et décrit également les structures de son régime en Angleterre sur la période de 1649 à 1660. Oliver Cromwell était un militaire qui cumula à la mort du roi Charles I en 1649 le rôle de leadeur parlementaire et de chef de l’armée. Il eut quasiment un statut de roi mais refusa la couronne pour des raisons –avait-il dit- religieuses.

 L’historien fait un portrait très précis de ce militaire qui par un coup de force prit le pouvoir en 1649 à la mort de Charles I, exécuté par décision du parlement. Il explique aussi quelles furent ses stratégies pour s’accaparer du pouvoir et le conserver jusqu'à sa mort. Personnalité controversée, Oliver Cromwell mit en place un régime qui s’apparenta à une sorte de république mais qui lui conférait les mêmes droits et privilèges qu’un roi. Blair Worden nous explique comment il réussit à tromper son pays afin d’arriver à ses fins en dressant un portrait tyrannique et manipulateur du « Lord protector ».

Nous nous demanderons donc comment un militaire, issu d’un milieu rural réussit à se hisser au devant de la scène diplomatique de son pays, par quels moyens stratégiques, il devint l’équivalent du roi possédant tous les pouvoirs.  Pour comprendre cela nous étudierons tout d’abord « l’art politique » de Cromwell et nous présenterons sa conception de la gouvernance.

Blair Worden commence son article par un bilan très négatif du gouvernement mis en place par Oliver Cromwell. Il critique la révolution puritaine qu’il déclencha en 1649 après la mise à mort du roi Charles I  en soulignant ses faiblesses.  Le gouvernement que  Oliver Cromwell mit en place par la suite était illégitime selon lui car il instaura un protectorat par un coup d’état militaire en 1653. Les principes de ce régime ne respectaient pas le gouvernement civil, c’est à dire le Parlement, en réalité l’armée  était à la tête de ce régime. Cependant  pour se mettre au devant de la scène et  écarter toute opposition Cromwell cacha ses réelles intentions par une apparente sincérité et une bonne foi remises en question Blair Worden. Cet art de la dissimulation le faisait passer pour une personne innocente qui n’etait jamais à l’initiative de décisions tyranniques voire dictatoriales.  Son art de la politique consistait à dire qu’il n’était pas au courant de telle ou telle décision pour ne pas porter le chapeau, ni suscité d’opposition. Blair Worden illustre cela avec plusieurs exemples précis. Le bras droit de Cromwell, John Thurloe le 24 février 1657, écrit au commandant en chef des forces anglaises d’occupation en Ecosse pour lui informer qu’il avait proposé au parlement de faire couronner Oliver Cromwell. Craignant que cette proposition fusse mal acceptée en Ecosse, il lui dit que Cromwell n’était pas au courant, que son « Altesse ne connaissait pas les détails ». Pourtant ce texte se trouvait dans les mains du fils d’Oliver quelques jours auparavant, il semble donc impossible que l’intéressé ne soit pas au courant. Un autre exemple est révélateur ; « un exploit d’ignorance » selon Warden. En décembre 1648, il fit exprès de retarder son arrivée à la capitale alors que la révolution rugissait, que le parlement avait été attaqué, il fit mine de ne pas savoir ce qui se passait. Par la suite, il ignora le 12 décembre 1653 le coup militaire qui mit fin à son propre parlement alors que la dissolution fut gérée par ses conseillers. Il devint quatre jours après « Lord Protector » sous une nouvelle constitution.

Cet art de la dissimulation ne fut pas sans conséquences, son entourage, ses conseillers ainsi que ses rivaux n’étaient pas dupes. Ils s’étaient rendus compte que sous couvert de dévouement religieux et de  principes de liberté, ils agissait pour arriver à ses fins. Il jouait également sur l’ambigüité afin de diviser et de contrôler, on ne savait pas vraiment s’il était ou non roi. Selon Warden « l’ambigüité était instrument de l’équilibre » .

 La religion prit une grande place dans la politique de Cromwell, son attitude puritaine et sa religion étaient liées aux enjeux politiques. De grandes prières eurent lieu, elles débouchèrent généralement sur des débats politiques. Par exemple la prière à  Putney le 29 octobre 1647 se transforma en un débat sur le droit de vote. Cromwell instrumentalisait la religion comme un moyen de pression sur des soldats et des politiciens. Cette diplomatie protestante avait pour objectif de créer une République « digne aux yeux de Dieu », la politique n’était donc soumisse qu’aux lois du divin. Cromwell avait une mission et c’est sous un climat très religieux qu’il imposa son protectorat. Selon ses soi-disant mots  « quelque chose n’allait pas dans l’Eglise et dans l’Etat », il décida donc pour corriger cela de retirer de l’armée les anabaptistes, ils furent remplacés par des théologiens presbytériens qui furent accueillis à la cour. Une persécution importante envers les hérétiques fut menée par l’aumônier du protecteur, John Howe.

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