New York, une ville mondiale

Etude de cas : New York, une ville mondiale.

1. New York, la ville la plus peuplée des Etats-Unis, est à la première position du classement des villes mondiales selon le Global Cities Index (en 2015). Cette place est dûe à son activité économique, son capital humain, ses échanges d’informations ainsi que son poids politique. Son activité culturelle en revanche est moins élevée que celle de la capitale britannique qui se positionne en seconde tête du classement. New York reste cependant la ville la plus riche dans tous les autres domaines.
2. New York constitue un carrefour majeur dans les réseaux et les flux mondiaux. Tout d’abord, la ville est reliée au reste du monde par d’importants flux de capitaux, qui passent notamment par quatre grands ports qui permettent l’échange de millions de tonnes de marchandise (cela permet en 2015 d’acquérir la 25ème place du rang mondial de trafic de conteneurs). Les flux humains sont également très importants : la célèbre métropole a attiré en 2014 plus de 12,2 millions de touristes étrangers notamment grâce à ses nombreux hauts lieux de tourisme comme Central Park, Times Square ou encore l’Empire State Building. Ces flux sont en grande partie permis par les aéroports comme le Newark Liberty mais surtout par l’aéroport international 18ème du rang mondial : le J.F.Kennedy. New York constitue d’ailleurs le premier ensemble aéroportuaire du continent américain et le quatrième mondial.

De plus, la ville offre d’importantes infrastructures de télécommunication telle que le premier téléport du monde, créé en 1985 sur Staten Island. Celui-ci permet de concentrer des liaisons satellitaires et numériques grâce à ses émetteurs et son réseau de fibres optiques, donnant ainsi un meilleurs accès à l’information par exemple.

Ensuite, New York est un centre décisionnel majeur du monde. Sa puissance financière se concentre dans le quartier des affaires (The Financial Disctrict) avec deux places boursières majeures à savoir le New York Exchange (plus connue sous le nom de Wall Street, cette place boursière est la numéro 1 mondiale) et le Nasdaq. En outre, nous pouvons également trouver dans la métropole des concentrations de médias d’audience internationale et des sièges sociaux de firmes transnationales. La ville abrite de même le siège de l’ONU qui œuvre à travers le monde, ou encore des universités réputées à l’échelle internationale attirant plus de 10000 étudiants étrangers par an telles que la célèbre Columbia University ou la New York University.

1. Nous pouvons parler de New York comme un centre de commandement majeur de la mondialisation grâce à la puissance économique apportée en partie par les nombreux sièges de FTN implantés dans la métropole, avec de nombreuses banques (exemple : American Express), pharmacies, assurances, médias, métallurgies ou encore tabac (exemple : Philipp Morris).
2. Bien que les Etats-Unis soient la première puissance économique mondiale avec New York à sa tête, rien n’assure une première place définitive dans le classement des villes mondiales. En effet, la progression des pays en développement comme la Chine (avec Beijin) ou d’autres pays développés comme le Japon (avec Tokyo en 4ème place mondiale) ou les pays européens tels que la France (dont la capitale est classée 3ème au rang mondial) ou encore l’Angleterre qui suit de près les Etats-Unis avec Londres en seconde place.
3. Tout d’abord, New York est la ville la plus peuplée (avec  8 550 405 habitants) mais aussi l’agglomération la plus peuplée et la plus cosmopolite avec 20 182 305 habitants en 2015 du pays. Sa puissance à l’échelle de la mégalopole du nord-est des Etats-Unis se traduit dans un premier temps par cette grande population, mais également par sa dynamicité (notamment avec son hyper-centre qui offre en 2013 deux millions d’emplois et l’espace intégré à son hyper-centre avec une seconde concentration des emplois dans le Queens, le Bronx et Hudson). En effet, « l’intensité des relations et des flux qui s’y déploient » sont une grande partie de la puissance de l’hyper-centre mondial, et ceci n’est visible qu’à l’échelle de la mégalopole, cela est aussi valable pour la multi-polarisation de la ville.
4.     Les éléments qui assurent le rayonnement régional et local de New York sont les réseaux de transports qui permettent aux habitants des banlieues vivant hors de New York et de l’hyper-centre de venir travailler dans la ville. Comme le montre Renaud Le Goix dans Atlas de New York, les polarités sont nombreuses, notamment avec des pôles urbains périphériques appelés edge cities qui font office de centres secondaires afin de satisfaire, entre autre, une demande d’emploi très forte.
5.     A l’échelle régionale et locale, New York présente cependant des limites et des concurrences. En effet, elle a été en concurrence financière et politique avec Philadelphie durant des décennies. De plus, bien que puissante, elle n’est la capital d’aucun Etat américain ni du pays. De même, elle n’est pas le seul centre culturel et intellectuel des Etats Unis et n’est pas la seule à disposer d’infrastructures pouvant accueillir flux de capitaux et flux humains.
6.     New York est une ville socialement et spatialement fragmentée. Tout d’abord, nous pouvons observer une concentration des secteurs les plus riches au centre, sur Manhattan notamment sur le célèbre upper east side. Ceux-ci semblent occuper les espaces les plus favorisés, comme Williamsburg ou encore les berges de Brooklyn qui ont été réhabilitées afin de devenir un nouveau secteur aisé : cela montre le véritable phénomène de gentrification connu par ces quartiers qui ne cesse de creuser les inégalités entre ménages modestes et ménages aisés. Les quartiers les plus pauvres sont eux axés sur les périphéries de Manhattan, comme le Bronx, le Queens ou encore le nord de Brooklyn. Au-delà de cette fragmentation spatiale, nous pouvons observer une véritable séparation des ethnies. En effet, New York est sûrement la ville la plus cosmopolite du monde mais rien n’assure que la population soit parfaitement homogène : au contraire, les groupes de même origine ont tendance à se regrouper dans des secteurs sans se mélanger comme avec Little Italy à Manhattan, ou encore la célèbre Chinatown.
7.     L’Histoire est en grande partie responsable de ces phénomènes : les regroupements de groupes ethniques existent depuis l’arrivée de migrants. Aucun habitant américain n’est pas issu de l’immigration en dehors des natifs américains (indiens d’Amérique), mais les différentes ethnies ont toujours eu tendance à rester entre elles. En ce qui concerne la localisation des quartiers riches et pauvres, elle dépend en grande partie de l’état du secteur et de sa valeur économique : nous pouvons comparer cela aux loyers de Paris et de ses banlieues ; s’ils sont différents c’est parce que les banlieues n’offrent pas autant de richesses culturelles et économiques que la capitale. Il en est de même pour la différence entre Manhattan et le Bronx par exemple : tandis que Manhattan présente un certain confort de vie avec les quartiers chics et une proximité avec Staten Island et la Statue de la Liberté, le Bronx est réputé pour sa pauvreté. Enfin, le phénomène de gentrification est également une cause importante des inégalités spatio-économiques car elle entraine entre autre une augmentation des loyers suite à l’arrivée des classes plus aisés ; ce qui rend difficile le paiement des classes moins favorisées les obligeant ainsi à se retrancher dans les quartiers les plus pauvres et les moins bien entretenus.
8.     Une ville cosmopolite est une ville habitée par des individus originaires de différents pays. Comme le montre Michael Jay Friedman dans son article du Washington File paru le 30 septembre 2008 « Diverse, dynamique, la ville de New York regarde l’avenir », plus de la moitié de la population new-yorkaise est d’origine étrangère. Cependant, nous avons vu que ces populations ne se mélangent pas. Ainsi, New York est une ville qui selon la définition est cosmopolite, mais en réalité est bien plus complexe et inégale.

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