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Les Français Et Les Violences De Guerre

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Par   •  7 Mai 2013  •  3 850 Mots (16 Pages)  •  965 Vues

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Les français et les violences de guerre (1851-1945)

Le sujet couvre les débuts du Second Empire, où la France est engagée dans une entreprise colonisatrice jusqu’à l’année 1945 qui est marquée à la fois par l’achèvement de la Deuxième Guerre mondiale et les débuts de graves problèmes dans les colonies. Si c’est cette période qui va être étudiée, c’est, comme il est facile de le constater, par ce que c’est une époque pendant laquelle la France connait de nombreux conflits militaires. Le sujet traite de la violence de guerre. Il est bon de rappeler avant tout ce qu’est, par définition une guerre : La guerre est un conflit armé opposant au moins deux groupes militaires organisés réguliers. Du moins, cette définition était valable avant la phase historique imposée par le sujet. En effet, si les « violences de guerre » sont associées ici à la période 1851-1945, ce n’est pas par hasard. François Cochet montre que la violence de guerre à l’égard des civils apparaît liée aux idéologies, ainsi il affirme qu’avec « la Révolution française, l’idéologie s’empare de la guerre … la vieille différence entre civils et militaires s’estompe de facto ». Cette affirmation se confirme à partir de 1851. La question en vigueur est donc : Comment les français sont-ils passés, en l’espace d’un siècle, d’un système de guerre noble qui concernait uniquement les belligérants de métier, à une « brutalisassions » des civils? Il ne s’agit pas ici de traiter une à une les guerres que menèrent les français pendant cette période et d’extraire à chacune d’entre elles les violences qu’elles impliquèrent. Le but est de démontrer comment, progressivement, la violence de guerre s’est étendue au-delà de l’armée française, touchant la société toute entière, faisant naitre dans les esprits d’historiens des mentalités tels que George Mosse des concepts comme celui de la « brutalisassions des sociétés ». Il est donc préférable, pour marquer cette progression, de procéder de façon chronologique.

Le sujet débute en 1851, et cette date évoque évidemment l’entrée dans le Second Empire. Cette période de l'histoire est considérée par les français, encore aujourd’hui, comme extrêmement violente, aux vues des évènements brutaux qui marquèrent le commencement et l'achèvement du régime. En effet, la mise en place du Second Empire ne se fit pas dans l’accalmie, mais dans l'horreur. La nuit du 1er au 2 décembre 1851, Louis Napoléon Bonaparte s'empare du pouvoir par un coup d'Etat. Le semblant de résistance qui s'établit alors est durement réprimé. L'incident le plus grave a lieu sur les Grands Boulevards où la troupe, excédée par les huées de jeunes bourgeois, fait feu: l'incident fait environ 200 morts. Cet évènement donne le ton d'une période marquée par de nombreuses guerres, et, comme le montre l'exemple suivant, des guerres excessivement brutales et meurtrières.

C'est le cas de la guerre de Crimée, qui débute en 1853 et oppose l'Empire russe à une coalition comprenant entre autre, l'Empire français. Pour Napoléon III, l'engagement dans cette guerre a certainement pour but de briser l’isolement diplomatique qui a suivi la proclamation de l’Empire. Cependant, d'un point de vue strictement humain, la guerre de Crimée a plutôt tendance à décrédibiliser l'Empire. En effet, d’un strict point de vue militaire, il est flagrant que la Guerre de Crimée, en termes de violence et de technologies fut d’une rare brutalité selon les standards de l’époque. Par exemple, la bataille de l’Alma du 20 septembre 1854 fut la première à voir l’utilisation de mousquets à canons rayés et les navires de guerre blindés. De plus, cette guerre connut la question des difficultés logistiques pour ravitailler des armées affamées, où les combattants durent s’enterrer face à la violente puissance de feu. Les coûts humains du conflit s'élevèrent à 100,000 morts pour la France : la très grande majorité de ces soldats morts à la suite de maladies et de négligences de toutes sortes. Ce n'est donc ne pas se tromper que de dire que la Guerre de Crimée illustre bien cette montée de la "violence de guerre" sous le Régime de Napoléon III.

Enfin, comment traiter les violences de guerre qui eurent lieu sous le Second Empire sans évoquer le tragique évènement qui en sonna la fin : la guerre franco prussienne de 1870. En effet, les français restèrent longtemps gravement marqués par le terrible déroulement et l'issue sanglante de cette guerre. Dans ce déroulement, deux aspects de cette violence apparaissent : Tout d'abord les combats sont d'une brutalité sans pareil. Le jeune fantassin François Heller relate l'un des assauts qui eut lieu près de Mars-La-Tour. : « Nous nous mettons en marche et quittons le remblai de la route … aussitôt, les obus et les balles sont venus nous balayer, faisant dans nos rangs des vides cruels… Les roulements de la fusillade et des coups d’artillerie étaient assourdissants et terrifiants… Les morts ne tombaient plus, ils étaient étançonnés par leurs camarades qui venaient de tomber. »

Toutefois, si la brutalité des combats est un aspect essentiel des violences de guerre de 1870, les régions occupées où les hostilités sont terminées n’ont rien à envier à celle où les opérations militaires sont toujours actives. En effet, la guerre franco prussienne est particulièrement intéressante car elle marque l'entrée dans une nouvelle ère de violence : la brutalisassions des civils. Ainsi, les troupes allemandes, furieuses de ne pas être accueillies, comme il est de coutume dans une guerre, par les français ayant déserté, se livrent à un pillage odieux accompagné de destructions gratuites, des maisons inhabitées. De plus, devant la durée trop longue du siège de Paris, les allemands décident de forcer les français à demander la paix en augmentant les charges de guerre et en faisant en sorte d'affamer les parisiens, réduits à manger des rats. C'est donc la résistance de Paris qui conduit les allemands à franchir une étape dans l'intensité de la violence morale, mais également physique. En effet, le bombardement de Paris débute, et les troupes allemandes sont autorisées à commettre des horreurs comme l’usage de boucliers humains sur les locomotives. Des enfants sont fusillés et des femmes violées : c'est la terreur. Ici, la violence perpétrée pendant la guerre franco prussienne est très nette.

Le 29 janvier 1871, la guerre prend fin mais pas la violence. Celle-ci redouble d’ailleurs, puisque Paris est confronté

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