Les Causes Financières De La Révolution Française
Note de Recherches : Les Causes Financières De La Révolution Française. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 9 Novembre 2013 • 1 231 Mots (5 Pages) • 1 060 Vues
Les causes financières de la Révolution française
Si la Révolution française a pour cause profonde les errements du régime politique et social de cette fin du XVIIIème siècle, la cause réellement déterminante de la chute de l’Ancien régime est sans conteste la crise financière. En effet, le règne de Louis XVI, commencé en 1774 lors de son avènement, est fortement marqué par une nette diminution de la prospérité économique.
Ainsi, le constat est fait que de la Régence au règne de Louis XVI s’est développé un déficit des finances royales principalement provoqué par un accroissement constant des dépenses et par un phénomène d’augmentation de l’inflation.
Dans ce cadre économique, la hausse des prix impacte fortement le train de vie de l’Etat, notamment dans les dépenses militaires. La guerre d’indépendance américaine à laquelle la France apportait son concours aurait coûté à elle seule une fortune.
De même, un autre secteur de dépenses est vivement contesté, celui des dépenses de la Cour qui ne représentent pourtant que 6%. Mais ce symbole de l’absolutisme royal provoque la fureur, surtout depuis que Necker en a publié les montants.
Enfin, à la veille de la révolution, les finances royales doivent supporter le lourd fardeau de la dette liée aux intérêts des nombreux emprunts effectués. Ainsi, en 1788, 318 millions y étaient consacrés, représentant à eux seuls 50% des dépenses.
Dans ce contexte très difficile, le système fiscal en vigueur apparaît comme étant de plus en plus usé et menaçant la monarchie (I) mais les expériences successives pour le réformer participeront à la chute de l’Ancien régime (II).
I/ Un système fiscal usé qui menace la stabilité du pouvoir royal.
Depuis 1715, le déficit des finances royales n'a cessé de se creuser. Il est moins dû à une mauvaise gestion supposée qu'à l'accroissement constant et inévitable des dépenses publiques et au phénomène d'inflation généralisée. La hausse du coût de la vie atteint à certains moments 100 %. Une autre raison de ce déficit tient à l'augmentation impressionnante du budget militaire. Ceci est dû qu’aux conflits européens classiques ont succédé des guerres lointaines, en Inde ou en Amérique. Ces expéditions exigent une flotte importante et une marine puissante. La construction de navires de guerre grève lourdement le budget. Ainsi, la guerre d'Indépendance américaine a coûté à la France au moins deux milliards de livres, somme qui ne se trouvait pas dans les coffres de l'Etat. Le ministre de l'époque, Necker, a dû recourir à de gigantesques emprunts, une pratique de banquier, son vrai métier. La victoire obtenue ne dispense pas, non de les rembourser, mais d'en acquitter les intérêts. En 1788, ils s'élèvent à 318 millions, la moitié du budget de l'Etat. Les finances royales sont, pour longtemps, surendettées.
Que pèsent, en comparaison, les dépenses de la Cour, qui ne s'élèvent qu'à 6 % du budget de l'Etat et permettent en grande partie au commerce de luxe (soieries lyonnaises, cristal de Baccarat, porcelaines de Sèvres et de Limoges, etc.) de survivre ? Pourtant, ce sont elles, ainsi que les 27 millions alloués annuellement aux diverses pensions de courtisans, mais surtout d'anciens militaires et serviteurs de la couronne, qui focalisent tous les mécontentements depuis que Necker en a révélé le montant.
Face à ce déficit, il faudrait des rentrées considérables pour simplement équilibrer le budget mais on en est loin. Les impôts directs rapportent des sommes dérisoires : 24 millions pour la taille, beaucoup moins pour le vingtième (5 % sur tous les revenus, privilégiés ou non), taxe créée en 1749. Quant aux impôts indirects, gabelle, aides et traites, tous fort impopulaires, ils ne font rentrer dans les caisses que des sommes ridicules, parce qu'ils sont confiés à des fermiers généraux qui en conservent une partie à leurs profits. Ainsi, l'affermage de 1787, le dernier pour les six années suivantes, ne se monte-t-il qu'à 150 millions.
Comment en finir avec l'endettement de l'Etat lorsque l'on ne peut ni réduire les dépenses ni augmenter
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