Le climat politique

Le climat politique dans la deuxième ville de Seine-Saint-Denis ne cesse de se dégrader depuis 2008. En cause : la multiplication des ambitions à gauche et la gestion contestée de la maire sortante, Dominique Voynet.

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«Pauvre type…» Il n'est pas rare que les insultes fusent dans la grande salle boisée qui héberge les réunions du conseil municipal de Montreuil. Lors de la dernière séance, le 26 septembre, l'invective a été lancée, dans un soupir, par la maire en personne. Dominique Voynet répondait ainsi à l'élu d'opposition apparenté PS Alexandre Tuaillon, qui pointait sa responsabilité suite à la publication d'un rapport de la chambre régionale des comptes épinglant la gestion du budget municipal. «Une intervention de caniveau», a tranché la maire.

Quelques heures plus tôt - les séances, ponctuées d'interminables interventions de pure forme, peuvent durer plus de six heures… -, Voynet s'était déjà écharpée avec son adversaire communiste, Jean-Pierre Brard, au sujet du logement. «Depuis 2008, notre ville est, hélas, devenue le paradis des promoteurs», attaquait celui qui a dirigé la commune pendant 24 ans. «Je ne supporte pas les bavardages inutiles», a sèchement répondu la maire avant de couper le micro de l'élu, arguant que son temps de parole de cinq minutes était écoulé.

Cannibalisme politique

Dans cet ancien bastion communiste où la droite est ultraminoritaire, les élus de gauche se livrent à une certaine forme de cannibalisme politique. La «gauche plurielle» façon Jospin, dont Dominique Voynet fut pourtant l'une des figures, n'y est qu'un lointain souvenir. Ce climat délétère, dénoncé par tous, date de la dernière élection municipale de 2008. La campagne avait été violente, l'ex-ministre écologiste se présentant d'emblée comme l'adversaire du «système Brard» et dénonçant les pratiques «autocratiques» et «clientélistes» du maire sortant. Malgré le soutien du PS au candidat communiste, Voynet s'est imposée, emportant dans son sillage un certain nombre de dissidents socialistes convaincus par son discours de «renouveau».

Mais, rapidement, les choses se sont gâtées. En 2010, dix élus de la majorité ont claqué la porte suite à la décision de la maire d'augmenter les impôts locaux, malgré des engagements contraires pris lors de la campagne. La première adjointe de Dominique Voynet, l'apparentée PS Mouna Viprey, est passée avec armes et bagages dans une opposition déjà bien fournie.

Suivent plusieurs «affaires» qui ont agité le panier de crabes montreuillois. Comme celle du Méliès, ce cinéma municipal créé sous le mandat de Jean-Pierre Brard. Son directeur artistique, Stéphane Goudet, a été mis à pied en 2012 après la découverte d'une «caisse noire» destinée, selon la mairie, à payer des frais à caractère privé. L'opposition communiste, qui connaît les relations exécrables qu'entretiennent de longue date Dominique Voynet et Stéphane Goudet, y a immédiatement vu un complot

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