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Le Conseil National De La Résistance

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Par   •  5 Novembre 2013  •  4 500 Mots (18 Pages)  •  1 248 Vues

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Le CNR

Après l'invasion allemande de mai-juin 1940, La France se retrouve occupée par les Allemands et connaît, jusqu'en 1944, les "années noires" de son histoire. Le 17 juin 1940, le maréchal Pétain appelle à « cesser les combats ». Il rompt avec la République, instaure le régime de Vichy et recherche la Collaboration avec le vainqueur: ainsi la France a perdu toute autonomie. Le 18 juin 1940, le général de Gaulle lance depuis Londres le premier appel à la Résistance. Les premiers réseaux et mouvements de Résistance apparaissent rapidement. La Résistance s'unifie sous l'autorité du Général de Gaulle grâce au travail de Jean Moulin, et participe activement à la Libération du territoire et à la lutte contre l'occupant. L'apogée de l’action de la Résistance est illustrée dans la création du Conseil National de la Résistance (CNR) sous l'initiative de Jean Moulin et selon les instructions du général de Gaulle en mai 1943. Il s'agit de la plus haute institution de la France clandestine qui se voulait un organisme représentatif de la totalité des forces de la Résistance (partis politiques, mouvements de Résistance, syndicats) engagées à l’intérieur contre l’ennemi nazi et ses collaborateurs. Quel a été réellement l'impact de cette institution, créée dans la clandestinité, pendant et après la guerre?

Dans une première partie, nous nous intéresserons à la genèse du CNR ainsi qu'aux difficultés rencontrées par Jean Moulin lors de sa mise en place. Dans un deuxième temps, nous nous pencherons sur la composition de cette institution ainsi que ses objectifs. Enfin nous nous attarderons sur l'évolution du CNR et sur l'impact réel de son programme pendant et après la guerre.

I/Création du CNR

a- Une nécessité

« Dans cette guerre, où se joue son destin, la formation du Conseil de la Résistance, organe essentiel de la France qui combat, est un évènement capital » : ce message envoyé par le général De Gaulle quelques jours avant la première réunion du CNR, prouve l’importance de cette institution singulière. La France est occupée par les Allemands, depuis déjà 3 ans alors. La nécessité d’organiser cette France perdue dans la guerre se fait sentir chez tous les résistants : il faut unifier les différents mouvements de Résistance qui s'étaient spontanément constitués depuis la défaite et l'appel du 18 juin 1940, au lendemain de la demande d’armistice par le maréchal. De nombreux comités sont crées dans ce but, mais Jean Moulin veut constituer un organisme important, qui pourrait légitimement représenter la France et chargé d’assurer en France métropolitaine, et dans la clandestinité bien sûr, la coordination de toutes les forces collaborant à la résistance, sous quelque forme que ce soit. Arriver à la création d’un conseil de résistance ne fut pas sans peine puisqu’il apparut nécessaire, en pensant à l’avenir de la France et à son poids auprès des Alliés, de joindre aux représentants authentiques des mouvements de la Résistance des représentants des formations politiques et syndicales en lutte également contre le régime allemand, le tout sous la direction de De Gaulle, représenté par Jean Moulin en France. Le 1er janvier 1942, Jean Moulin devient ainsi le représentant personnel du général afin d'unifier l'ensemble des mouvements de Résistance et délégué du Comité national français. Lui est assigné par De Gaulle une triple mission : propager la Résistance, jeter les bases d’une armée secrète et représenter le Général De Gaulle en Zone Non Occupée. . La marche fut lente pour parvenir à mettre en place cette institution.

b-Obstacles : la bataille du CNR vers l’unification de la Résistance

La première difficulté rencontrée est la clandestinité : Jean Moulin doit faire face aux arrestations régulière de ses camarades et doit respecter de nombreuses contraintes (il ne peut rencontrer directement les chefs des mouvements, tout ses contacts passent par le secrétariat qu’il met sous la responsabilité de Daniel Cordier.) Cela va grandement augmenter les difficultés pour établir le Conseil National de la Résistance, notamment parce que toutes les personnes qu’il doit convaincre et donc rencontrer sont recherchées ou établies clandestinement en France.

De plus, cette institution est l’aboutissement de longues et difficiles négociations de la part de Jean Moulin qui doit défendre son projet auprès de tous face aux protestations auxquelles il est exposé. Il se retrouve confronté au scepticisme des mouvements. Depuis sa décision, le 12 décembre 1942, de créer un conseil politique, Moulin multiplie les rencontres auprès des intéressés, mais sans résultat. Il rencontre les représentants des divers partis, mais a besoin de l’appui du Général à Londres, qu’il ne reçoit pas car les transmissions radios sont presque interrompues. De plus l’opposition des mouvements est systématique et ce, pour différentes raisons. D’une part si les animateurs de la Résistance sont conscients de la nécessité de former une résistance unie, ils acceptent mal de recevoir des ordres d’un homme vivant à l’étranger, loin des réalités de l’Occupation en France. Par ailleurs les chefs des mouvements conçoivent assez mal d’avoir à partager leur pouvoir avec d’autres résistants. Ainsi chacun projette son propre conseil politique au sein duquel il serait le seul et unique chef. D’autre part, tous refusent le retour des partis de tous bords, les mouvements ne veulent pas s’affilier. Selon eux, les partis ont causé la défaite, ils ne combattent pas et n’ont pas à être représenté au Conseil de la Résistance. Toutefois « Un État démocratique ne peut pas vivre et ne peut même pas être conçu raisonnablement sans l’existence de parti politique », ce qu’écrira Léon Blum à De Gaulle tout en lui affirmant son soutien au printemps 1943.

c-L’œuvre unificatrice de Jean Moulin

Dans un premier temps, Jean Moulin organise la délégation générale qui assure la liaison entre Londres et la Résistance intérieure. Il met en place les organes centraux de la Résistance, qui doivent permettre d’unifier les mouvements et l’action (le Bureau d’Information et Presse, le Noyautage des Administrations Publiques, le Service d’Atterrissage et de Parachutage, et surtout le Comité Général d’Études, qui déjà envisage les structures politiques, économiques, et administratives, à mettre en place

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