Colonisation et décolonisation (des années 1880 aux années 1960)
Mémoires Gratuits : Colonisation et décolonisation (des années 1880 aux années 1960). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar littleruana • 14 Mai 2014 • 7 057 Mots (29 Pages) • 1 071 Vues
Colonisation et décolonisation (des années 1880 aux années 1960)
Le phénomène colonial européen débute au XVIe s à la suite des Grandes découvertes. Le fait majeur est alors la colonisation de l’Amérique. Mais, dès le début du XIXe siècle, la plupart des colonies d’Amérique, françaises, britanniques ou espagnoles ont obtenu leur indépendance. Lorsqu’on évoque dans le débat public actuel la question de la colonisation, c’est à celle du XIXe s. qu’on fait donc d’ordinaire référence. Cette colonisation du XIXe siècle, même si elle n’est pas un phénomène exclusivement européen, on peut mentionner les entreprises japonaises ou celles des Etats-Unis, concerna cependant pour l’essentiel des Etats d’Europe. La colonisation des XIXe - XXe siècles se développa en Afrique et sur une large partie du continent asiatique. L’entre-deux-guerres voit apparaître les premières contestations de l’ordre colonial mais ce n’est qu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale que le mouvement de décolonisation s’enclencha, d’abord en Asie, puis en Afrique, selon des modalités plus ou moins violentes. Le phénomène colonial qui mit en contact, avec brutalité, des mondes largement différents a eu des répercussions tant humaines que politique, économique, sociale, culturelle. Ce mouvement, qui, parfois, contribue encore à déterminer pour une large part, les relations de nombreux pays du Sud avec leur ancienne puissance coloniale qui les contrôlait, est en fait d’une grande complexité qui interdit toute généralisation abusive. Un fait demeure néanmoins, la colonisation fut d’abord un mouvement d’expansion militaire, économique et culturelle de l’Europe.
L’expansion coloniale
A - La construction des Empires
1. Les grands empires coloniaux Les empires coloniaux contemporains se sont essentiellement constitués dans le derniers tiers du XIXe siècle, en particulier en Asie et plus encore en Afrique. Les deux plus grands empires coloniaux furent l’empire britannique et l’empire français. La colonie la plus importante pour les Britanniques est l’Inde dans laquelle ils se sont imposés dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. À la fin du XIXe siècle, en Asie, les Britanniques sont également présents à Singapour, en Birmanie, à Hong Kong, à Ceylan (future Sri Lanka), en Malaisie… Les Britanniques sont également très présents en Afrique orientale, de l’Egypte, placée sous protectorat en 1882, à l’Afrique du Sud en passant par le Kenya, l’Ouganda, les deux Rhodésies (actuels Zambie et Zimbabwe)…L’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada et enfin l’Afrique du Sud sont également membres de l’Empire Britannique même si ce ne sont pas des colonies au sens de l’Inde. Ces territoires ont reçu le statut de dominion. L’Empire colonial français est le deuxième par son étendue. Il est essentiellement présent en Afrique, où on peut distinguer (voir la carte page 335) les territoires appartenant à l’A.O.F. (Afrique occidentale française) dont la capitale est Dakar et ceux appartenant à l’A.E.F. (Afrique équatoriale française) dont la capitale est Brazzaville (capitale de l’actuelle Congo-Brazzaville). Toujours en Afrique, la France contrôle également la grande île orientale de Madagascar et également le Maghreb. La Tunisie dès 1881 puis le Maroc en 1912 ont été soumis à un protectorat (voir l’encadré). L’Algérie constitue un cas à part. Sa conquête a débuté en 1830 par la prise d’Alger et la conquête du pays s’est poursuivie tout au long des années 1840. L’Algérie se singularise dans l’empire français par la présence d’une importante population d’origine européenne, qu’on nomme les pieds noirs, et par le fait que la IIe République (1848-1851) l’ayant découpée en trois départements en 1848, la considère comme faisant partie du territoire national. La France contrôle également en Asie cinq villes indiennes, notamment Pondichéry et Chandernagor, mais aussi et surtout l’Indochine et une partie des archipels du Pacifique. 2. Les empires coloniaux secondaires D’autres puissances européennes possèdent, à côté du Royaume-Uni et de la France des empires coloniaux de moindre importance (voir la carte). C’est notamment le cas de la Belgique, avec le Congo belge, du Portugal, avec en particulier l’Angola, le Mozambique, de l’Italie présente en Somalie et, depuis 1911 en Libye, l’Allemagne, désormais la première puissance européenne vers 1900, au Cameroun, au Togo, dans le Sud-Ouest africain (actuelle Namibie) et au Tanganyka (actuelle Tanzanie), des Pays-Bas avec les Indes néerlandaises (actuelle Indonésie). On peut enfin remarquer que des puissances non-européennes possèdent également des colonies. C’est notamment le cas des Etats-Unis qui ont arraché à l’Espagne, par la guerre de 1898, Puerto Rico et les Philippines, du Japon qui contrôle la Corée, Formose (l’actuelle île de Taïwan) et de nombreux territoires en Chine. Jusqu’à la fin du de la première guerre mondiale, l’empire ottoman contrôle l’essentiel du monde arabe. La Russie contrôle la Sibérie et l’Asie centrale. 3. La conquête du continent africain C’est surtout à partir des années 1880 que les grands états européens se lancent dans ce qu’on appelle d’ordinaire « la course au clocher » ou le « Scramble for Africa ». Ces termes désignent la conquête quasi complète du continent africain par les grandes puissances européennes entre les années 1880 et la Première Guerre mondiale. Comme on le voit sur la carte (voir le document 1), les territoires dominés par les Européens jusqu’aux années 1880, à l’exception de l’Algérie, se limitaient pour l’essentiel à quelques enclaves et quelques territoires côtiers. Ainsi, les côtes du Sénégal pour la France, la colonie du Cap contrôlée les Britanniques depuis le début du XIXe siècle. Les raisons pour lesquelles l’Europe se lance à la conquête de l’Afrique sont diverses, nous y reviendrons dans le paragraphe suivant. Mais cette conquête donne lieu à des rivalités importantes. Au début des années 1880, les Français, et l’explorateur britannique Henry Morton Stanley qui agit pour le compte du roi des Belges Léopold II, prennent le contrôle de plusieurs territoires de part et d’autres du fleuve Congo, territoires que revendique également le Portugal. Celui-ci cherche alors à s’appuyer sur le Royaume-Uni et l’Allemagne afin de limiter les ambitions des Belges et des Français. Le chancelier allemand Otto von Bismarck trouve là l’occasion d’organiser à Berlin une très importante conférence (novembre 1884-février
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