CHYPRE: Le pire est encore à venir
Fiche de lecture : CHYPRE: Le pire est encore à venir. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mimed • 4 Janvier 2014 • Fiche de lecture • 1 093 Mots (5 Pages) • 621 Vues
CHYPRE : Le pire est encore à venir
24 septembre 2013 - Sérgio Aníbal
Six mois après que la crise bancaire a failli emporter son économie, Chypre est loin d’être sorti d’affaire. Etranglée par le resserrement du crédit et par l’austérité imposée par la troïka, l’économie tourne au ralenti et la morosité s’installe.
Plus de manifestations quotidiennes dans le centre de Nicosie, plus de files d'attente devant les distributeurs de billets, plus de journalistes de la BBC et de CNN en direct devant le Parlement. Pourtant, pour les habitants de Chypre, les conditions de vie sont aujourd'hui bien moins bonnes qu'il y a six mois, quand la crise était à son apogée. Et beaucoup craignent que le pire soit encore à venir.
Depuis que, le 15 mars dernier, le président de Chypre et l'Eurogroupe ont annoncé leur intention de mettre en place une taxe sur tous les dépôts et ainsi déclenché une crise qui est passée, d'abord, par la fermeture des banques durant deux semaines, puis par la création d'une réglementation encadrant les mouvements de capitaux, l'économie et la société chypriotes ont un enchaînement d'événements somme toute prévisibles : affaiblissement du système bancaire, austérité imposée par la troïka, contraction accentuée de l'économie et flambée du chômage.
Suivant le parcours par lequel sont déjà passés la Grèce et le Portugal, Chypre, petit pays habitué ces dernières décennies à connaître un niveau de vie élevé et à ignorer les crises et la grande pauvreté, est aujourd'hui en passe de découvrir une tout autre réalité. “La population est touchée dans toutes ses strates, des plus pauvres aux plus riches. Chez les plus défavorisés, les difficultés et le désespoir prennent une ampleur qu'on n'avait plus vue depuis l'invasion turque de 1974”, explique Dinos Papakyprianou, un petit entrepreneur dans l'import de biens d'équipement.
C'est il y a six mois, dans les rues de Nicosie, que nous avons rencontré Dinos, alors révolté et angoissé, impatient de voir rouvrir les banques pour pouvoir honorer engagements de son entreprise. Aujourd'hui, contacté par téléphone, Dinos se montre plus résigné, mais aussi plus pessimiste, anticipant une nouvelle dégringolade. “J'ai décidé de diminuer le volume de mon activité, et donc mes risques financiers, pour les ramener au minimum. Pour une raison simple : quand une nouvelle tuile tombera, je ne risque plus de perdre tout ce que j'ai gagné en 32 années de travail. Je préfère être préparé à ce que survienne une nouvelle crise comme celle d'il y a six mois, je déciderai alors quoi faire.”
Chute libre
La décision de Dinos en dit long sur ce que vit l'économie chypriote. Refroidis par les événements de mars dernier (avec la création de la taxe sur l'ensemble des dépôts et une lourde décote sur les dépôts de plus de 100 000 euros dans les deux plus grandes banques du pays), les entreprises n'investissent plus, les ménages consomment le strict nécessaire et l'activité économique est en chute libre.
Chypre connaît la récession la plus profonde de toute l'Union européenne
Aujourd'hui, Chypre connaît la récession la plus profonde de toute l'Union européenne, devant la Grèce. Au deuxième trimestre 2013, le PIB a reculé de 5,2 % en glissement annuel (chiffres Eurostat), soit le pire taux enregistré dans l'île depuis l'invasion turque. Le taux de chômage, qui en mars atteignait déjà le chiffre record de 14,9 %, n'a cessé d'augmenter pour s'élever aujourd'hui à 17,3 %.
Ce vendredi 13 septembre,
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