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Le parti des baathiste en Syrie

Dissertation : Le parti des baathiste en Syrie. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  6 Août 2019  •  Dissertation  •  2 961 Mots (12 Pages)  •  533 Vues

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Le parti des baathiste en Syrie a su imposer durant des décennies sa suprématie politique. Ce régime, établi dans les années 50, a maintenu son pouvoir jusqu'en 2012, et ce, malgré plusieurs épisodes d'instabilité vécue à l'interne. Comment ont-ils réussi à renforcer et appuyer leur pouvoir, à ce point ? Quelle stratégie ont-ils mise de l’avant pour s’assurer cette longévité? Plusieurs historiens se sont penchés sur le sujet.  L'auteur Raymond A. Hinnebush affirme pour sa part que la force des baathistes réside dans l'organisation politique du parti ainsi que ses politiques égalitaristes et populistes.  Leur faiblesse serait, selon lui, causée par leur vulnérabilité à abuser du pouvoir. Itamar Rabinovia, pour sa part, considère plutôt que c’est la relation unique entre le parti et son armée qui a contribué à affirmer le pouvoir des baathistes. Galvani, appuyant ce point de vue, ajoute que l'armée, notamment à cause de l’endoctrinement des officiers, est un moyen efficace de consolider le pouvoir baathiste. Ce parti, issu de rien, s’étend construit à partir de zéro, a su s'établir et s'imposer au sein de la Syrie, malgré toute la désorganisation présente à l’interne. Cette présente recherche veut démontrer l'importance de l'implantation du parti Ba'th, entre 1958 et 1965, dans les structures sociales, gouvernementales et militaires en Syrie, un facteur déterminant dans la longévité du parti.


 Dans les années 1950, le Parti des Ba'ath prend le contrôle de la Syrie, s'installe dans les structures gouvernementales et militaires et gagne de plus en plus d’adeptes Ba'th syrien. À la tête du parti figurent Michel Aflaq, un chrétien orthodoxe et Salah Al-Bitar, un musulman sunnite, nés respectivement en 1910 et 1912 à Damas. Ces deux leaders, issus de familles marchandes et de la classe moyenne, possèdent tout de même un niveau de scolarité universitaire[1]. Jeunes étudiants, ils sont séduits par l'idéologie nationaliste arabe, enseignée dans leur cours et y adhèrent profondément.  Ce qui les conduit, en 1942, à abandonner leur carrière de professeur pour  créer un mouvement socialiste et nationaliste. Leurs croyances se répandent rapidement à travers tout le monde arabe. Alfaq et Bitar basent leur idéologie sur quatre concepts: le monde arabe est une seule et grande nation; il n'y a qu'un leader pour diriger le monde arabe et il gère autant l'état que le militaire; l'arabe est la conscience sociale; et les arabes sont les maîtres de leur propre foi et de leur destin. Ils visent comme objectif principal à instaurer des mesures socialistes en Syrie afin d'apporter une justice sociale pour les plus démunis. L’essentiel de cette idéologie est concentré dans deux slogans baathistes: Unité, Liberté et Socialisme ainsi que Une nation arabe avec une mission immortelle.[2] Dès le début de leur mouvement, les deux leaders ont des divergences d’opinion concernant les stratégies prioritaires à mettre en place. Pendant qu’Aflaq croit qu'il faut éduquer les gens à travers les rencontres et les lectures, pour sa part, Bitar et d'autres associés du parti, sont persuadés qu'il faut une organisation politique pour bien rendre leur idée et avoir une réelle influence. En 1945, Aflaq concède et accepte l'idée de miser sur la création d’un parti politique baathistes. Cependant, ce n'est qu’en avril 1947, peu après que les troupes françaises aient quitté la Syrie, que les Ba'th commencent à fonctionner réellement comme un vrai parti politique et qu’ils peuvent faire leur premier congrès. Sans toutefois être présent dans l’arène politique. Il leur faudra attendre l’élection de 1954 pour s’affirmer sur le terrain politique en remportant plus de la moitié des sièges. Faisant désormais partie intégrante de la structure politique, les Ba’th continuent leur l'essor et renforce leur positionnement en s'unissant, en 1958, avec Nasser, le dirigeant de l'Égypte. Ils partagent l’objectif commun de créer une seule nation arabe unie et baptisent leur union de: République Arabes unies (RAU). Une affiliation ne durera que quelques années car, en 1961, un coup d'état des Ba'th mène à la dissolution du RAU. Un épisode majeur pour le parti Ba’th qui, en plus de porter grandement atteinte à leur réputation, aura comme répercussions: l'échec de l'union des deux états, des changements majeurs de membres dans le parti et une transformation dans l'organisation qui passe d'un commandement électoral à un commandement totalitariste. Malgré cet événement, l’idéologie baathiste conservera toujours plusieurs adeptes dans la population syrienne et maintiendra sa place dans le monde politique, puisqu'ils réussiront à garder 20 sièges au parlement.[3] 

Un deuxième coup d’état, cette fois-ci militaire, le 8 mars 1963, permet aux Ba'th de prendre le pouvoir total d'assaut et de contrôler, ainsi, la sphère politique et du militaire.

L'implantation du parti dans les classes sociales

Selon les idéologies baathistes, l'un des premiers objectifs politiques consiste à faire des arabes une seule unité politique et sociale. Cette pensée nationaliste, provenant d'une réaction à l'impérialisme français subi, fait son apparition en premier dans les classes ouvrières et paysannes syriennes. Ces citoyens plutôt démunis entrevoyaient dans cette option politique une sorte d'égalité et une position plus avantageuse en tant qu’arabes. En ce qui a trait à la classe moyenne non sunnite et les autres communautés rurales l'idéologie de Baath également attrayante. Cette pensée leur promet une égalité des Arabes, en étant non-sunnite, et des réformes sociales qui s’avèrent être urgentes dans les contrées retirées.[4]  De plus, à cette époque, la jeunesse syrienne endoctrinée par les professeurs dans le système d'école publique en expansion[5], est également attirée par ce mouvement social. À l’opposé, les grands marchands, les grands propriétaires fonciers et les industriels ne trouvent, pour eux, aucun avantage dans le concept d'Unité Arabe. Cette classe bourgeoise, majoritairement sunnite, considère la pensée Baath suspecte à cause de son caractère laïc et son penchant socialiste. Ainsi, le parti des Ba'th a commencé à établir son électorat syrien chez les minorités, les démunies et la jeunesse, bref des délaissés du système en place.

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