L'exploitation des enfants/ talibés
Compte rendu : L'exploitation des enfants/ talibés. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar maenb • 10 Mai 2022 • Compte rendu • 1 009 Mots (5 Pages) • 517 Vues
L'exploitation des enfants l’une des formes les plus déchirantes de violation des droits de la
personne. En marchant dans les rues de Dakar, au Sénégal, il ne faut que quelques minutes pour être
témoin de cette atrocité, et pourtant leur omniprésence les rend invisible. À Dakar et dans d’autres
villes du Sénégal, les garçons, parfois seulement dès l'age de cinq ans, passent leurs journées dans
les rues, mendiant du riz ou quelques pièces de monnaie. Souvent, ces enfants n’ont ni famille ni
tuteur. Quand ils terminent leur journée de mendicité, ils retournent vers les personnes qu’ils
aimeraient pouvoir échapper.
Ces jeunes victimes sont appelées talibés. Les talibés sont des élèves qui étudient le Coran sous la
direction d’un enseignant, appelé marabout. De nombreux talibés vivent dans des daaras, des
pensionnats où les élèves étudient le Coran. Si la plupart des marabouts offrent un environnement
constructif et stimulant aux étudiants pour étudier l’islam, d’autres soumettent les jeunes étudiants à
des conditions de vie et de traitement horribles. De nombreux marabouts envoient des talibés dans
les rues pour quémander(mendier) pendant la journée.
Bien que leur histoire soit une réalité qui peut paraître familière on lui accorde rarement le poids
qu’elle mérite. Pourtant il s’agit d’une grave violation des droits de la personne, qui est le produit
de l’inaction du gouvernement, de traditions déformées et de familles désespérées. Et c’est l’histoire
de plus de mille garçons à travers le Sénégal.
En 2019, Human Rights Watch (HRW) a publié un rapport présentant des conclusions alarmantes
sur le sort des talibés dans les villes sénégalaises en 2018 et 2019. Au-delà de la mendicité forcée,
les talibés sont victimes de violence physique, s’ils ne rapportent pas une certaine somme d’argent
quotidiennement. Si vous n’apportez pas le paiement, ils vous frappent. Et si vous ne réussissez pas
à réciter les versets, ils vous frappent. D’autres talibés ont témoigné qu’ils étaient emprisonnés et
enchaînés par leur marabout s’ils tentaient de s’échapper. HRW a également trouvé des preuves de
quinze cas de violence sexuelle réelle ou de tentative d’agression sexuelle. Enfin, l'Agence de
Presse Sénégalaise (APS) a révélé que 90% des cas de paludisme concernaient des enfants talibés.
Des origines..
Ce phénomène est une tradition fondée à l’origine sur des principes enracinés dans des traditions
oeuvrant pour l’humilité et le renforcement de la communauté. Pendant des siècles, le Sénégal a
valorisé l’islam, et une composante importante de l’islam est l’étude du Coran sous la direction des
marabouts. Lors de la formation religieuse, les talibés étudiaient le Coran et travaillaient pour
soutenir les daaras. Ils le faisaient souvent en recueillant des dons de nourriture auprès des
villageois locaux, qui étaient encouragés à donner parce que la charité est un pilier de l’islam. À la
base, ce système éducatif visait à développer la foi des garçons musulmans et à tisser des liens par
la charité.
Cependant, avec l’urbanisation, ce système éducatif a perdu le soutien que les villages fournissaient
autrefois. Depuis ce changement, de nombreux marabouts ont réalisé que la mendicité des enfants
peut devenir une source de profit et finissent par exploiter ces jeunes enfants, en particulier dans les
zones urbaines. Ce pouvoir provient de deux sources principales. Premièrement, il n’existe
actuellement aucun cadre national de réglementation des daaras. Parce que le Sénégal est un État
laïque, il n’y a pas de réglementation des daaras ; ce qui donne aux marabouts la liberté
d’exploiter leurs talibés.
Deuxièmement, bien qu’il n’y ait pas de programme islamique formel, les marabouts continuent de
détenir un pouvoir important dans la société. Le Sénégal est majoritairement musulman. Les érudits islamiques sont vénérés dans la société. Il est donc difficile de s’exprimer contre eux, si bien que
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