Exposé sur le Nigéria

Située sur la côte atlantique de l'Afrique de l'Ouest, la République fédérale du Nigéria est entourée de quatre républiques francophones: le Bénin à l'ouest, le Niger au nord, le Tchad au nord-est et le Cameroun à l'est. Bien que la langue officielle du pays soit l'anglais, selon les données du recensement de 1963 (ce sont les données les plus récentes), les langues les plus couramment utilisées sont le haoussa (20,9%), le yoruba (20,9%), 3 %), ibo (16,6%) et peul (8,6%), en plus de toutes ces langues on y ajoute le pigdin nigérian, un créole anglais.

Selon les données du recensement de 2019, la population du Nigéria vient de dépasser 195,9 millions d'habitants, ce qui en fait le pays le plus peuplé d'Afrique et le septième du monde. Dans ce pays, plus de 250 groupes éthnique ont été identifiées, et les dix suivantes représentent 80% de la population nigériane: Hausas, Fulanis, Yorubas, Ibos (ou Igbos), Kanuris, Tivs, Edos, Nupes, Ibibios et Ijaws.

Selon les données de 2018, la population se compose de 53,5 % de musulmans, de 45,9 % de chrétiens et de 7,6 % d'animistes (croyance en un esprit, une force vitale, qui anime les êtres vivants, les objets mais aussi les éléments naturels, comme les pierres ou le vent). Le Nigéria compte l'une des populations musulmanes les plus nombreuses en dehors du Moyen-Orient. Le christianisme est la religion dominante dans les régions du Sud, mais il existe également dans le Nord de fortes minorités chrétiennes.

Au Nigéria, la plupart des conflits violents sont survenus dans le Nord, considéré comme moins développé que le Sud au point de vue économique et étaient causés par une idéologie. Le fait que l'unité nigériane ait été perturbée par des conflits intra et inter-religieux revêt autant d'importance. Des groupes à tendances fondamentalistes sont apparus, aussi bien dans le camp musulman que dans le camp chrétien, c’est ce que je vais vous montrer aujourd’hui en plus du conflit politique Nigérian contemporain.  

1. Boko Haram

Les religions sont la raison principale des conflits au Nigeria, nous allons le voir dans un premier temps avec Boko Haram puis avec Le Massacre de Yelwa.

Boko Haram signifie en haoussa « l’éducation occidentale est un péché ». Boko Haram a été fondé en 2002 à Maiduguri ; la principale ville de l’état nigérian de Bornou (Borno) dans le nord-est de l’état fédéral du Nigéria. Son fondateur s’appelle Mohamed Yusuf (étudiant à l’époque). En effet, le nord du Nigéria est principalement peuplé par des musulmans sunnites pour la plus part. et dans certains états fédérés, il y a l’application de la charia. Le nord du Nigéria est une terre minée par un sentiment d’exclusion des populations des politiques publiques envers l’Etat central « pro chrétien » selon les partisans de Boko Haram. "Derrière la religion, un même profond ressentiment anime ces populations qui s’estiment abandonnées par les élites, le pouvoir central et les policiers fédéraux, corrompus et brutaux", décrit Alain Vicky dans Le Monde diplomatique. Mohamed Yusuf (1979-2009), se fera connaitre au tout début des années 2000 après qu’il ait lancé plusieurs appels publics à désobéissance, au boycott des établissements publics et privés, au renoncement de la pratique de toute forme de sport. En 2003, les forces de l’ordre nigérianes attaquent le groupe Boko Haram à Borno. Les dissidents se réfugient dans la ville de Maiduguri. C’est à partir de cette contrée « abandonnée » par l’état central que Boko Haram connait une expansion avec l’adhésion de la population jeune en grand nombre. Mohamed Yusuf fonde une école islamiste ou sont formés les futurs combattants de Boko Haram. Jusque-là, Boko Haram n’attaquait que les forces armées nationales. Mais les choses changent en 2009 lorsque leur chef Mohamed Yusuf est exécuté lors de sa capture. Son arrestation fait suite à des heurts contre la police nationale ; des événements qui ont occasionné 800 victimes. C’est dans cet ordre d’idées que se place à la tête de l’organisation Aboubakar Shekau (né en 1974). L’organisation s’agrandit et gagne les pays voisins comme le Niger, le Tchad ou le Cameroun. Le « maintien de la terreur » devient la marque de fabrique de Boko Haram. Plusieurs attentats sont commis par le groupe terroriste dont l’attaque d’une église en 2011 (150 morts), attentat contre le siège des Nations Unies à Abuja (25 morts) … En avril 2014, 276 lycéennes sont enlevées à Chibok dans l'Etat de Borno dont 57 parviennent à s'enfuir juste après. Cet enlèvement de masse fait connaître le groupe dans le monde entier. Boko Haram s’en prend aussi aux musulmans, aux peuples civils etc. Le 28 novembre 2014, la Mosquée de l’état de Kano est attaquée par les adeptes de Boko Haram. Le bilan fut de 120 morts. Tout est bon pour maintenir la terreur (NDLR). Le secte devenu groupe terroriste armé, recrute des membres beaucoup plus formés. Les dons à l’organisation par ses fidèles maintiennent et financent ses activités. L’organisation a plusieurs sous-groupes dont Ansaru. En 2015, Boko Haram proclame un califat sur « ses terres » et prête allégeance à DAESH. Depuis 2013, l’armée a chassé du nord les factions désignées de l’organisation. Mais comme tous les groupes terroristes, la menace est comme un cancer. Elle s’éparpille de nos jours sur un territoire large. En outre Boko Haram connait des problèmes internes avec la désignation de Abou Musab Al Barnaoui comme nouveau chef à la place de Shekau. Cette décision est du fait de l’Etat islamique « DAESH ». Abou Musab Al Barnaoui et ses partisans ciblent l’armée nigériane tandis qu’Abubakr Shekau s’en prend aux populations civiles. On peut donc constater que toutes les attaques menées par et contre le groupe terroriste Boko Haram sont des guerres asymétriques.

...