Peut-on se libérer de nos préjugés ?
Étude de cas : Peut-on se libérer de nos préjugés ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Prec • 15 Février 2021 • Étude de cas • 974 Mots (4 Pages) • 906 Vues
Peut-on se libérer de nos préjugés ?
Au fur et à mesure que nos sociétés évoluent et recherchent un mode de vie basé sur le vivre-ensemble et le tolérance, un grand ennemi commun est désigné pour expliquer les racismes et les discriminations : l’existence des préjugés. Depuis des années, de nombreuses campagnes cherchent à sensibiliser les gens à cette question des préjugés et des stéréotypes, qu’ils soient ethniques, sociaux ou sexistes. Le maître mot est que nous nous libérions de nos préjugés, c’est-à-dire que nous supprimions ou au moins fassions abstraction des idées reçues et jugements préalables à l’expérience que nous portons en nous. Mais cela implique que cela est possible, or, la question se pose : Peut-on (vraiment) se libérer de nos préjugés ? De tous, ou au moins de certains ? De quelle manière et pourquoi ? Ces problématiques concernent une question de société essentielle de nos jours, et il est important d’y réfléchir pour mieux se positionner et comprendre nos propres biais de réflexion, à défaut de toujours les résoudre.
Il faut avant tout se demander ce que sont nos préjugés. Il s’agit d’opinions que nous nous faisons avant même d’avoir pu mettre à l’épreuve ces opinions, en se basant sur des informations extérieures à l’objet du préjugé, comme des rumeurs ou des témoignages individuels brandis comme vérité générale. Dans le sens où on l’entend généralement, il s’agit de stéréotypes culturels ou sociaux, et ce terme a une connotation négative puisque ces stéréotypes portent un préjudice injustifié à des communautés entières ; les clichés tels que « tous les SDF sont des alcooliques qui dépensent leur argent dans la bière » ou « tous les gens du voyage sont des voleurs » sont très répandus et vont impacter la vie desdits objets des clichés. Dans ces exemples précis, les porteurs de ces préjugés vont respectivement s’abstenir de faire l’aumône et adopter un comportement paranoïaque et hostile vis à vis d’un camp de gens du voyage installé temporairement près de chez eux. Pourtant, ces gens n’ont aucun moyen de savoir ce que fera le SDF de son argent avant de lui donner, et ne peuvent être certains de la délinquance des gens du voyage tant qu’au moins un vol n’a pas été signalé. Ces préjugés sont donc injustes et survivent au détriment de portions entières de la population ; mais alors que certains postulent qu’il est possible de s’en détacher complètement, il convient de se demander pourquoi nous avons des préjugés, et les sciences sociales et humaines nous apportent un début de réponse : si l’humain s’est doté d’une faculté de préjuger au cours de l’évolution, c’est car elle lui était éminemment utile pour gagner du temps. En effet, avoir un avis déjà fait dans certaines situations dangereuses permet de se tirer d’affaire dans de nombreux cas, et surtout permet d’économiser notre énergie plutôt que de réfléchir à chaque élément de notre vie de façon rationnelle. Et, ce que Kant dénonce comme un « penchant à la passivité » puisqu’il se passe de l’examen de la raison, le préjugé est un élément capital du fonctionnement de notre cerveau, dont nous ne saurions nous défaire sans remettre en cause la structure interne profonde de notre esprit. Dans la mesure où il est négatif, c’est ce qu’on appelle un biais cognitif, et tout ce que l’on peut faire, c’est en prendre conscience.
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