Guerre Froide: les relations est-ouest

LEçON 2 : LES RELATIONS EST - OUEST

Introduction

L’Alliance entre les démocraties occidentales et l’URSS a permis, dans une large mesure, de vaincre les puissances fascistes pendant la seconde guerre mondiale. Cependant, elle a été de courte durée à cause du climat de suspicion et de méfiance réciproque qui a caractérisé les rapports entre les deux Grands depuis 1945. A partir de 1947, les Etats-Unis et l’URSS s’affrontent dans le cadre de la Guerre froide définie comme un conflit politique, économique, idéologique, militaire, stratégique opposant les blocs Est et Ouest et qui n’a jamais débouché sur une guerre directe entre les deux Grands. La Guerre froide s’est terminée officiellement en 1989, au lendemain de la chute du mur de Berlin.

I . Les débuts de la Guerre froide

1. La rupture de la « Grande alliance »

La fin de la coopération entre les vainqueurs de la seconde guerre mondiale a été la résultante du différend idéologique opposant Américains et Soviétiques. Entre Staline et les Anglo-saxons, les rapports se tendent progressivement. Dès 1945, Joseph Staline qui avait besoin de l’aide économique des Etats-Unis, s’érige contre la décision des autorités américaines de supprimer la « loi Prêts-bails », un acte qu’il considère comme une volonté de domination de ce pays. Les Etats-Unis, de leur coté, suspectent l’URSS d’entretenir des guerres civiles dans les territoires libérés par l’Armée Rouge lors du conflit mondial et en Chine pour permettre aux communistes d’accéder au pouvoir. En mars 1946, le Premier ministre anglais, Winston Churchill, annonce dans un discours prononcé à l’université de Fulton (Missouri, Etats-Unis) la constitution d’un « rideau de fer » allant de la mer baltique à la mer adriatique. Ce « rideau » sépare les pays d’Europe occidentale et ceux d’Europe centrale et orientale convertis au communisme. Le 12 mars 1947, le Président américain Harry Truman énonce une nouvelle doctrine qui cherche à bloquer, par tous les moyens, l’expansion du communisme : C’est la « doctrine Truman » ou « containment ». Le 5 juin de la même année, les Etats-Unis proposent aux pays acceptant de coopérer avec eux un plan d’aide économique communément appelé « Plan Marshall ». Ce programme destiné à tous les pays touchés par la guerre (y compris l’URSS) a été rejeté par Staline qui l’assimile à une politique américaine visant à étendre l’influence du capitalisme dans le vieux continent. C’est ainsi qu’il exhorte l’ensemble des Etats d’Europe centrale et orientale à le refuser. A partir de ce moment, la rupture entre les deux superpuissances devient effective et on commence à parler d’une « bipolarisation » du monde.

2. La « bipolarisation » du monde

La « bipolarisation » du monde est une des caractéristiques de la Guerre froide. Elle est la division de la Planète en deux camps opposés : le bloc Ouest et le bloc Est.

Le bloc Ouest dirigé par les Etats-Unis a pour fondement idéologique la démocratie et comme système économique le capitalisme. Pour isoler l’URSS, les Etats-Unis mettent en place une politique de défense commune avec leurs alliés en créant l’Organisation du Traité de l’Atlantique –Nord (OTAN) en 1949. Parallèlement, ils signent des traités stratégiques avec l’Amérique du Sud (traité de Rio : 1947), les autres Etats du continent américain (Organisation des Etats américains ou OEA : 1948), avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande (ANZUS : 1951), avec les nations de l’Asie du Sud – Est (OTASE : 1954) et les pays du Moyen – Orient (pacte de Bagdad : 1955). Sous leur influence, le GATT est créé en 1947 ; ce qui leur permet de multiplier les échanges commerciaux avec leurs partenaires.

Le bloc Est guidé par l’URSS est adepte du marxisme – léninisme. Il lutte contre l’influence américaine au nom de la doctrine Jdanov (1947). Les pays qui le composent subissent le contrôle de l’URSS grâce au Kominform, un organe de liaison de l’ensemble des partis communiste des membres du bloc. Sur le plan militaire, l’URSS signe avec les autres membres de son bloc le pacte de Varsovie (1955), une coalition des armées des pays communistes sous commandement soviétique. Enfin, la politique économique du bloc Est repose sur la planification et la collectivisation des moyens de production avec une structure d’aide économique : le Comecon créé en 1949.

L’importance des divergences entre ces deux blocs a été à l’origine de nombreuses crises dans diverses parties du monde.

II. Les crises majeures de la Guerre froide

1. La première crise de Berlin (1948 – 1949)

Elle est la seconde crise de la Guerre froide en Europe après celle intervenue en Tchécoslovaquie en février 1948. En 1948, les Occidentaux décident de regrouper leurs zones d’occupation situées en Allemagne et héritées de la conférence de Potsdam. Ils créent aussi une nouvelle monnaie commune : le Deutschemark. Le 23 juin 1948, Staline déclenche le « blocus de Berlin » en coupant les voies terrestres de la ville pour empêcher toute relation entre Berlin-Est et Berlin-Ouest. Le « pont aérien » établi par les Anglais et les Américains pour ravitailler la ville en produits amène Staline à lever le blocus le 12 mai 1949. Le 23 mai 1949, la République fédérale allemande (RFA) voit le jour avec le regroupement des zones sous influence occidentale. Le 7 octobre 1949, la zone soviétique devient la République démocratique allemande (RDA), un Etat communiste. L’Allemagne a été au cœur des relations entre les deux blocs tout au long de la Guerre froide. La deuxième crise qui a eu lieu dans ce pays entre 1958 et 1961 a eu comme principale cause la volonté des Soviétiques de mettre fin aux migrations massives d’Allemands de l’Est vers l’Ouest. Ainsi, en août 1961, les autorités soviétiques ordonnent la construction d’un mur séparant en deux parties la capitale allemande : c’est le « mur de Berlin », un des symboles de la bipolarisation du monde.

2. La guerre de Corée (1950 – 1953)

La guerre de Corée a été la première grande crise de la Guerre froide en Asie. De 1910 à 1945, la Corée était sous la domination du japon. A partir d’août 1945, elle est occupée militairement par les Soviétiques au Nord et par les Américains au Sud, de part et d’autre le parallèle 38° Nord, conformément aux accords de Potsdam.

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