Dans sa préface, Racine écrit que sa pièce met en avant les vertus humaines. Partagez-vous ce point de vue ?

Problématique : Dans sa préface, Racine écrit que sa pièce met en avant les vertus humaines.Partagez-vous ce point de vue ?

Racine est un dramaturge du XVIIème siècle qui a écrit de nombreuses pièces de théâtre, dont des tragédies comme Phèdre. Il est l’un des principaux auteur du style littéraire de ce siècle : le classicisme. Dans Phèdre(1677) Racine met en place les bases de sa dramaturgie, à savoir des personnages qui ne se maîtrisent plus à cause de leur passion amoureuse et leur destin fatal. En effet, Racine nous livre l'histoire tragique de Phèdre, mariée à Thésée. L'héroïne tragique va tomber éperdument amoureuse d'Hippolyte, le fils de son époux. Elle ne peut lutter contre cet amour coupable, passion que les dieux vengeurs ont fait naître en son cœur. La vertu est l’ensemble des qualités morales d’un homme. On peut considérer lors de la lecture de Phèdre, que Racine met en avant les vertus humaines, tel que celui-ci l’écrit dans sa préface. Alors, nous pouvons nous demander comment laisse-t-il apparaître le vice de l’être humain dans Phèdre sans pour autant perdre de vue son objectif de mettre en avant celles-ci. Nous verrons d’abord que la pièce de Phèdre peut répondre à l’objectif de Racine en mettant en avant les vertus humaines par des personnages faisant l’éloge de l’humain par leurs nombreuses vertus. Mais, elle comporte néanmoins de nombreux personnages aux caractères ambivalents présentant des vices. Enfin, nous allons finir par nous demander en quoi la foi religieuse de Racine impacte t-elle sa pièce et surtout son objectif de mettre en avant les vertus humaines.

Néanmoins, la pièce de Phèdre comporte aussi des personnages au caractère ambivalents présentant des vices.

Thésée est un personnage qui va totalement à l’encontre de l’ambition de Racine. En effet, Racine le présente comme un personnage qui incarne de nombreux vices. Tout d’abord, la Justice est l’une des quatre vertus cardinales. Dans sa pièce, Racine écrit que Thésée enferme Aricie et la prive de toutes libertés à cause du comportement de ses frères,« les Pallantides ». Celui-ci fait donc preuve d’injustice car il punit une innocente suite aux agissements de sa fratrie. Ils contestaient la légitimité au trône de Thésée, suite à la mort de son père. Thésée agit donc par vengeance, vice associé à l’idée de châtiment. De plus, le commencement de l’acte IV est marqué par l’accusation d’Oenone contre Hippolyte d’un amour coupable envers Phèdre. Thésée est horrifié, il maudit son fils et appelle sur lui la colère de Neptune. Alors, il ne fait preuve d’aucune souplesse car il n’adapte pas avec promptitude son comportement face à cette situation. Cette malédiction provoquera indirectement à la fin de la pièce la mort d’Hippolyte, tué par les dieux à la demande de Thésée. Celui-ci s’en veut énormément et aurait dû faire preuve de la vertu de la tempérance, distinguer entre ce qui est raisonnable et ce qui ne l’est pas, à la place d’agir sur le coup de la colère, un des vices capitaux. Il ne respecte donc pas une des vertus maçonniques qui est la tolérance. Thésée fait alors preuve d’injustice envers son propre fils. Il l’a condamné à mort alors qu’Hippolyte était innocent. L’acte V scène 3 laisse alors apparaître son injustice avec l’antithèse « discernez-vous si mal le crime et l’innocence ». En plus, cet acte expose l’utilisation de nombreux champs-lexicaux de la justice qui viennent accentuer ce vice dont est épris Thésée. On le voit grâce à la réplique de Phèdre : «  il faut rompre un injuste silence, il faut à votre fils rendre son innocence. Il n’était point coupable». Ce personnage ne rend pas à chacun son dû. Thésée, emplie de turpitudes, est l’allégorie complète de ce que déteste les jansénistes, personnes ayant élevé le dramaturge de Phèdre, qui affirment qu’un « poète de théâtre est un empoisonneur publique, non des corps mais des âmes des fidèles ». Ceux-ci pense que le théâtre est une hérésie.

Plus que des coutumes, Phèdre est une pièce constituée de nombreux amours interdits émanant certains vices. Pour commencer, l’amour que porte Phèdre envers Hippolyte porte un caractère incestueux. Il n’y a pas de lien biologique entre Phèdre et Hippolyte mais elle est mariée au père de son beau-fils.

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