Composition d'histoire: L’Europe, un enjeu dans la rivalité Est / Ouest (1947-1991)
Dissertations Gratuits : Composition d'histoire: L’Europe, un enjeu dans la rivalité Est / Ouest (1947-1991). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar alex91470 • 21 Janvier 2013 • 2 090 Mots (9 Pages) • 1 559 Vues
L’Europe, un enjeu dans la rivalité Est / Ouest (1947-1991)
Introduction
L’Europe fut, avec le Pacifique, l’un des principaux champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale. C’est la Grande Alliance, nouée en 1941 entre les États-Unis et l’URSS, qui permit la victoire sur l’Allemagne nazie. Cependant, celle-ci ne résiste pas à la paix et, dès les lendemains de la guerre, le développement de l’antagonisme entre les deux superpuissances voit chacune d’elle tenter de conforter ses positions en Europe.
L’évolution de l’Europe entre 1947 et 1991 est complètement tributaire de la situation de « guerre froide ».
Dans une première phase de 1947-1962 : la « guerre froide », avec la question de l’Allemagne et de Berlin, est au cœur de la « guerre froide ». Puis dans une seconde phase, de 1962 à 1975, c’est la Détente. À partir de 1975, cependant, commence une nouvelle période de crispation entre l’Est et l’Ouest qui débouche paradoxalement sur une nouvelle Détente et la fin de la guerre froide.
1. 1947-1962, la « guerre froide » en Europe
1.1. La situation militaire en Europe en mai 1945
En mai 1945, quand les armes se taisent en Europe, l’Armée soviétique est présente dans la moitié orientale où elle a été accueillie en armée de libération dans la plupart des pays. Quant à l’armée américaine avec ses alliés britanniques et français, elle est présente dans la partie occidentale de l’Europe.
Les États-Unis et leurs alliés occidentaux soupçonnent Staline de visées expansionnistes en Europe de l’Ouest. En fait, Staline est préoccupé d’assurer la sécurité stratégique de l’URSS sur ses frontières occidentales en constituant un glacis protecteur de « pays amis ». C’est le début d’une incompréhension croissante qui éclate au grand jour en 1947.
1.2. La formation des blocs en Europe
En mars 1947, le président américain, Truman, annonce son intention d’endiguer l’expansion soviétique en Europe : c’est la doctrine Truman. Pour lui, le communisme se nourrit de la misère ; il propose donc, en avril 1947, un plan d’aide économique massif à l’Europe, le plan Marshall. Staline le refuse pour l’URSS et l’Europe de l’Est, car cela suppose implicitement une allégeance politique.
Le plan Marshall provoque un raidissement de la politique de Staline. Celui-ci renforce son contrôle dans tous les pays d’Europe centrale et orientale qui deviennent des « démocraties populaires », où tout le pouvoir est aux mains des communistes. En septembre 1947, il crée le Kominform pour renforcer son contrôle sur tous les partis communistes de l’Europe de l’Est. Lors de la création du Kominform, Jdanov exprime la doctrine soviétique de la « guerre froide » : le monde est divisé en deux camps, un « camp anti-impérialiste et démocratique », celui de l’URSS, et un « camp impérialiste et antidémocratique », celui des États-Unis.
1.3. Le coup de Prague et la première crise de Berlin
Le « coup de Prague » en février 1948, au cours duquel le Parti communiste tchèque prend le pouvoir par la force, est l’événement qui persuade les États-Unis de la volonté expansionniste de l’URSS. Les Occidentaux décident d’unifier leurs zones d’occupation en Allemagne et Staline réagit en décrétant le blocus de Berlin. Son but : contraindre les Occidentaux à quitter Berlin-Ouest qui se situe en zone d’occupation soviétique. Les États-Unis organisent un pont aérien et, au bout d’un an de blocus, en mai 1949, Staline doit constater son échec et lever le blocus.
La crise de Berlin accélère la consolidation de deux blocs en Europe de part de d’autre du « rideau de fer ». L’Allemagne devient le symbole même de cette division puisque les Occidentaux fondent la RFA et les Soviétiques la RDA.
En 1949, les États-Unis signent avec leurs alliés d’Europe occidentale, le pacte Atlantique Nord dont l’OTAN est la structure militaire. La même année, les Soviétiques mettent en place le CAEM, marché commun de l’Est, destiné à intégrer les économies des démocraties populaires à celle de l’URSS.
1.4. Le renforcement des blocs pendant la « coexistence pacifique »
Khrouchtchev, le successeur de Staline, mort en 1953, propose aux États-Unis une nouvelle forme de compétition, la « coexistence pacifique », qui doit être idéologique et économique, sans pour autant remettre en cause la logique des blocs.
Après l’intégration de la RFA dans l’OTAN, les Soviétiques constituent, leur propre structure militaire : le pacte de Varsovie.
Dans les démocraties populaires, la déstalinisation engagée par Khrouchtchev encourage la contestation de la domination soviétique en Pologne et en Hongrie où des révoltes éclatent en 1956. Les Hongrois manifestent leur intention de sortir du pacte de Varsovie mais pour les Soviétiques, une brèche dans leur glacis protecteur est impensable : l’insurrection est écrasée dans le sang. Les États-Unis soutiennent la construction européenne que met en place le traité de Rome en 1957, construction qui vise à organiser une Europe occidentale forte face à l’URSS toujours considérée comme une menace potentielle.
Khrouchtchev n’a d’ailleurs pas renoncé à chasser les Occidentaux de Berlin-Ouest. Aussi, en août 1961, en une nuit, les autorités est-allemandes soutenues par l’URSS font construire un mur qui coupe Berlin en deux.
Transition
Mais la crise de Cuba en octobre 1962, en mettant le monde au bord de la guerre nucléaire, contraint Américains et Soviétiques à trouver un autre mode de relations. On entre alors dans une nouvelle phase de la guerre froide, la détente.
2. 1962-1975, la détente en Europe
2.1. La question allemande et la détente
La détente organise un duopole américano-soviétique sur le monde, mais chaque « bloc » s’engage à respecter le statu quo, c’est-à-dire la zone d’influence de l’autre.
En 1963, lors d’un voyage à Berlin-Ouest, le président américain, J.F. Kennedy réaffirme la volonté des Occidentaux de rester à Berlin dans un célèbre discours où il affirme : « Ich bin ein Berliner ». Le réchauffement des relations entre les deux superpuissances rend cependant possible le rapprochement entre les deux Allemagne. En 1969, les sociaux-démocrates avec à leur tête Willy Brandt arrivent au pouvoir.
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