Lettre D'Eudes De Blois A Robert Le Pieux
Note de Recherches : Lettre D'Eudes De Blois A Robert Le Pieux. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lonewolf31 • 12 Février 2014 • 1 423 Mots (6 Pages) • 5 274 Vues
Lettre d’Eudes de Blois au Roi Robert le pieux
A la mort de Charles le gros en 888, l’empire carolingien se disloque en de multiples royaumes qui, pour la plupart échappent aux derniers représentants de la dynastie Carolingienne. Au sein de chacun de ces royaumes, l’aristocratie exerce un pouvoir croissant, au point que quelques familles parviennent à constituer de véritables principautés largement émancipées de la tutelle royale. C’est durant cette période du Haut moyen-âge que la féodalité « classique » connait son apogée. En effet, à partir du XIe, la principauté royale est affaiblie par les comtes et vassaux qui occupent une place de plus en plus importante au sein des fiefs, nouveau cadre de l’exercice du pouvoir. Les seigneurs et comtes exercent donc les prérogatives de la puissance publique dans leurs fiefs. La société est fondée sur la vassalité, c’est-à-dire les liens et les obligations reliant les vassaux à leurs seigneurs ou comte. Les relations féo-vassaliques sont un ensemble d’institutions créant et régissant des obligations d’obéissance, au service de la part d’un homme libre, le vassal, à un autre homme libre, le seigneur. Ces institutions créent également des obligations de protection et d’entretien de la part du seigneur envers le vassal, qui ont le plus souvent pour effet la concession d’un bien dit fief. Le non-respect de ces obligations conduit à des sanctions. Créant alors une hiérarchie sociale, de nombreux litiges vont apparaitre, notamment avec la concession de terres qui pouvait amener à des conflits de propriétés. Ce fut le cas en effet pour ce document, qui est une lettre adressée par le Comte Eudes de Blois au Roi de France, Robert le Pieux. Cet extrait est tiré du Recueil des Historiens des Gaules et de la France, 1974. L’auteur de cette lettre, qui est donc un écrit sur papier, adressé personnellement à quelqu’un, semble être au premier abord Eudes II de Blois. Né en 983 et mort en 1037, Eudes II de Blois était le fils du Comte Eudes Ier de Blois, et de Berthe de Bourgogne. Il succède au titre de son frère, Comte de Blois, en 1004. Doté d’une certaine puissance grâce aux nombreux territoires qu’il possède (il est notamment le Comte de Tours, de Chartres et de Troyes), Eudes de Blois était entouré de nombreux fidèles, dont Fulbert de Chartres, lettré réputé. La lettre d’Eudes de Blois ne nous est pas connue par les archives de son destinataire mais par celles de Fulbert de Chartres. On estime donc que c’est lui le véritable auteur de la lettre. Fin lettré on comprend alors mieux la qualité rhétorique de la lettre. Né en 960 et mort en 1028, Fulbert était un élève de Gerbert d’Aurillac (grand intellectuel qui devint le pape Sylvestre II). Fulbert fut ensuite maître de l’école monastique de Chartres. En 1006, il devient évêque grâce à Robert le Pieux. Ecclésiastique, mais aussi grand seigneur lui-même, il écrit de nombreuses lettres en tant que spécialiste des relations féodales. Il défend aussi sa conception liée à l’église et ses valeurs que sont la paix et la justice (qu’est-ce que la féodalité, Ganshof). Il se peut donc que ce soit lui qui tente d’améliorer les relations entre Eudes et le roi et si il prête sa plume a Eudes de Blois ce n’est pas pour nuire au roi, mais pour défendre sa conception de l’ordre féodal qui doit reposer avant tout sur la paix.
Ce texte date de 1022, date à laquelle apparaît un litige entre Robert le Pieux et Eudes II de Blois. Robert le Pieux, né en 972 et mort en 1031, fut roi de France de 996 à 1031. Fils et successeur d’Hugues Capet, il fait partie de la dynastie capétienne. Le Roi est ici lié à son vassal, Eudes de Blois, qui explique pourquoi il ne s’est pas rendu au plaid censé régler leur conflit, de peut que le roi lui confisque son fief. Il va donc tenter de se justifier, en énonçant plusieurs caractères liés à la justice seigneuriale. Le thème principal évoqué ici est donc lié aux relations féodo-vassaliques du XIe siècle.
Plusieurs querelles à cette époque portent sur les Comte Champenois, dont Eudes se dit l’héritier légitime. Suite à la mort en 987 d’Herbert de Troyes. Celui-ci meurt sans fils. Le comté est alors tenu en pariage
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