Les États-Unis, une superpuissance dans la Guerre froide
Fiche de lecture : Les États-Unis, une superpuissance dans la Guerre froide. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar saraiisn • 20 Novembre 2020 • Fiche de lecture • 7 516 Mots (31 Pages) • 866 Vues
Les États-Unis, une superpuissance dans la Guerre froide
Vainqueur incontestable de la Seconde Guerre Mondiale, les États-Unis renoncent à l’isolationnisme qui a caractérisé leur politique étrangère pendant longtemps au profit d’un rôle de plus en plus interventionniste. Principale puissance occidentale, première puissance économique mondiale, elle va progressivement s’autoproclamer comme le centre du « monde libre », les vieilles démocraties que sont la France et le Royaume-Uni étant trop affaiblies et trop occupées à tenter de préserver leurs Empires coloniaux pour pouvoir réellement jouer ce rôle. Cette prédominance américaine est renforcée par la politique de l’autre grand vainqueur de la guerre, l’Union soviétique, alliée de circonstance mais ennemi idéologique, et, maintenant que l’Allemagne est vaincue, rivale dans la domination économique, géopolitique et idéologique de la planète.
L’affrontement larvé et indirect entre ces deux grandes puissances prend un nom : la Guerre froide, manière de marquer que jamais les deux puissances n’en viennent à s’affronter directement. Pour autant, les États-Unis, superpuissance dans la guerre froide, utilisent tous les moyens à leur disposition pour garantir la survie et l’expansion de son bloc, et notamment la guerre. Guerre froide en Europe et en Amérique, donc, mais guerres chaudes partout ailleurs dans le monde. Cet engagement américain face au rival soviétique est également affecté par les évolutions de la société américaine, la contestation par une partie de sa population de ses buts, mais également les conséquences économiques d’un conflit larvé qui passe notamment par une course au développement technologique sans précédent par les dépenses qu’elle représente. En somme, il s’agit de comprendre comment les États-Unis sont à la fois l’un des principaux protagonistes de la Guerre froide mais aussi de quelle manière ce conflit paradoxal participe à transformer ce pays entre 1945 et 1989.
I – Le grand vainqueur de la Seconde Guerre Mondiale
- Une armée victorieuse
Sa présence militaire très importante est très importante dans le monde : sud de la Corée, Italie, France, Japon, Pays-Bas, Royaume-Uni, Allemagne, tout le Pacifique. Son influence territoriale et diplomatique est également forte dans le Golfe, où les États-Unis ont des accords avec l’Arabie Saoudite.
Au sortir de la guerre, ses pertes militaires sont très faibles. Seuls 300 000 Américains sont morts sur tous les territoires d’opération, un chiffre à mettre au regard des pertes colossales de l’URSS (25 millions de morts civils et militaires), de l’Allemagne (8 millions de morts civils et militaires), ou même de la France, pourtant presque absente des opérations de 1940 à 1943 (567 600 morts civils et militaires). L’extrême organisation logistique des États-Unis, cumulée à sa situation géographique — l’essentiel de son territoire n’a pas été touché — font que le pays a été généralement épargné par la guerre.
En 1945, les États-Unis sont les seuls détenteurs de l’arme nucléaire (que l’URSS met quatre ans à obtenir). Les recherches ont abouti en 1945 à la fabrication d’une bombe à la puissance dévastatrice : les 6 et 9 août 1945, les États-Unis utilisent deux de ces bombes sur les villes d’Hiroshima et de Nagasaki. Ces deux bombardements servent un double objectif :
- Terminer rapidement la guerre en brisant l’effort de guerre japonais.
- Montrer aux Soviétiques la puissance militaire des États-Unis
- Une superpuissance économique
En 1945, les États-Unis sont les maîtres de l’économie mondiale. Contrairement à l’autre vainqueur de la Seconde Guerre mondiale, l’URSS, économiquement ravagé par une guerre qui a détruit l’essentiel des capacités productives de ses territoires occidentaux, les États-Unis se sont renforcés pendant la Seconde Guerre mondiale.
- Monopole sur le nucléaire une technologie aux applications civiles et militaires.
- Développement d’autres techniques de pointe pendant la Seconde Guerre mondiale.
- La moitié de la capacité mondiale de production
- ¼ des échanges mondiaux; contrôle du commerce international (marchés, cours directeurs, financement)
- 1945 amorce le règne du dollar comme monnaie de référence puisque les États-Unis détiennent les 2/3 du stock monétaire mondial. Cette réalité est confirmé par les accords de Bretton-Woods.
- Contrôle de la survie alimentaire d'une grande partie de l'humanité, dépendante des capacités de l’agriculture américaine qui a bénéficié de progrès techniques considérables (engrais, machines).
- Le déclin des anciens alliés
La guerre a achevé le déclin des vieilles puissances européennes. Financièrement, les pays européens sont dépourvus de moyens de paiement internationaux (le dollar-gap). L'Europe en est réduite pour se reconstruire à solliciter une aide extérieure. venant des États-Unis.
L’Europe a été un des principaux théâtres d’opération de la guerre :
- 1939 : campagne de Pologne
- 1940 : campagne de France
- 1941-1945 : guerre à l’Est
- 194-1945 : campagne d’Italie
- 1944-1945 : combats en Europe de l’Ouest.
Certains pays (Allemagne, Pologne, Yougoslavie, URSS) sont ravagés. D’autres, comme la France ou le Royaume-Uni doivent compter avec la reconstruction de nombreuses territoires importants d’un point de vue économique : bassins industriels, ports de commerce, etc.
Pour les puissances coloniales, les empires ont joué un rôle fondamental. La France et le Royaume-Uni se sont largement appuyés sur les hommes et les ressources qu’ils contrôlaient sur ces vastes territoires. Cette dépendance et ce recours aux empires ont accéléré les demandes d’indépendance et renforcé ces mouvements…
Les conséquences sont fortes : recul de l'influence internationale de l'Europe ; baisse de sa part dans le commerce mondial ; perte du prestige du franc et de la livre sterling (déjà très affectés par la Première Guerre mondiale) qui se conclut par l’échec de la tentative de retour à la convertibilité externe de la livre sterling en juillet-août 1947.
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