La décolonisation
Dissertation : La décolonisation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar bramoullemyriam • 14 Mai 2012 • 1 779 Mots (8 Pages) • 4 477 Vues
Fiche de révision
HISTOIRE GEOGRAPHIE
La décolonisation
En une trentaine d'années (1945-1975), les empires coloniaux ont disparu. La vague de décolonisation commence en Asie, puis s'étend aux colonies africaines. Ces mouvements d'émancipation sont portés par une multiplication des critiques à l'intérieur des colonies, mais aussi au niveau international.
Des mouvements nationalistes existent dans les colonies depuis l'entre-deux-guerres. Leurs leaders ont souvent été formés en Europe et sont pour la plupart issus de l'élite des peuples colonisés, à l'image de Gandhi en Inde. Sensibilisés aux idéologies politiques et aux valeurs démocratiques européennes, ainsi qu'aux droits de l'homme, ils réclament la liberté et l'égalité pour leurs peuples. Ils sont anticolonialistes : ils s'opposent à un système inégalitaire et injuste fondé sur la supériorité des colonisateurs sur les colonisés et sur l'exploitation des ressources des colonies selon les besoins des métropoles. Des partis indépendantistes naissent dans la continuation de ces revendications, largement ignorées par les colonisateurs. Parfois proches du communisme, ces partis sont alors anti-impérialistes.
Après la Seconde Guerre mondiale, les critiques contre la colonisation se multiplient : au niveau international, les deux superpuissances dominantes sont clairement anticolonialistes. Les États-Unis (une ancienne colonie) affirment « le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes », l'URSS dénonce « l'impérialisme des puissances capitalistes ». L'ONU (créée en 1945) vote le principe du « droit des colonies à s'administrer elles-mêmes ». Isolées, les deux grandes puissances coloniales, le Royaume-Uni et la France, doivent faire face à une vague de décolonisations parfois compliquées : certaines se déroulent relativement pacifiquement, d'autres tournent au drame. La décolonisation de l'Empire des Indes et la guerre d'Algérie sont deux exemples bien différents de décolonisation.
1) La fin de l'empire des Indes
La décolonisation de l'Empire des Indes est souvent citée comme un modèle de non-violence et de négociation. Pourtant, elle ne se passe pas si bien : elle est en effet assombrie par les tensions entre indépendantistes, représentatives de la complexité structurelle de la population indienne.
La marche vers l'indépendance
→ Le Mahatma Gandhi est le symbole de l'indépendance indienne. Il a influencé le mode d'action du parti du Congrès et de son président, Nehru. Ce mouvement a porté depuis l'entre-deux guerres le combat pour l'indépendance, un combat fondé sur la non-violence active et la négociation.
Dès 1935, il a convaincu le gouvernement britannique d'octroyer à la colonie indienne le « self-government », c'est-à-dire l'autonomie et le transfert de sa gestion aux élites locales. La Seconde Guerre mondiale va avoir un impact décisif dans la décolonisation de l'Inde. En effet, en 1942 le Japon a envahi bon nombres de colonies britanniques en Asie du Sud-Est. Pour s'imposer auprès des populations occupées, il développe toute une propagande anticolonialiste en se faisant le champion de la libération de l'Asie contre les puissances coloniales européennes. Certains nationalistes indiens sont séduits par ces idées. L'occasion est parfaite pour le parti du Congrès qui adopte la Quit India resolution : si les Britanniques veulent le ralliement de « la perle de l'Empire », ils devront reconnaître son indépendance. Les Britanniques réagissent violemment : 100 000 militants nationalistes sont arrêtés, y compris Gandhi et Nehru.
→ Mais la participation de l'Inde aux côtés des Alliés pendant la guerre a renforcé les revendications des nationalistes. Le gouvernement britannique prend conscience de l'impossibilité de maintenir sa domination sur la colonie indienne. Il est de plus soucieux de préserver ses relations commerciales dans la région. Il entame les négociations avec les indépendantistes qui s'avèrent compliquées. L'Inde est en effet un pays composé d'une mosaïque d'ethnies, avec cependant deux communautés importantes qui s'opposent, au grand désespoir de Gandhi : les Hindous, représentés par le parti du Congrès partisan d'un pays multiconfessionnel, et la Ligue musulmane dirigée par Ali Jinnah qui veut la création d'un État musulman.
→ Après quelques heurts, et devant les rivalités des indépendantistes qui empêchent tout compromis, le Parlement britannique tranche : il vote l' India Independance Act en juillet 1947. Le 14 août 1947, Lord Mountbatten (vice-roi britannique des Indes), Nehru (du parti du Congrès), et Ali Jinnah (leader de la Ligue musulmane) signent l'acte qui met fin à la colonisation mais marque la partition du territoire en deux États : l'Union Indienne et le Pakistan, divisé en Pakistan Oriental et Pakistan Occidental.
Une réussite assombrie par les relations indo-pakistanaises.
→ L'indépendance et la partition des deux États entraîne d'importants bouleversements politiques, mais aussi des tensions sociales. Six millions de musulmans rejoignent le Pakistan, 4 millions d'Hindous migrent vers l'Union Indienne. En plus de ces énormes migrations de population, de violentes confrontations entre les extrémistes des deux bords font environ 200 000 morts. Gandhi, pacifiste, tente de faire jouer son influence pour convaincre les musulmans de rester en Inde. Un tiers d'entre eux l'écoutera, mais le Mahatma est assassiné par un extrémiste hindou le 30 janvier 1948.
→ L'Union Indienne et le Pakistan sont dès le début en conflit sur la question du Cachemire où la majorité de la population est musulmane avec un maharadjah hindou. La première guerre indo-pakistanaise se déroule de 1947 à 1949 et
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