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L'ère Pré-industriel

Mémoires Gratuits : L'ère Pré-industriel. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Novembre 2012  •  510 Mots (3 Pages)  •  1 140 Vues

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De la fin du Moyen Âge au XVIIIe siècle, la société est largement féodale et presque exclusivement agricole. À l’exception de certaines régions, comme les Flandres, l’agriculture est encore peu productive et marquée par l’archaïsme féodal. La pratique de l’assolement triennal reste la règle et les champs sont exploités de façon collective, l’absence de clôtures permettant le mouvement du bétail d’un terrain à l’autre. L’Europe connait plusieurs phases de croissance démographique et de prospérité économique qui sont toujours entrecoupées par des crises profondes : épidémies, guerres et disettes. La mortalité infantile est élevée, l’alimentation est essentiellement à base de céréales12. L’hygiène reste désastreuse : les carences sont attestées par des déformations et autres marqueurs d’innombrables maladies relevées sur les squelettes de l’époque.

Toutefois, les premières associations capitalistes apparaissent dès la Renaissance en Hollande et dans le nord de l’Italie. Les techniques enregistrent d’importants progrès : navigation, imprimerie, horlogerie et méthodes financières. Les foires qui se développent dans certaines régions d’Europe attestent de l’existence d’échanges se situant dans une économie de marché plus élargie. Ces volumes demeurent cependant modestes dans le total des échanges pratiqués par les populations.

L’usine, au sens moderne, est inexistante. Les manufactures établies par le pouvoir royal, en France notamment, (voir l’exemple de Villeneuvette) restent une activité d’exception. Cependant, certaines formes d’organisations basées sur une sous-traitance à domicile (putting-out system) – comme l’établissage dans l’industrie horlogère – annoncent la révolution industrielle ; les marchands commencent à fournir les paysans en matières premières, parfois en outils, en vue de récupérer ensuite un produit transformé qu’ils revendront en ville . Les paysans en tirent un complément de revenu. Ce mode de vie n’est donc plus tout à fait le servage mais n’est pas encore le salariat. C’est un mélange inédit d’agriculture et d’artisanat : l’économie moderne est en germe. Ainsi l’avènement des indiennes de coton dont la fabrication implique la mise en oeuvre de processus techniques complexes provoquent le développement d’une proto-industrie dans plusieurs régions d’Europe au XVIIIe siècle.

D’après les calculs d’Angus Maddison, l’Europe occidentale connait, de 1500 à 1800, une croissance démographique de 0,14 %, soit un taux faible mais déjà supérieur à ceux des autres régions du monde (0,02 %). C’est donc dès le XVIIIe siècle que l’Europe commence à creuser l’écart économique avec le reste du monde. Cette avance reste limitée13 et si l’Europe occidentale n’est pas plus riche que le reste du monde, elle commence déjà à le dominer : les grandes compagnies de commerce profitent du renouveau des techniques maritimes, pour se rivaliser, prendre le contrôle des mers et des comptoirs d’escale ou d’approvisionnement. Ce commerce au long cours s’intéresse à l’origine surtout aux produits de luxe : activité très risquée mais qui procure à ceux qui y investissent des profits considérables14. L’idée d’investissement de rapport se diffuse d’abord chez les financiers qui se lancent dans le négoce, puis chez des négociants qui réussissent

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