Indépendance de Cuba (XIV-XXème siècles)
Étude de cas : Indépendance de Cuba (XIV-XXème siècles). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Benoît Castéla • 18 Avril 2017 • Étude de cas • 2 001 Mots (9 Pages) • 950 Vues
L’indépendance cubaine au XIXème siècle
Introduction :
Depuis 1492 et le voyage de Christophe Colomb, l’île de Cuba était une possession espagnole. Pendant plus de 400 ans, l’île a été sous la domination de la plus ancienne puissance coloniale européenne.
Alors que la plupart des pays ibériques de l’hémisphère occidental ont déjà obtenu leur indépendance politique, Cuba a attendu la fin du XIXème siècle pour obtenir à son tour sa souveraineté politique. Il y a eu deux guerres d'indépendance au cours du XIXème siècle à Cuba, la première de 1868 à 1878 marquée par un échec et la deuxième (à partir de 1895) qui s’achève par l'entrée en guerre des États-Unis contre l'Espagne en 1898. C’est principalement dans ces deux guerres que les Cubains ont construit leur identité d’indépendance nationale et de justice sociale. Deux hommes, José Marti et Antonio Maceo ont eu rôle prépondérant dans l’indépendance cubaine. Mais comment s’est construite l’unité cubaine au cours de la seconde moitié du XIXème siècle ?
Dans un premier temps nous verrons la période de 1868 à 1880 avec la guerre de Dix ans et la Petite Guerre avant d’aborder la paix cubaine entre 1878 et 1895 et enfin la seconde guerre d’indépendance de Cuba et ses conséquences.
I- La guerre
A- La guerre de Dix Ans
A partir des années 1850, les autorités espagnoles décident de mener une politique plus ouverte avec des réformes sur le travail et le commerce pour garder les colons de leur côté. Alors que ces nouvelles réformes étaient sur le moins d’être mises en place, en 1866 des évènements politiques à Madrid changent la vie à Cuba. Un nouveau gouvernement est mis en place, il ne s’occupe plus des réformes promises et augmente la répression. Dans les années 1866-67, Cuba est en pleine crise économique. Mais la rébellion anticoloniale qui débute en 1868 n’est pas soutenue par toute l’île car à l’ouest les propriétaires terriens qui dépendaient du travail des esclaves (50% de la population est constituée d’esclave) ne tenaient pas à renverser cet ordre politique. Mais à l’est, les propriétaires ne sont pas aussi dépendants de l’industrie sucrière (et donc de l’esclavage moins de 10% de la population) et prennent le risque d’un bouleversement social. Le 10 octobre 1868, Carlos Manuel de Céspedes, un grand propriétaire terrien libère ses esclaves et prend les armes contre le gouvernement espagnol. Cet évènement porte le nom de Grito de Yara. Mais ces propriétaires, chefs de la rébellion parlent de désir d’abolition de l’esclavage avec une indemnisation en contrepartie raison pour laquelle Cespedes ne proclame pas l’abolition tout de suite. Le ralliement forcé ou volontaire de grand nombre d’esclave permet à l’insurrection de prendre encore plus d’ampleur mais le grand nombre d’esclaves dans l’armé pousse les chefs à accélérer l’abolition de l’esclavage alors qu’ils voulaient qu’ils la voulaient lente et progressive. En juillet 1869, ils font marche arrière sur la proclamation constitutionnelle accordée quelques mois auparavant et les esclaves insurgés se retrouvent à faire les corvées dans l’armée alors qu’ils s’attendaient à une liberté. Pendant cette guerre, le racisme apparaît face aux hommes noirs d’humbles conditions sociales qui accèdent aux plus hauts grades de l’armée rebelle. A partir de 1874, la guerre prend une forme différente avec des petites bandes armées rebelles qui sont difficiles à éradiquer mais qui ne sont plus capable de maintenir la guerre comme la rébellion le faisait entre 1860 et 1870.
Le 10 février 1878, les principaux chefs de la rébellion signent le traité de Zanjon pour revenir aux anciennes habitudes et stopper l’abolition de l’esclavage car pour de nombreux insurgés blancs, la participation noire se faisait trop grande. Malgré des réformes signées par l’Espagne dans ce traité ni l’indépendance de Cuba ni l’abolition de l’esclavage ne seront accordées.
Ces hommes noirs ont été à l’origine de l’insurrection qui éclata un an plus tard.
B- La Petite Guerre
Les hommes ayant refusé le traité de Zanjon et notamment une des figures de la rébellion noire Maceo ont été obligés de quitter Cuba dès l’été suivant. Alors que la paix intervient à un moment de lutte interne au sein de la rébellion avec les élites blanches qui ont signé le traité de Zanjon et de l’autre côté les insurgés de couleur qui voulaient continuer la guerre jusqu’à l’émancipation et l’indépendance. Le 26 août 1879 début une nouvelle insurrection, les insurgés semblent mieux armés qu’un an auparavant et recrutent plus de 400 soldats en 6 mois. Ce conflit qui a débuté dans l’est de Cuba s’étend jusqu’à Las Villas, une région centrale de l’île en novembre. Alors que la rébellion enchaîne les succès et semble mieux organiser, ce conflit ne va durer qu’une seule année. Mais cette insurrection fut en partie réduite à néant par les luttes internes au sein de la rébellion. L’objectif d’instaurer une république cubaine soulève la question du rôle des esclaves et anciens esclaves dans cette potentielle république et même leurs rôles dans le mouvement nationaliste. Polavieja, un homme politique espagnol très influent réduit même l’insurrection à une guerre raciale. Mais lorsqu’il apprend qu’un général blanc du nom de Garcia devient le chef du nouveau mouvement séparatiste, il le prend très au sérieux. Garcia tente une expédition le 3 août 1880 sans l’aide de Maceo et Moncada les deux principaux chefs du mouvement rebelle. Sa tentative échoue et signe la fin de la deuxième insurrection. La nouvelle rébellion, principalement constituée d’hommes noirs est utilisée comme argument de contre-insurrection par Polavieja pour convaincre l’opinion publique. L’Espagne montre une image de la rébellion avec des hommes de couleurs alors qu’en réalité ce n’est pas uniquement le cas. Durant les 15 années qui suivent cette Petite Guerre, on continu à s’interroger sur la place et le rôle des Noirs dans le mouvement nationaliste. Consciente du rôle de l’Espagne qui a fait passer l’insurrection pour une guerre raciale, la rébellion avec les hommes de couleurs va tenter de se créer une image d’homme militaire compétent et capable de gouverner sur le plan politique.
II- La paix
A-
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