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Hegel et l'Afrique

Rapports de Stage : Hegel et l'Afrique. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  16 Mars 2014  •  795 Mots (4 Pages)  •  766 Vues

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On a beaucoup médit de l’esclavage, surtout de l’esclavage des nègres. Il y a aussi un côté pédagogique, édifiant, voire culturel de l’esclavage :

« Le seul lien essentiel que les nègres aient eu et aient encore avec les Européens, c’est celui de l’esclavage. Les nègres ne voient rien dans cette pratique qui ne leur convienne et les Anglais justement qui ont fait le plus pour l’abolition du commerce des esclaves et de l’esclavage sont traités par eux-mêmes comme des ennemis. Car il est d’une importance capitale pour les rois de vendre leurs ennemis prisonniers ou même leurs propres sujets, et ainsi l‘esclavage a fait naître plus d’humanité parmi les nègres (...). L’esclavage (...) constitue un moment du progrès à partir de l’existence simplement isolée, matérielle, un degré d’éducation, une sorte de participation à une moralité supérieure et à la culture qui s’y rattache ».

Institution qui a fait ses preuves, la traite des nègres appelle une politique réformiste modérée, se gardant du radicalisme des mouvements abolitionnistes irresponsables qui iraient jusqu’à dénoncer et tenter d’interdire ce fructueux commerce :

« L’abolition graduelle de l’esclavage est donc une chose plus convenable et plus juste que n’en serait la suppression soudaine ».

Si vous voulez savoir de quelle sinistre officine raciste sortent ces idées de négriers, sachez qu’elles étaient professées dans une des plus célèbres universités d’Europe entre 1822 et 1831 par un maître qui sût à ce point se faire entendre de la jeunesse pensante de son temps que, parmi les régimes politiques existant présentement dans le monde, la moitié pour le moins se réclame de son disciple le plus connu...

On peut nous objecter qu’au sujet de l’Afrique Noire il n’y a pas continuité des idées de Hegel à celles de Marx, que ce dernier ne donne que des justifications historiques de l’existence de l’esclavage dans les temps anciens, que sur l’Afrique il n’a prèsque rien dit. Si peu que les marxistes africains en sont réduits la plupart du temps à tenter des extrapolations en appliquant avec plus ou moins de bonheur les thèses de Marx sur le « mode de production asiatique » à certains aspects des problèmes économico-politiques africains. L’Afrique ne figure pas dans le champ de vision de Marx qui pourtant a pensé à tout.

Voici qu’apparaît justement une étrange analogie entre le maître et le disciple. On sait que l’hégélianisme de Marx est aujourd’hui parfois contesté ou du moins minimisé. Nous apportons à cette querelle d’école, à ce propos, un élément non négligeable : le silence de Marx sur l’Afrique. Non qu’il se soit entièrement tû sur notre continent - nous y reviendrons dans un prochain article - mais ses propos épars dans l’océan de son œuvre ne sont que gouttes d’eau. Hegel non plus n’en a pas dit grand chose il est vrai : quelques pages dans les Leçons sur la Philosophie de l’Histoire, dont sont tirées les lignes précédentes [1], quelques autres dans les Leçons sur la Philosophie de la Religion et quelques lignes de ci de là.

Mais le professeur de l’Université de Berlin du moins s’en est expliqué : il parle de l’Afrique dans l’Introduction de la Philosophie de l’Histoire pour faire la simple démonstration qu’il n’y

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