Les Etats-Unis et le monde depuis 1945
Dissertation : Les Etats-Unis et le monde depuis 1945. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jean françois Hazoumé • 1 Mai 2020 • Dissertation • 1 715 Mots (7 Pages) • 580 Vues
Les Etats-Unis et le monde depuis 1945
Sens du sujet :
- Analyse du sujet : l’introduction devra bien repérer que le « et » du sujet est relationnel et non additif (cf. le cours de méthodologie de la dissertation).
- Le rapport « au monde » doit s’étudier depuis l’angle américain, car les EU sont évidemment le « sujet du sujet ». Le sujet n’implique pas de réfléchir sur la place des EU dans le monde (le sujet choisi aurait été « les EU dans le monde depuis 1945 »). Il s’agit surtout de la vision de leur rôle vis-à-vis de celui-ci, en n’oubliant pas le caractère parfois « messianique » de la construction de cette politique extérieure.
- Sujet très abordable car c’est une question au programme de Terminale. (Thème 3 : Les chemins de la puissance, Les Etats-Unis et le monde depuis les « 14 points » de Wilson (1918)). Il fallait par conséquent être capable de mobiliser des connaissances nombreuses et précises. Ecueil principal du sujet : se borner à une simple présentation des EU dans les Relations internationales depuis 1945, voire dans le pire des cas, à se limiter à un récit de la Guerre froide.
- Accroches possibles : le révolutionnaire britannique Thomas Paine, pendant la guerre d’Indépendance : « Il est en notre pouvoir de recommencer le monde ». Le géopoliticien français Yves Lacoste définit le concept célèbre de « Manifest Destiny » (terme inventé par le journaliste John O’Sullivan en 1845) en affirmant que « [le] destin, [le] rôle que Dieu aurait manifestement confié à l’Amérique est de développer les valeurs de liberté, de justice et de progrès, de les étendre le plus possible et de les défendre contre toute tyrannie ». Bill Clinton, discours inaugural en 1996 : « L’Amérique se tient seule comme la nation indispensable du monde » ou encore Barack Obama lors de son dernier discours sur l’état de l’Union en janvier 2016 : « Les Etats-Unis sont la nation la plus forte du globe. Point ».
- Problématique possible : Pourquoi les Etats-Unis abandonnent leur isolationnisme traditionnel pour choisir un interventionnisme tous azimuts ? Comment les Etats-Unis parviennent-ils à se forger un destin mondial ?
- Annonce du plan chronologique :
- De 1945 à 1947, les EU sont contraints de s’engager sur la scène internationale avec la fin de la 2GM,
- De 1947 à 1991, ils construisent leur vision du monde à travers le prisme de la Guerre froide,
- Enfin depuis 1991, ils rencontrent de sérieuses difficultés à construire un monde fondé sur leur modèle.
- La logique de la Grande Alliance atteint son apogée en 1945 puis décline rapidement. Les EU doivent alors choisir l’interventionnisme avec la Guerre froide qui se profile.
- Des EU contraints de s’engager dans le règlement de la Seconde guerre mondiale.
- Yalta,
- Potsdam,
- Les zones d’occupation en Allemagne et en Autriche,
- L’isolationnisme traditionnel n’est plus possible
- Les EU prennent conscience de leur statut de superpuissance.
- Un rapide bilan de la 2 GM du point de vue EU,
- une situation éco très favorable (Bretton Woods),
- monopole nucléaire jusqu’en 1949,
- quelques éléments sur sa position de « créditeur » de l’Europe de l’Ouest,
- statut de vainqueur du nazisme et de libérateur qui impose une responsabilité morale
- Des dynamiques internes qui conditionnent un changement de politique extérieure.
- Débat interne au gouvernement américain : souplesse ou fermeté face à l’URSS ?
- Les anciens conseillers de Roosevelt sont favorables à l’alliance (Stimson),
- Truman, plus anticommuniste, favorable à la rupture
- Basculement progressif de l’opinion publique à partir de 1946 qui ne croit plus au rapprochement avec l’URSS avec les débuts de la satellisation à l’est.
- Les Etats-Unis construisent une vision du monde à travers le prisme de l’affrontement Est/Ouest (1947-1991).
- Un rapport au monde devenu bipolaire.
- Rapide rappel des raisons de la rupture : satellisation qui s’accélère, cas allemand de plus en plus problématique,
- Choix de la rupture violente : Doctrine Truman en 1947 avec son pendant économique, le Plan Marshall
- Début du containment
- Nécessité d’adapter l’appareil d’état à la nouvelle situation : National Security Act de 1947 qui fonde la CIA, le Conseil national de Sécurité et le Pentagone.
- La « cristallisation de l’espace acquis ».
- Mise en œuvre de la politique de containment : encercler l’ennemi soviétique et renforcer impérativement ses positions stratégiques afin d’empêcher toute propagation du communisme vers de nouveaux territoires.
- Pactomanie : citer quelques exemples d’alliances militaires, OTAN (49), ANZUS (51), OTASE (54), et des accords bilatéraux comme avec le Japon (51) ou Taiwan (54)
- Exemple d’intervention militaire avec la Guerre de Corée (50-53)
- Cette politique est aussi économique : Accords du GATT (47) qui favorise le libre-échange en Europe
- On peut éventuellement évoquer la Doctrine du « Roll back » d’Eisenhower qui va encore plus loin que la cristallisation.
- Des échecs qui obligent cependant les EU à revoir leur stratégie.
- Cette logique interventionniste connaît cependant des nuances et des limites
- La décolonisation, nouveau terrain d’affrontement, est encouragée par les EU
- La Détente pousse les EU à assouplir leur position
- Des échecs importants comme le terrible cas vietnamien
- Malgré son apparent triomphe, l’hyperpuissance américaine peine à dominer l’après Guerre froide (1991-à nos jours).
- L’effet de vide et la recomposition des ensembles renforcent la position des EU.
- Les EU vainqueurs de la Guerre froide en 1991,
- Ils vont imposer une nouvelle vision du monde, le Nouvel Ordre mondial : exemple de la 1ère Guerre du Golfe
- Les EU, « gendarmes du monde », profitant de l’absence de challenger
- Notion d’hyperpuissance (Cf. Hubert Védrine)
- Mais parallèlement, extension de l’OTAN qui a pourtant perdu son objectif avec la disparition de l’URSS
- La mondialisation, facteur du rayonnement des EU dans le monde.
- Les EU tentent d’étendre leur influence sur le reste du monde
- Plusieurs outils liés à la mondialisation : influence économique (ALENA en 94, OMC en 95…), domination numérique et médiatique (CNN…) et culturelle (Hollywood…)
- Idée de la Destinée manifeste : Clinton « les EU sont la nation indispensable au monde » 1997
- Une hyperpuissance de plus en plus fragilisée qui atteint ses limites ?
- En réalité, le projet de « Pax americana » est un échec : le Nouvel Ordre mondial ne s’est pas imposé, multiplication des conflits dans un monde qui n’est pas devenu « américain »
- Stupeur du 11 septembre 2001 : les EU ne font plus l’unanimité, contestation terroriste
- Repli sur une vision morale du monde : « l’Axe du Mal » de G. W. Bush en 2001 qui conduit à la guerre totale contre Al-Qaïda en Afghanistan. Le monde est à nouveau perçu comme bipolaire.
- L’hyperpuissance américaine s’exprime désormais sous la forme d’une politique unilatéraliste et autoritaire, avec en prime un prosélytisme démocratique
- Conséquences : une contestation accrue, y compris dans les anciens espaces « cristallisés » : manifestations en Europe de l’Ouest contre la 2ème Guerre du Golfe en 2003. Enlisement en Afghanistan jusqu’en 2014 et en Irak jusqu’en 2010, et prison de Guantanamo ou Abou Ghraib témoigne d’un changement de rapport au monde.
- A cela s’ajoute l’apparition pour les EU de nouveaux concurrents (BRICS) dans le cadre d’un monde de plus en plus multipolaire
- Le nouveau président Barack Obama doit faire face à une situation délicate. Il doit mettre fin à deux guerres. Il doit surtout faire face à une situation économique catastrophique avec les conséquences de la crise de 2007-2008. Il souhaite rétablir le leadership américain tout en maîtrisant les déficits du pays.
- Les États-Unis utilisent le charisme du premier président noir pour rétablir leur image et faire taire les « déclinologues ». Dans certains cas, ils agissent seuls (exécution de Ben Laden le 1er mai 2011). Pour d’autres dossiers (le nucléaire iranien, la crise syrienne ou ukrainienne), ils recherchent l’appui des autres puissances. Pour conforter sa prééminence, le pays compte autant sur le « hard power » que sur le "soft power".
- L’arrivée d’Obama en janvier 2009 correspond à un nouveau changement : rétablir meilleure relation avec le monde musulman, mais les opérations se poursuivent au M-Orient (drones)
- Afin de moins s’exposer, les EU favorisent à présent les interventions des ses alliés (Libye 2011, Mali 2013)
Conclusion
Trois principes, apparemment contradictoires, semblent avoir guidé les rapports entre les Etats-Unis et le reste du monde depuis la fin de la Seconde guerre mondiale : le messianisme hérité des pères pèlerins, l’isolationnisme de la Doctrine Monroe et le farouche rejet de toute forme de tutelle étrangère. Les EU ont construit une politique extérieure qui a changé au cours de la période, s’adaptant au contexte, mais avec une idée constante : la certitude d’avoir à accomplir un destin, celui de forger un monde pétri par les idéaux américains de liberté, de démocratie et de prospérité. Cette posture, a priori généreuse, n’a pas été cependant sans conséquence. Cette vision américaine du monde s’est heurtée, et se heurte encore, à des oppositions plus ou moins directes (URSS d’abord, puis Chine, Amérique Latine…), allant parfois jusqu’à nourrir une hostilité radicale (terrorisme islamiste…) Ouverture possible : le contexte actuel de profonde instabilité géopolitique souligne toute la fragilité de ces idéaux dans un monde toujours très fracturé. A ce titre, l’élection de Donald Trump en novembre 2016, annonce de profondes remises en cause et des perspectives encore très incertaines sur la nature du projet global américain.
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