La New York State Factory Commission
Dissertation : La New York State Factory Commission. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lucie Tremblay • 27 Décembre 2016 • Dissertation • 8 311 Mots (34 Pages) • 618 Vues
Félix LANGEVIN HARNOIS
La New York State Factory Investigating Commission et la question de la pauvreté.
Au tournant du XXe siècle, les disparités s’aggravent aux États-Unis. Alors que les plus nantis s’enrichissent et que le système des trusts semble prendre de l’ampleur, les plus démunis s’appauvrissent. Le système politique et économique est alors remis en question par une partie de la population qui crie à l’injustice et dénonce l’exploitation des pauvres par les riches. Certains journalistes, les « Muckrakers », vont mettre les conditions de vie de la classe ouvrière à la lumière du jour. Plusieurs politiciens vont alors réagir et s’attaquer à ce problème de différentes manières. À l’échelle nationale, Theodore Roosevelt va grandement attribuer les injustices aux trusts qu’il va combattre au cours de sa présidence. Cependant, pour voir les mesures de réformes les plus progressiste, il faut se tourner vers l’échelle étatique. L’un des exemples par excellence de réformes est d’ailleurs visible dans l’État de New York. Au début du XXe siècle, la ville de New York voit les disparités s’accentuer alors que le Lower East Side devient le quartier le plus densément peuplé au monde. Dans ce quartier, les gens s’entassent dans de petits appartements alors que dans le nord de la ville, des appartements plus luxueux commencent à apparaître. Dans une même ville, on voit ainsi la richesse et l’extrême pauvreté se côtoyer. C’est donc dans un climat de tensions qu’en 1911, un évènement dramatique va avoir des conséquences majeures sur la classe ouvrière de New York. Au printemps, la New York State Factory Investigating Commission est créée avec pour mandat d’éclairer les circonstances dans lesquelles 146 ouvrières ont perdus la vie dans le Triangle Shirtwaist Factory Fire. Pourtant, la commission va aller plus loin en examinant les conditions dans lesquelles certains ouvriers travaillent et proposer une législation visant à empêcher les abus de certains employeurs. Le présent texte a pour but de montrer que la commission déborde de son mandat en examinant pourquoi et comment elle aborde le phénomène de la pauvreté et des conditions de travail chez les ouvriers. Pour ce faire nous devons aborder plusieurs aspects qui entourent la commission et sa création. Ce texte débute en examinant les circonstances qui ont menées à la création de la NYSFIC[1] ainsi que le mandat qui lui est confié. Dans un second temps, il est question de la position de Tammany Hall sur les questions débattues par la commission. Par la suite, l’étude évalue l’apport et l’implication de certains membres de la NYSFIC. En quatrième lieu, nous dressons un bref portrait de l’ampleur de l’étude menée par la commission. Finalement, notre analyse se conclue avec l’observation de deux questions importantes à la commission : Le travail des femmes et des enfants ainsi que la question des salaires.
Création et mandat initial de la commission
Pour bien comprendre les circonstances dans lesquelles la commission est créée, il est important d’examiner le Triangle Shirtwaist Factory Fire. Le 25 Mars 1911, en fin d’après-midi, un incendie se déclare dans le Asch Building à New York. Celui-ci prend place aux étages supérieurs où travaillaient des femmes de l’industrie du vêtement. Tout de suite, plusieurs problèmes empêchent l’évacuation efficace des employés. Tout d’abord, un escalier de secours s’effondre rapidement après le début de l’incendie. Pourtant, l’édifice était considéré sécuritaire en cas d’incendie selon la législation en vigueur. Cela montre certainement que le code du bâtiment et les normes de sécurités étaient défaillantes dans l’État de New York. La protection contre les incendie était nettement inadéquate puisque les pompiers ne disposaient même pas d’échelles assez longues pour atteindre les étages ravagés par le feu. C’est pourtant un autre problème qui va attiser la colère du public. Les employeurs avaient l’habitude d’embarrer les employés dans le lieu de travail pour empêcher ceux-ci de prendre des pauses. Ainsi, au moment de l’incendie, les portes étaient barrées de l’extérieur, empêchant toute évacuation des femmes qui étaient prisonnières[2]. Plusieurs ont alors décidées de sauter par les fenêtres de l’édifice. Il est important de comprendre l’impact de cet évènement sur les mentalités des gens de New York. Environs 146 personnes ont perdus la vie. Parmi ceux-ci, 46 sont morts en sautant par les fenêtres[3]. L’image des femmes se tenant par la main et se jetant du haut de huit étage va choquer les New Yorkais, certains étant venus observer silencieusement dans les rues.
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