« Pourquoi nous sommes partisans du suffrage féminin » Germaine CHAPUIS
Commentaire de texte : « Pourquoi nous sommes partisans du suffrage féminin » Germaine CHAPUIS. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Epct • 22 Février 2019 • Commentaire de texte • 2 558 Mots (11 Pages) • 689 Vues
L’histoire des femmes en politiques ne débute pas avec l’acquisition du droit de vote et d’égibilité. En 1848, avec la Deuxième République, le suffrage censitaire qui donnait le droit de vote aux individus masculins payant le cens, un impôt est remplacé par le suffrage universel masculin où seuls les hommes sont habilités à participer au scrutin. Gaston Doumergue, élu président de la République française en 1924 appartient au parti radical gauche qui est le principal responsable de l'échec du suffrage des femmes au Parlement. Cependant, dans quelques pays nordiques et Anglos saxons la citoyenneté politique des femmes intervient précocement au XXème siècle comme la Nouvelle Zélande (1893), l’Australie (1894-1902) la Finlande (1906, en même temps que le suffrage masculin) et obtenue dans de nombreux pays après la 1ère ou seconde guerre mondiale. Le document à étudier ce nomme « Pourquoi nous sommes partisans du suffrage féminin », c’est un article publié à Paris dans Cahiers de la démocratie populaire, qui est un parti de centre droit d'inspiration chrétienne dont l’auteur est membre. L’article a été édité par Petit Démocrate l’organe du parti en 1931. L'année 1931 se tient juste après les Années Folles durant lesquelles la femme commence à montrer une réelle envie d'émancipation à travers l'art sous toutes ses formes mais aussi le sport et la politique. Germaine Chapuis est l’auteure de cet article, c’est une femme politique française titulaire d’un doctorat et une figure du féminisme. Elle était députée et ministre de la santé dans le domaine juridico-social et est la première femme ministre de plein exercice dans l'histoire de la République, de 1947 à 1948, et la seule jusqu'à Simone Veil en 1974. A l’aide de ce document, nous allons voir comment l’émancipation politique de la femme s’est créée à cette période en deux parties : premièrement, nous allons voir l’exclusion de la femme française dans la vie politique et ensuite son émancipation.
Premièrement, l’exclusion des femmes dans la vie politique française. Pour Germaine Chapuis, le suffrage universel soumis à la France « n’aboutit à rien moins qu’à écarter en fait, plus de la moitié de la nation adulte, et à confisquer, au profit d’une minorité dont le seul privilège réside dans le sexe, toutes les commandes de notre organisation politique » ligne 5à8. En effet, cette période, les assemblées législatives étaient soumises aux votent des électeurs seulement masculins : l’avis des femmes n’avaient donc aucun impact dans la société. La politique était a cette époque considéré comme un « métier d’homme » et historiquement réservé aux hommes. Nicole Loraux dans son ouvrage « les enfants d’Athéna : idées athéniennes sur la citoyenneté et la division des sexes « Maspéro, 1981) dit « que la cité grecque se serait construite sur l’exclusion des femmes » alors que c’est un modèle de la démocratie souvent cité par les républicain et révolutionnaires Français. En France, une idéologie misogyne s’est formé dès le VIIIème siècle avec l’exemple de Philippe Le Bel, un roi de France parlant de la décision politique « il faut transmettre une telle dignité à des héritiers masculins de préférence aux féminins parce que le sexe masculin l’emporte sur le féminin par la raison, par la force d’âme et est moins soumis a ses passions » ou encore au XVIème siècle avec Jean Baudin un théoricien politique considéré comme l’initiateur de la souveraineté dans son traité Les Six livres de la République « la gynécocratie est droitement contre les lois de Nature ; qui a donné aux hommes la force, la prudence, les armes, le commandement, et l’a ôté aux femmes ; et la loi de Dieu a disertement ordonné que la femme fût sujette à l’homme, non seulement au gouvernement des royaumes et empires, mais aussi en la famille de chacun en particulier ». Pour Germaine Chapuis, la femme n’est même pas présente dans la société, n’est pas même pas considéré une citoyenne car « le suffrage est la contrepartie d’une obligation civique tout à fait spéciale et que la femme n’accomplit point » ligne 24à25La femme est donc représenté comme soumise, sous influence (de son mari, du prêtre, de ses frères) , n’est donc pas reconnue comme un individu et son rôle dans la société est seulement celui d’enfanter, rester au foyer, et de s’occuper de sa famille et se ses semblables. En plus de cela, selon Freud , la femme « a moins le sens de la justice », elles est considérée comme pas assez intelligente pour pouvoir régner ou même voter, incapable de distinguer le bien du mal. Nous pouvons aussi prendre l’exemple de La Loi Salique. La loi sallique est à l’origine une loi civile des Francs Salliens datant du Moyen Age dans laquelle il est indiqué que l’héritage de la terre ne pouvait se transmettre qu’à des hommes. Cette loi fu exhumer en France par Philippe de Poitiers en 1358 qui voulait s’emparer du trône à la mort de son frère Louis X Le Hutin, qui n’avait comme successeuse de son trône sa fille Jeanne. Cette loi sera alors réactivée et débattue en France au XVème siècle et prend au XVIème siècle le statu de loi française fondamentale qui fait de la France un royaume à l’intérieur duquel les femmes étaient exclues du pouvoir. Ce qui est encore plus injuste pour Germaine Chapuis, c’est que ses femmes excluent de la démocratie devrait « les laisser étrangères à ses décisions et aux lois qu’elles engendrent » ligne 11à12. Cependant, malgré le fait que la femme ne puisse pas prendre part aux décisions politiques, celle-ci reste soumise aux lois : elle doit quand même payer les impôts, accomplir des formalités administratives. Pour elle, la femme doit se plier aux règles, payer sans comprendre ni savoir pourquoi sans pouvoir protester car encore une fois, la femme n’est pas un individu et son ressenti n’est pas important au sein de la société. Selon l’auteur, pour participer à la vie politique ou bien même vivre sa vie quotidienne il y a une distinction de la population dans laquelle l’homme est dominant alors que pour payer ce que l’Etat demande ou même se soumettre aux lois il n’y a, à ce moment-là, « qu’une catégorie de citoyen » ligne 15, la féminité est une maladie seulement lorsque cela arrange l’Etat.
Deuxièmement, la volonté d’émancipation de la femme française. Pour germaine Chapuis, la femme est très importante dans la société. Pour elle, il ne faut pas oublier « celle à qui le citoyen doit la vie » ligne 30, elle pense que la mère de famille permet la continuité de la race humaine, qu’elle est la créatrice des
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