Le Colbertisme
Dissertation : Le Colbertisme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar FERTEY Martin • 19 Octobre 2017 • Dissertation • 2 008 Mots (9 Pages) • 1 946 Vues
Le colbertisme
Face à une économie qui s'est fortement dégradée sous le règne de Louis XIII suite à une politique de guerres incessantes, Jean-Baptiste Colbert, nommé contrôleur général des finances en 1665, met en place une série de mesures mercantilistes(c’est à dire centrée sur l’accumulation et la thésaurisation de richesses notamment sous la forme des métaux précieux) qui forment ce que l'on nomme aujourd'hui le colbertisme. Le colbertisme se définit par la protection de l'industrie, du travail en général, de l'activité, du savoir-faire, bref de ce qui est considéré comme la source première de revenus au XVIIe siècle. C'est une politique protectionniste, tournée vers la métropole, qui doit importer le moins possible et exporter le plus possible. Ainsi il est légitime de se demander dans quelle mesure Colbert essaya de redresser la situation économique de la France? Colbert propose pour cela un véritable programme économique, dont les principaux traits sont l'équilibre par la limitation de la dette, la protection du travail et de l'industrie, et l'amélioration du commerce intérieur et vers l’extérieur.
I – Limiter la dette pour atteindre l'équilibre budgétaire.
1 – Redresser l’État au début du règne
Lorsque Colbert devient Intendant des finances en 1661, la dette de l’État est très importante. Le coût annuel du paiement des intérêts des rentes constituées était de 35 % du revenu net. Son but est de protéger la richesse du pays et ce qu’elle apporte pour assurer une politique de “grandeur” et de “puissance”, grandeur représentée par “l’abondance d’argent” (d’espèces métalliques). Le Colbertisme est donc une politique qui sert le courant mercantiliste au sens propre (bullionisme : obsession de la valeur monétaire), il est d’ailleurs interdit d’exporter du métal précieux sous peine de mort.
La France vend plus qu’elle n’achète (et dégage ainsi un solde commercial de 4,5 à 6
Millions de livres, mais est fortement endettée.
Une chambre de justice est créée en 1661 ; elle condamne pendant 8 ans 248 prévaricateurs (qui ne remplissent pas leur charge) à des amendes de plus de 100 000 livres, le premier étant Fouquet. La mesure est affinée en 1665 par une amnistie qui transforme les poursuites en taxes sur les biens des condamnés pour renchérir l’État en métaux précieux. Ce qui permet, selon D. Dessert de camoufler une “banqueroute partielle”. Pour combler la dette, Colbert se charge également de trouver un équilibre durable, et ce par toutes sortes de mesures.
2 – Changer les habitudes budgétaires de l’État pour trouver l'équilibre des finances.
Il faut rechercher l’équilibre budgétaire et éviter au maximum le recours à l’emprunt. L’État prend plusieurs dispositions ; un “grand livre” des prévisions de recettes et des dépenses est tenu, ainsi qu’un “journal des ordonnances” des dépenses (signé par le Roi). En octobre on établit un budget prévisionnel, et en février un “état au vrai” des recettes et des dépenses de l’année précédente. Ainsi en 1671, le déficit annuel moyen ne représente plus que 7 % du revenu net. L’équilibre (déficit limité, emprunts modérés et dépendances envers les financières évitées) sera rompu par la guerre de Hollande, et demandera de nouveaux efforts au ministre. En effet Colbert se défend d’avoir inventé la politique qu’il met en oeuvre ; c’est un mercantiliste pragmatique, qui fait évoluer son action en fonction des conjonctures économiques. Il inventa de nouveaux impôts indirects, le monopole du tabac, le papier timbré (qui déclencha une révolte paysanne en Bretagne du même nom), alors que la guerre de Hollande creusait considérablement les dépenses. Il tenta de donner à État un accès à l’emprunt à court terme dans le public ; création de la “caisse des emprunts” en 1674, les fermiers empruntaient en leur nom à 5 % et prêtaient au roi les fonds collectés (au même taux). Si de 1679 à 1687 les finances de l'État ne cessèrent d’enfler, Colbert réussit néanmoins, à sa mort, à maintenir une situation financière supportable (8 millions de rentes à rembourser en 1683 contre les 30 millions de 1661).
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