La Bretagne : conflits et émancipation
Dissertation : La Bretagne : conflits et émancipation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Throw357 • 24 Octobre 2022 • Dissertation • 3 304 Mots (14 Pages) • 280 Vues
La Bretagne et la France : entre soumission et émancipation politique
(751-1213).
La relation entre les Francs et les Bretons est source de conflits et de vas-et-vient constants
entre l’occupation de terres bretonnes et la récupération de ces dernières. Vers 600, à l'Est
de la Bretagne des territoires sont complètement contrôlés par des Francs. On y comprend
ce qu'il y a autour de Rennes et Nantes.Ces occupations, très nombreuses, vont dessiner
une frontière qui sera plus ou moins malléable selon les époques.
Le couronnement de Pépin le Bref (751) va ainsi permettre aux Francs de commencer à
s’intéresser à la Bretagne, ce qu’il n’avait pas fait jusque là puisque la France carolingienne
avait des problèmes internes plus importants. En 753, face à des chefs bretons encore
résilients à verser un tribut aux Francs, Pépin le Bref fait ériger la Marche de Bretagne, qui
regroupe des comtés dans une sorte de circonscription qui permet de contrôler la “frontière”
entre les pagi breton et le royaume Franc. Jusqu’à 830, la Marche de Bretagne va se
développer vers l’Ouest grâce aux réussites militaires des gouverneurs. Charlemagne et
Louis le Pieux par la suite ne feront que renforcer cette idée de maîtrise sur la zone
bretonne, pour les contenir, faute de mieux.
En 833 face à des rébellions bretonnes, Louis le Pieux installe le missaticum breton avec
Nominoë à sa charge. La Bretagne est alors complètement soumise aux Francs, en
apparence, puisque le rôle de Nominoë était de faire une tournée pour récupérer le tribut
ainsi que de faire respecter la justice et l’autorité franque. De 751 à 840, l’empire franc à la
mainmise sur la Bretagne. À travers la marche qui la contient puis le missaticum qui la
soumet, les différents rois et empereurs francs font en sorte que la Bretagne reste une zone
calme car les bretons sont connus pour être de puissants guerriers et chefs militaires.
L’objectif ici est donc de contenir la Bretagne.
Malgré cela, Nominoë profite des crises successorales au moment de Charles le Chauve
pour délier sa promesse faite à Louis Le Pieux. Le gouverneur de Bretagne est dépendant
de l'empereur des Francs avec des monastères qui passe aux règles bénédictines. En
effet, certaines lois carolingiennes figurent dans les carticulaires bretons. Mais la Bretagne
cherche à s'émanciper et va créer schisme breton. Nominoë veut que la Bretagne
s'émancipe en s'occupant des évêques bretons. La lutte pour l’émancipation va continuer
sur le champ de bataille. En 843 la bataille de Messac est décisive. Charles reconnaît le
pouvoir de Nominoë mais continue de vouloir une allégeance royale qui permettrait la
soumission des Bretons. C’est la première émancipation politique de la Bretagne.
En 850, Nominoë reprend le combat afin d'obtenir une totale indépendance de la Bretagne
mais meurt en 851 pendant une bataille. Erispoë son fils prend le relai et remporte la victoire
face à Charles le Chauve. Le statut de regnum est accordé à la Bretagne et Erispoë
récupère les comtés de Nantes et Rennes. Il est intéressant de noter qu’ici la gouvernance
de la Bretagne se fait par des hommes complètement détachés de la famille carolingienne.
Pour un royaume intégré à celui de la Francia, cela peut paraître étonnant. C’est plutôt
annonciateur de la future émancipation politique.
Erispoë décède peu après 855 assassiné par Salomon, son cousin. Ce dernier se fera élire
gouverneur du regnum et gouvernera jusqu’à la moitié des années 870. Mais à partir de là la
Bretagne est déchirée par des conflits internes entre les comtés et Salomon est finalement
trahi et livré aux Francs. Alain le Grand sera son successeur et s’intitule roi de Bretagne.
Mais cette époque sera de courte durée puisque les invasions scandinave viennent ruiner
l’équilibre de la Bretagne.
Les raids sont nombreux. 841 à Rouen, 843 à Nantes : les normands sèment la Terreur. Un
tribut est versé aux envahisseurs et la plupart des monastères sont brûlés ou pillés. Le
retour d’Alain Barbetorte signe un tournant puisque celui-ci va chasser les normands en 937.
Alain devient duc, un titre militaire qui fait de la Bretagne un duché. A partir de ce moment-là
il n'y a plus de Bretagne unifiée et un roi de Bretagne mais une zone gouvernée par
plusieurs chefs. Alain disparaît quelques années plus tard et l’on voit se dessiner l'existence
de ses concurrents. La Bretagne est alors en voie d'intégration vers le territoire des Francs.
Ici, les normands ont servi d’accélérateur.
La France se morcelle en petits duchés et le roi de France perd une grande partie de son
autorité. C’est le début de la féodalité. Au fur et à mesure des mariages, le comte de
Cornouailles va devenir
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