Les écrits de Daniel Stern et George Sand dans les révolutions de 1848

Viallet Léna, fiche de lecture séance 3:

        Ce chapitre est issu d’un ouvrage intitulé « Le procès de la liberté une histoire souterraine du XIXe siècle en France ». Celui-ci a été écrit par Michèle Riot-Sarcey, historienne française et professeur émérite d’histoire contemporaine et d’histoire du genre à l’université Paris-VIII-Saint-Denis. Cette historienne a déjà écrit auparavant deux ouvrages  (« la démocratie à l’épreuve des femmes : trois figures critiques du pouvoir, 1830-1848 » et « le réel de l’utopie ») portant sur des thèmes similaires à celui présent dans l’extrait étudié puisqu’ils traitent également du genre et de l’utopie. Ici, Michèle Riot-Sarcey propose de voir l’histoire du XIXè siècle au prisme des écrits de Daniel Stern et George Sand, deux personnalités importantes de ce siècle, pour le récit qui en découle et pour comprendre comment des femmes de l’époque vivent une histoire où leur participation à la vie politique est nulle (par le vote) au regard de leur société. Le chapitre reprend plusieurs thèmes communs à George Sand et Daniel Stern : leurs orientations politiques et leur participation à celle-ci ainsi que leur interprétation de la République et du peuple.

Georg Sand (1804-1876) et Daniel Stern (1805-1876), de leurs vrais noms Aurore Dupin et Marie Catherine Sophie de Flavigny, sont deux femmes ayant marqué l’histoire par leurs écrits qui se veulent au plus proche de la réalité. George Sand comme Daniel Stern sont des femmes qui croient en la République et en la démocratie. La pensée de George Sand se joint à celle des intellectuels de l’époque, aux libéraux modérés jusqu’aux socialistes républicains (même si certaines de ses idées entrent en contradiction avec ceux-ci).

En tant que femmes, ces deux personnalités ne participent qu’indirectement à la politique. Bien que les clubs féminins où l’on discute politique se multiplient, elles n’ont toujours aucun droit concret d’y participer. Le suffrage « universel » instauré le 5 mars 1848 ne les englobe pas. L’un de leurs  principaux moyens de prendre part à la politique est la littérature, l’écriture. Elles publient divers écrits sous des noms masculins pour être entendues. Tout de même, George Sand est présente dans les évènements de 1848, contrairement à Daniel Stern qui se pose davantage en observatrice.

On retrouve dans leurs écrits une attention toute particulière au peuple. George Sand voit le peuple comme un ensemble d’individus, où il n’y a pas de lutte des classes, ni de distinction entre ses membres (même si elle distingue tout de même la bourgeoisie sur certains points). Dans ses écrits, le peuple est mis en avant car il est un élément indispensable de l’avenir de la nation : il se bat pour elle, en héros. Celui-ci est même un acteur principal de son recueil épistolaire sous forme autobiographique « Histoire de ma vie » (1855). Christine Planté écrit à ce propos que ce livre peut être perçu comme « l’autobiographie de tout le monde »^[1]. Pour Daniel Stern, le peuple joue également un rôle primordial puisqu’il est au coeur de l’histoire et des révolutions de février et juin 1848 qu’elle soutient. La place si importante du peuple pour ses deux femmes est à corréler avec le contexte historique. George Sand et Daniel Stern se trouvent au coeur des révolutions. La révolution marque le début d’une ère nouvelle, où « l’utopie et l’idéal de fusion des classes caractérise ce qu’on a appelé l’esprit de 1848 »^[2].

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