La Mare au Diable de George Sand

08-01-2011

La Mare au Diable de George Sand est un roman simple et naïf écrit pour une société faiblement alphabétisée du 19ième siècle. L’auteur, qui est une femme, dépeint à merveille et très habilement les vertus idéalisées de la vie campagnarde dans le Berry, une région rustique située dans le centre de la France. Nous y trouvons de simples paysans menant une existence bien ordonnée dans une région qui n’a même pas encore connu l’arrivée d’un chemin de fer, la grande invention de leur temps.

En un véritable hymne à la terre, George Sand nous raconte une histoire champêtre très touchante qui nous révèle aussi les vertus pastorales telles que la fierté du travail, la pureté de l’amour et l’amitié sincère entre voisins et parents. C’est de l’idéalisme romantique. Malheureusement, de nos jours, ce chef-d’œuvre pastoral écrit par une femme qui s’est fait remarquer durant sa vie entière par ses intrigues amoureuses et scandaleuses, se révèle plutôt comme lecture pour jeunes adolescentes.

George Sand est le pseudonyme d’Amandine Aurore Lucile Dupin, romancière française et femme de lettres. Née à Paris, elle était la fille d’un officier militaire, membre de la petite noblesse et descendant d’un bâtard légitimé d’un roi de Pologne. Sa mère était la fille d’un oiseleur. Orpheline à quatre ans, elle grandit chez sa grand-mère, propriétaire d’une grande maison d’aristocrate dans le Berry, au sud éloigné de Paris. C’est là qu’elle écrivit, dans une campagne paisible et protégée, ses romans pastoraux tel que La Mare au Diable.

Mariée jeune, elle abandonna son logis, son mari et ses trois enfants pour suivre un amant, huit ans plus jeune qu’elle et loger près des rues et des bistros mouvementés de Paris. Journaliste au Figaro, grand quotidien de l’époque, elle prit le nom de plume de George Sand (son jeune compagnon, lui aussi journaliste, signait J.Sand). Elle adopta aussi une tenue vestimentaire masculine. Ceci lui permettait d’accéder à des lieux interdits aux femmes tels que les procès publics et les fosses de théâtres. Sa profession de journaliste n’en souffrait pas. En plus, les vêtements d’hommes étaient beaucoup moins dispendieux.

George Sand n’était pas une travestie. Elle était une belle femme et elle savait plaire en tant que telle. En fait, elle eut de nombreux amants et des aventures passionnées et publiques avec des personnalités connues tels qu’Alfred de Musset et Frédéric Chopin. Elle fit partie d’un cercle de grands écrivains et intellectuels tels que Balzac et Victor Hugo et elle les accueillait souvent chez elle.

Même si elle n’était pas la seule femme de sa génération à se vêtir en homme, elle a su se révolter contre le pouvoir masculin et forcer les portes des conventions sociales. Ses romans, ses pièces de théâtre et ses critiques littéraires s’ouvrirent aussi sur une révolte sociale en faveur des ouvriers et des pauvres. Elle s’opposait à la royauté et plaidait pour un pouvoir républicain véritable.

George Sand rejeta l’idéal féminin imposé par les hommes ainsi que le mariage. Elle était une femme libre et la féministe ultra du 19ième siècle. Tard dans sa vie elle avait, comme amant et secrétaire, l’ami intime de son fils. La

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