Livre d'heure

Livre d’heure : Le livre d’heure est un livre de prière non liturgique destiné aux laïcs. Sa récitation n’a rien d’obligatoire, mais il faut compter deux heures par jours pour le lire. Le livre d’heures n’est pas contrôlé par le clergé, néanmoins son origine se trouve au XIIe s dans psautier auquel il emprunte le calendrier et le petit office de la Vierge. Par ce dernier texte le livre d’heures est essentiellement consacré à Marie et sa création est à mettre en parallèle avec les grands chantiers des cathédrales qui lui sont également dédicacés. Les textes essentiels, d’après V.Leroquais, sont le calendrier, les heures de la Vierge, les psaumes de la pénitence suivies des litanies des saints et de l’office des morts. À partir de ces éléments il est possible de déterminer son « usage ». Celui-ci est donné par l’ensemble des antiennes, répons et capitules des heures de la Vierge, ces dernières étant composées de huit séquences correspondant aux heures liturgiques intitulées matines, laudes, prime, tierce, sexte, none, vêpres, complies. Les répons de matines de l’office des morts permettent aussi de déterminer l’usage du livre d’heures généralement en accord avec celui des heures de la Vierge. Souvent les saints du calendrier et des litanies confirment cet usage. Le livre d’heures est également constitué de pièces supplémentaires qui trouvent cette fois leur origine dans le bréviaire. Il s’agit des péricopes des Évangiles, des petites heures de la Croix et du Saint-Esprit, des suffrages, courtes prières consacrées à un saint et des prières additionnelles dont les plus fréquentes sont l’Obsecro te, le O intermerata et les quinze joies de la Vierge «Douce Dame » pour la France. L’ordre de ces différents textes varie d’un livre d’heures à l’autre et d’une région à l’autre  et d’une région à l’autre, comme l’a démontré L. M. J Delaissé. Le livre d’heures obtient un véritable succès au XVe siècle et devient un best-seller en France et dans les Pays-Bas. Si on compte quelques livres d’heures non décorés, ces derniers sont plutôt rares et il faut reconnaître que le succès du livre d’heures tient en partie à la richesse de son décor. Des exemples (...)

Les différentes sections du livre d’heures sont structurées par un décor historiés, des bordures et de grandes initiales. Là encore les thèmes varient selon les centres et les périodes. La décoration apparaît dès l’ouverture du Livre dans le calendrier. Ce sont les signes du zodiaque et les travaux des mois qui l’enrichissent. Parmi le décor historié, on compte dans les livres d’heures français un cycle martial allant de l’Annonciation au Couronnement de la Vierge. Dans certains centre du nord de la France et des Pays-Bas, le Couronnement de la Vierge est remplacé par le Massacre des Innocents. En Hollande de la Vierge. Le cycle marial peut être également représenté dans les initiales historiées face aux miniatures de la Passion. Les heures de la Croix sont introduites par une Crucifixion et celles du Saint-Esprit par une image de la Pentecôte. Les sept psaumes de la pénitence sont annoncés par David en prière et dans les provinces du Nord par le jugement dernier. Vers la fin du XVe s, un nouveau thème apparaît : Bethsabée au bain convoitée par David. À l’office des morts se trouve habituellement une scène du rituel funèbre rappelant le rituel mortuaire. À la fin du XVe s, Job sur le fumier visité par ses amis, et parfois par sa femme, remplace cette scène. Le thème des trois morts et des trois vifs est également introduit à cet endroit. Enfin, la scène peut s’adapter au commanditaire du libre d’heures que l’on voit poursuivit par la mort. Les suffrages des riches livres d’heures reçoivent les portraits des saints auxquels s’adressent les oraisons, et les  prières mariales sont illustrées par différents thèmes mettant en valeur la Vierge à l’Enfant.

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