LE MYTHE DU FUHRER
Fiche : LE MYTHE DU FUHRER. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Maëlle Vandergheynst • 31 Octobre 2015 • Fiche • 831 Mots (4 Pages) • 780 Vues
« Le mythe du Führer », Ian Kershaw
L’historien britannique, Ian Kershaw, est inévitable lorsque l’on étudie l’histoire de Allemagne nazi. Dans cet article, il essaie d’expliquer le dynamisme du régime entre 1933 et 1943 car « [c’]est un trait qui le distingue des autres régimes autoritaires, semi-fascistes et fasciste ». En effet, aucun chef politique du XXème siècle ne s’est fait autant idolâtrer par son peuple au point de devenir une figure presque sacrée comme l’a fait Hitler. Ainsi, Kershaw éclaire ce phénomène en proposant une histoire par le bas, c’est-à-dire qu’il ne se focalise pas sur Hitler en tant qu’individu mais sur l’image que reçoit le peuple, construite par la propagande du parti, c’est le « mythe du Führer ».
Le ministère de la propagande, dirigé par Goebbels, était conscient de l’intérêt fondamental de ce mythe pour l’adhésion des masses. Ainsi, l’image du chef du Reich a été entretenue pour le présenter comme un personnage héroïque, capable de rétablir la puissance et le prestige de l’Allemagne, perdus après le traité de Versailles. Une représentation qui ne fut presque jamais abimée malgré certaines contestations de la part des membres de l’Église par exemple.
Alors, l’historien déconstruit ce mythe populaire, pour expliquer chacune de ses facettes. Et il rappelle bien pourquoi cette notion contient le terme de mythe[1].
Le pilier de ce mythe c’est la « domination charismatique ». Ce concept fait parti d’une étude de Max Weber (économiste et sociologue allemand, à cheval sur le XIXe et le XXe siècle) sur le pouvoir politique, il explique que cette domination dite charismatique se fait à partir d’un homme en raison de son charisme, de ses attraits héroïques qui lui permettent d’être considéré comme le chef naturel. Ainsi, le charisme serait l’instrument presque magique de Hitler. Cette héroïsation du chef se voit à travers le signe fasciste qui faisait parti de cette machinerie de l’image puisque c’est un signe associé à l’image héroïque de la Rome antique.
Cette représentation de Hitler est fondée sur sept éléments. D’abord, Hitler est présenté au peuple comme « [l’] altruiste de l’intérêt national » par excellence, contre l’égoïsme dont le peuple fait preuve. Aussi, il est le héros du « miracle économique » qui a suivi la crise des années 30. Il est considéré comme le protecteur du peuple, un homme bon et juste mais entouré d’agents détestables, notamment après le massacre des chefs SA lors de la Nuit des Longs Couteaux. Il est toléré par l’Église puisqu’il respecterait la tradition allemande. De plus, il est un excellent stratège en politique, notamment les affaires étrangères puisqu’il fait honneur aux « droits légitime de l’Allemagne », mais il est aussi un chef militaire de génie dans la guerre. Enfin, il protège la Nation contre ses ennemis : le juif et le bolchevik.
C’est grâce à cette machinerie de l’image que Hitler a su gagner toute une partie de la population, qui était loin de lui être acquise dès 1933. C’est ainsi qu’il a pu mettre en place une politique plus radicale « l'inhumanité grandissante de la politique anti-juive nazie se trouvait sinon franchement approuvée, du moins passivement admise ». Cependant, cette question de l’antisémitisme et celle de la solution finale ont pu s’implanter en Allemagne car au sein de la société régnait un sentiment d’hostilité à l’encontre du Juif c’est pour cela que les lois antijuives ont été bien reçu. Néanmoins, il ne faut pas dire que le peuple a consenti et acclamé le génocide, il se serait contenté d’une expulsion.
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