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Stratégie Du Chaos Permanent En Afrique, Exemple De La Centrafrique

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Par   •  12 Mai 2014  •  2 236 Mots (9 Pages)  •  1 158 Vues

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Stratégie du chaos permanent en Afrique

Bonjour à tous ceux qui contribuent à tenir éveillée la France à un moment où la tentation de repli sur soi, est grande et où la voix de ceux qui vivent de l’Afrique et des Africains est plus forte que jamais, occupant tout l’espace médiatique.

Sans donner dans ce que certains pourraient vite qualifier de complainte de victimisation pour circonscrire et battre en brèche tout débat sur les relations France-Afrique, je voudrais dire de prime abord, que le sujet choisi par les organisateurs de cette rencontre sied bien à mon pays, la République Centrafricaine.

Je vous suggère de traiter la « stratégie du chaos permanent en Afrique » appliquée à la RCA en 4 points succincts.

Vous savez que ce pays est ravagé par des seigneurs de guerre et leurs escouades depuis de nombreuses années. Les phares des médias internationaux sont braqués sur Bangui, la capitale depuis décembre 2013, date du déploiement des militaires français dans le cadre d’une mission de la paix.

I Bref rappel historique

II Colonisation à moindre coût

III Et le chaos perdure

IV L’irruption de Seleka, la couverture religieuse

Conclusion

I Bref rappel historique

On sait peu de chose sur l’histoire de la partie centrale de l’Afrique, en absence de documents écrits authentiques.

En tout cas, les historiens, les anthropologues qui voudront bien arpenter les terrains et développer les contacts directs ont de la matière et l’avenir. Mais, il faut faire vite car les bouleversements consécutifs aux guerres civiles, aux déplacements des populations et à l’urbanisation sont des écueils redoutables.

Toutefois, il est admis que les populations qui occupent aujourd’hui le territoire du centre afrique, ont reflué par vagues successifs notamment de l’Est et du nord devant des hordes esclavagistes et islamistes. Les colonisateurs français se sont heurtés à de nombreuses colonnes de razzias à leur arrivée en 1890 et dans leurs progressions vers le nord et l’Est jusqu’en 1909.

Ces populations, venues de partout, ont trouvé refuge et ont pu prospérer en toute autonomie çà et là. Deux sultanats se sont sustructurés à l’Est.

Deux puissants fleuves, l’un au sud : l’Oubangui, l’autre au nord : le Chari dont les affluents convergent en ramifications tels des vaisseaux sanguins, irriguent l’ensemble du territoire.

Les peuples du sud, du groupe Ngbandi, formés de Yakoma, Sango, Banziri et Buraka, intrépides navigateurs et commerçants, les ont parcouru et diffusé leur langue : le sango. Devenu, langue des échanges, du commerce, le sango sera porté plus tard par les églises chrétiennes (catholique et protestante), les commerçants grecs, portugais et par les auxiliaires de l’administration coloniale, pour être reconnu et proclamé enfin langue nationale.

II La colonisation ou la civilisation à moindre coût

II .1 Avant 1940

Au cœur de l’Afrique, plus qu’ailleurs, il semble que la colonisation a usé de la stratégie du chaos pour écraser puis dominer les populations locales.

Quelques exemples :

- utilisation des autochtones comme bêtes de somme pour le portage des colons et de leurs logistiques à travers les territoires vierges,

- Erigé en colonie autonome en 1905 sous le nom de l’Oubangui-Chari, la moitié du territoire est distribuée en concessions ! Les entreprises adjudicataires ne cherchent que des profits. Elles sont cotées en bourse ! Tout est de bons rapports : caoutchouc, or, diamant, ivoire, etc.

- Le travail est obligatoire, non rémunéré, et au mieux, sous payé.

- utilisation massive des Oubanguiens pour la construction du chemin de fer Congo-océan qui relie Brazzaville à Pointe-Noire sur la façade atlantique, en plus des travaux des routes et autres infrastructures de la colonie,

Toute résistance est matée dans le sang. Des châtiments « pour l’exemple » sont légion. Un seul exemple qui en dit long sur les méthodes d’alors : l’affaire Gaud-Touqué.

Georges Touqué, administrateur à Fort-Crampel et Fernand Gaud, commis des affaires indigènes, firent sauter à la dynamite (placée dans l’anus et sous les fesses) d’un prisonnier) et devant le poste administratif, la foule rassemblée à grand renfort le 14 juillet 1903. Le prisonnier s’appelait Pakpa.

L’affaire éclata dans la presse à Paris en février 1905 et fit grand bruit.

La commission formée, à la diligence du parlement français sur cette affaire, et plus tard, Batouala, le roman d’observation impersonnelle de René Maran, prix Goncourt 1921, ne firent rien changer aux conditions des femmes, des hommes et des enfants de l’Oubangui.

II.2 Après la 2ème guerre mondiale

Obligée de lâcher du lest à la fin de la 2ème guerre mondiale pour laquelle l’Oubangui-Chari et les colonies avaient pris une part décisive et porté un très lourd tribut, et afin pour juguler la montée des nationalismes, la France fit des concessions dans l’administration de l’outre-mer en associant notamment des Oubanguiens à la gestion de leur territoire et de l’Afrique équatoriale française.

De cette terre de souffrance une tête surgit néanmoins : Barthélemy Boganda. Il est élu en 1946 à l’Assemblée nationale à Paris. Cet élu du peuple est également élu de dieu en sa qualité de prêtre de l’église catholique.

Intimement proche des populations dont il comprend mieux que quiconque les souffrances et les espoirs, B. Boganda, jusque là protégé de l’église, s’échappe du moule dans lequel l’évêque de Bangui et les bons penseurs coloniaux croyaient le tenir. Pour ceux qui souhaitent en savoir plus, je les renvois à mon intervention, effectuée dans le cadre du cinquantenaire des indépendances africaines ou mieux, aux ouvrages de Pierre Kalck, historien de la RCA.

Sachez en tout cas que B. Boganda qui avait perçu les manœuvres de Jacques Foccart et du général de Gaulle sur le démantèlement de l’AEF et de l’AOF s’est écrié quelques mois avant de disparaître dans un accident d’avion

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