Paul Lafargue, La Question Boulanger, dans : Le Socialiste, 23 juillet 1887.
Commentaire de texte : Paul Lafargue, La Question Boulanger, dans : Le Socialiste, 23 juillet 1887.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar melie suzanne • 11 Avril 2022 • Commentaire de texte • 4 060 Mots (17 Pages) • 458 Vues
Commentaire de document en histoire contemporaine
Commentaire du texte « L’opinion publique en Lorraine sous la Restauration : 1820. Rapport du procureur général de la Cour royale de Nancy, 25 mars 1820 »
Introduction :
Texte = document tiré d’archives publiques daté du 25 mars 1820.
- A la fois administratif et politique : rapport « politique » et confidentiel.
Auteur : Nicolas-François de Metz (1751-1825)
Identité : Nicolas-François de Metz
- Né a Badonviller
- Avant 1789 = avocat au Parlement de Lorraine, comme son père avant lui.
- Détient un « office », appartient à la noblesse de robe.
- Procureur général à Nancy (Meurthe) = magistrat appartenant au « ministère public » = magistrature qui dépendait directement du gouvernement.
- Combat la France dans l’armée des Princes (1792-97)
- Rallié à l’Empire : procureur général à Nancy en 1803 ; légion d’honneur en 1804 ; baron d’Empire en 1810.
- Reste en place sous la Restauration, chevalier de Saint-Louis en 1814.
Contexte d’écriture : « Seconde Restauration » qui durait depuis l’été 1815.
- monarchie constitutionnelle (Charte), censitaire, roi Louis XVIII.
- L’assassinat du Duc de Berry, neveu de Louis XVIII, le 14/02/1820, a entraîné la chute du ministère Decazes, au profit d’un ministère dirigé par le Duc de Richelieu, ce qui avait conduit à un coup de barre à droite.
- Paysage politique : « ultras » contre « libéraux » ; libéraux « constitutionnels » contre « indépendants » ; républicains contre bonapartistes.
Destinataires : Louis XVIII et le ministère Richelieu (pouvoir exécutif).
En l’absence de sondages d’opinion, le pouvoir exécutif recourait à ses principaux agents sur place pour s’informer et prendre les mesures nécessaires pour prévenir les troubles. Certes, un procureur aurait dû rester neutre et s’en tenir au domaine strictement administratif. Mais, à cette époque pré-démocratique, l’administratif et le politique étaient encore mal distingués.
Analyse :
- Le procureur général de Nancy se veut rassurant dès le début de son propos, et le conclut de la même façon. De son point de vue, le pouvoir n’a pas de souci à se faire au sujet des populations de Lorraine, ni à craindre des troubles dans les trois départements considérés.
- Mais après cette entrée en matière, il précise bien, de manière détaillée, qu’il faut être prudent.
- Les journaux « libéraux », actifs, lus et largement diffusés en Lorraine, peuvent, selon lui, trouver dans la population des oreilles complaisantes, malgré le souvenir des invasions (militaires) de 1814 et 1815, car il y a dans les trois départements concernés de nombreux acquéreurs de « biens nationaux » et de nombreux vétérans des armées de la Révolution et de l’Empire.
- L’auteur considère même que toutes les classes sociales, sont à surveiller à divers titres. Le calme n’est donc qu’apparent, comprend-on.
- Dans la suite du texte, le procureur de Nancy se permet de donner des conseils : selon lui, il ne convient pas que l’exécutif profite de trop des circonstances pour donner un coup de barre à droite, d’autant que l’avenir humain de la dynastie s’est assombri.
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Explication détaillée :
A – Le régime de la Seconde Restauration en 1819-1820, vu de la province
1 / Le roi la Charte, les élections législatives
- plusieurs références à la monarchie en place :
l.3 : il est question de la « Cour royale » (judiciaire)
l.34 : la « famille royale »
l.34, 42 et 54 : du « roi »
Le roi Louis XVIII n’est pas nommé, ni même appelé « Sa Majesté ». Le document était destiné à rester confidentiel et d’usage interne aux hautes sphères du pouvoir. La formule assez neutre se réfère au monarque vu comme une autorité constitutionnelle.
l. 9-10 : « dynastie légitime »
l. 54 : « soumission qu’ils doivent au roi »
Le roi règne par la « grâce de Dieu ».
Depuis la Révolution, le pouvoir ne peut plus être que contractuel : le contrat a pris la forme de la « Charte » (constitutionnelle : l.35), que Louis XVIII a prétendu « octroyer » en 1814, alors qu’il n’a pas pu faire autrement que d’y consentir.
l. 7 : « ministère » : le ministère existe en vertu de ce texte limitant les pouvoirs du roi. Il a sa propre autonomie. Modèle britannique de monarchie constitutionnelle ? « Souveraineté populaire », mais sans plébiscite.
l. 20 : « session de 1819 » : citation de façon allusive de la Chambre des Députés, il s’agit des élections annuelles et de la réunion de l’assemblée en question.
2 / Des structures administratives héritées de la Révolution et de l’Empire
Outre ce principe du recours à la souveraineté populaire, la Restauration a maintenu le cadre administratif hérité de la Révolution et l’Empire.
l. 1-2 : l’auteur cite les 3 « départements » formant son ressort : Meurthe, Meuse et Vosges.
Département : circonscription créée par l’Assemblée Constituante en 1790, pour réaménager dans un sens plus rationnel et centralisateur le maillage administratif du pays.
l. 27 : « ci-devant Lorraine » : expression issue du voc de l’époque de la Révolution.
L’auteur fait allusion à l’ancienne province dans laquelle ont été découpés ces 3 départements, la Lorraine, officiellement rattachée à la France que depuis 1766.
l. 33 : « fonctionnaires publics » : la fonction publique contemporaine a été une création de la Révolution et, plus encore, de l’Empire. Les magistrats, comme l’auteur, ont été intégrés à cette fonction publique.
l. 3 : « Ressort de la cour royale de Nancy »
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