Mai 1968
Étude de cas : Mai 1968. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lalalalololo • 10 Mars 2015 • Étude de cas • 2 512 Mots (11 Pages) • 783 Vues
Mai 68
Mouvement de contestation politique, sociale et culturelle, qui se développa en France en mai-juin 1968
Mai 68 est d'abord un mouvement de révolte étudiante sans précédent, né du malaise latent au sein de l'université française (critique de l'enseignement traditionnel, insuffisance des débouchés, menaces de sélection). Il s'inscrit dans une crise internationale qui a pris naissance aux États-Unis : en septembre 1964, sur le campus de Berkeley, le Free Speech Movementlance la protestation contre la guerre du Viêt-nam. Mais le cas français se révèle tout à fait spécifique : le mouvement y revêt un aspect plus global, plus spectaculaire qu'ailleurs ; surtout, la révolte étudiante y débouche sur des grèves et une crise sociale généralisée, qui mettent en péril les sommets de l'État.
Par son triple aspect – universitaire, social et politique – l'explosion de Mai 68 a profondément ébranlé la société française par une remise en cause globale de ses valeurstraditionnelles, et a été le révélateur d'une crise de civilisation. Cette incroyable libération de la parole, ce bouillonnement social inattendu ont pris desallures de révolution.
1. Les trois crises du Mai français
1.1. La révolte des étudiant.
Les premiers incidents annonciateurs de la crise se produisent début 1968 à la faculté de Nanterre, ouverte en 1963 pour décongestionner la Sorbonne à Paris. Isolé au milieu d'un immense bidonville, ce campus s'avère propice à la fermentation politique et au développement de mouvements d'extrême gauche, qui prônent la révolte contre l'institution universitaire, considérée comme un des rouages de la société capitaliste. Ainsi naît le Mouvement du 22 mars, conduit par Daniel Cohn-Bendit. La multiplication des incidents à Nanterre conduit à la fermeture de l'université, le 2 mai.
Dès lors, l'agitation se transporte au centre de Paris ; ce qui n'était qu'une série d'incidents devient une crise nationale. Tout bascule le 3 mai quand la police intervient brutalement pour disperser le meeting de protestation tenu par les étudiants dans la cour de la Sorbonne. La répression (500 arrestations) provoque immédiatement la solidarité du milieu estudiantin avec la minorité militante. La révolte étudiante commence dans les rues du Quartier latin. Barricades, pavés, cocktails Molotov, contre-charges de CRS, matraques et gaz lacrymogènes : les affrontements s'amplifient de jour en jour, suivis en direct à la radio par la population. Le mouvement, animé par l'UNEF (syndicat étudiant dirigé par Jacques Sauvageot), s'étend aux lycées, où se forment les Comités d'action lycéens (CAL).
Le point culminant est atteint dans la nuit du 10 au 11 mai : étudiants et CRS s'affrontent en de véritables combats de rues (voitures incendiées, rues dépavées, vitrines brisées), faisant des centaines de blessés. Au lendemain de cette « nuit des barricades », le pays est stupéfait. L'agitation étudiante, jusque-là isolée, rencontre alors la sympathie de l'opinion publique : le 13 mai, à Paris et dans toute la France, les syndicats manifestent avec les étudiants pour protester contre les brutalités policières. La crise prend alors une nouvelle dimension, car le lendemain, de façon tout à fait inattendue et spontanée, une vague de grèves s'enclenche : à la révolte étudiante succède une véritable crise social
I.2 grève générale
Las de grèves ponctuelles et de négociations infructueuses, les ouvriers décident de contrer plus durement l'intransigeance patronale. Au soir du 14 mai, ceux de Sud-Aviation, dans la banlieue de Nantes, occupent leur usine et séquestrent le directeur. Les 15 et 16, la grève gagne les usines Renault de Cléon et Sandouville (Seine-Maritime), Flins et Boulogne-Billancourt. Progressivement, jusqu'au 22 mai, et sans mot d'ordre syndical national, le mouvement s'étend. Le pays se retrouve paralysé par 7 millions de grévistes déclarés (sans compter les salariés en chômage technique, ou bloqués par le manque de transports). Dans les usines, les bureaux, les services publics, les transports, tous cessent le travail. Il s’agit d’une situation inédite : en 1936, les grévistes n'avaient été que 2 millions, et seul le secteur privé avait été touché. Nées spontanément, les grèves de Mai 68 ne sont encadrées qu'a posteriori par les syndicats, qui collent cependant autant que possible au mouvement, tentant de le traduire en revendications négociables.
Enfin conscient des enjeux, le pouvoir finit par réagir. Le 24 mai, lors d’une allocution télévisée, le général de Gaulle annonce la tenue d'un référendum sur la « rénovation universitaire, sociale et économique », menaçant de se retirer en cas de victoire du « non ». Son annonce reste sans effet. Son Premier ministre, Georges Pompidou, joue alors la carte de la négociation sociale.
En pleine crise, les négociations de Grenelle (25 et 26 mai) mettent au jour les divergences au sein du mouvement de contestation : face au gauchisme des groupes étudiants (anarchistes, maoïstes, trotskistes), qui souhaitent un changement radical des structures, et aux revendications des grévistes, qui mettent surtout en cause les rapports de travail et les structures de pouvoir dans l'entreprise, le parti communiste (PCF) et la CGTinsistent sur les revendications professionnelles et salariales.
Le 27 mai, les représentants du gouvernement (notamment Jacques Chirac, alors secrétaire d'État aux Affaires sociales, chargé de l'Emploi), des syndicats et du patronat signent les accords de Grenelle, qui portent essentiellement sur une augmentation de 10 % des salaires et une revalorisation de 35 % du SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti), privilégiant ainsi les revendications « quantitatives » classiques aux revendications « qualitatives ». Mais ces accords, rejetés par certains éléments de la « base » qui veulent poursuivre la grève, ne suffisent pas à trouver une issue immédiate au conflit.
Malgré Grenelle, la grève continue donc. Le pouvoir, à court de propositions, paraît vacant. Les événements de Mai 68 entrent dans leur troisième phase, la crise politique.
1.3. La crise politique
Un mouvement dépourvu d’unité
Ni le mouvement de contestation ni les partis de gauche ne réussissent à proposer de solution
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