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Les mémoires de la Guerre d'Algérie.

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Par   •  17 Novembre 2016  •  Cours  •  1 471 Mots (6 Pages)  •  749 Vues

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HISTOIRE

L’historien et les mémoires de la Guerre d’Algérie

(1954-1962)

Mémoires : souvenirs d’expériences vécues par un individu/une communauté.

        La Guerre d’Algérie (1954-1962) sujet « brûlant » à l’origine de nombreuses polémiques et controverses en France comme en Algérie. De par sa nature cette guerre qui ne veut pas dire son nom, nommée en tant qu’« événements », cette guerre de décolonisation a vu naître de nombreuses mémoires. Cette guerre a donné lieu à des violences (torture, attentats, terrorisme…). Il existe toujours des liens entre la France et l’Algérie, ces mémoires plurielles et diverses sont en concurrence/reconnaissance.

        Dans ces conditions, l’historien peut-il faire des mémoire l’objet d’histoire ? Quels sont les enjeux de ces mémoires concurrentes, celles-ci sont-elles compatibles avec le travail de l’historien ?

I) La multiplicité des mémoires rend l'histoire difficile, la tentation de l'oubli et de l'amnésie collective

        

1- Des mémoires plurielles et antagonistes :

        En 1962 en France, la Guerre d’Algérie a laissé place à une forme d’occultation du passé par les autorités de l’État (défaite, tabou sur les tortures et violences).

Il y a une concurrence entre les groupes mémoriels pour une reconnaissance de leurs souffrances. Les pied-noir                 voient ça comme une trahison de De Gaulle. Cela est à l’origine de revendication et d’une fracture dans la société Française. La Guerre d’Algérie est un tabou, quelques rares tentatives isolées pour faire éclater la vérité.

Antagoniste : qui s'oppose

        En Algérie, on parle de guerre de libération nationale, ceci est une guerre de décolonisation. Jusqu'en 1999 en France, on parlait de ça comme d’« évènements", pas en tant que reconnaissance officielle en tant que "guerre". En 1962, 2M de personnes impliquées dans la Guerre d'Algérie sont sur le territoire français, puisque l'Algérie est redevenue indépendante donc les pieds noirs en grande majorité se retrouvent en dite "métropole" (France).

        * Les appelés du contingent : Armée française, ce groupe mémoriel = mémoire des vaincus marquée par les violences commises et parfois non-assumée (la torture).

        Benjamin Stora : pied noir, il a resencé entre 1962/1982 environ 2500 ouvrages sur l'Armée Française durant la Guerre d'Algérie.

        * FLN (Front de Libération Nationale) : parti crée en 1954, c'est un mouvement, parfois le ALN (Armée de Libération Nationale), parti politique qui a le pouvoir depuis 1962, le président algérien actuel (Abdelaziz Bouteflika, président depuis 1999) est membre de ce parti politique. C'est la mémoire des vainqueurs qui a imposé une mémoire officielle presque « mythifiée ». Leur slogan, "un seul héros, le peuple", légitimité politique, favorise l'union du peuple algérien. Le FLN a imposé une mémoire officielle.

        * Les pieds noirs : (premiers français arrivés avaient les pieds sales, pas de certitude) 800k rapatriés (environ 1M) revenus dans la métropole après la guerre.

« Mémoire douloureuse : mémoire d'un pays perdu". Massacre d'Oran en 1962, après les accords d'Evian dû à la rancune du peuple algérien suite à la colonisation. On parle certaines fois de "Nostalgérie", idéalisation de leur terre natale "La France c'est ma patrie mais l'Algérie c'était mon pays".

        * OAS (Organisation de l'Armée Secrète) : Organisation clandestine et terroriste créée en 1961 (militaires et civiles), Les "ultras" sont ceux qui refusent toutes idées d'indépendance de l'Algérie. Groupuscule marqué par l'extrémisme

        * Harkis : Environ 400k personnes, supplétif (armée auxiliaire, secondaire) musulmans de l'armée française, ils sont considérés comme des traitres en Algérie, mémoire très douloureuse, leur histoire collective est marquée par la tragédie, ils se sont sentis abandonnés par le gouvernement français puis désignés comme des traitres par le peuple algérien, ils n'avaient aucune reconnaissance d'aucun des deux côtés.

2- L'amnésie autour de la Guerre d'Algérie :

        - Après 1962, les autorités politiques françaises proclament des lois d'amnistie pour acquérir une sorte d'apaisement dans une société française, volonté d'oublier.

La Guerre d'Algérie est un traumatisme pendant longtemps et est même un tabou.

 Difficultés à faire émerger une vérité historique, sauf quelques exceptions, Le film "La Bataille d'Alger" (1966) de Gillo Pontecorvo. C'est un film qui veut montrer la vérité historique. Dans les années 70, les travaux d'historiens se multiplient et notamment Pierre Vidal-Naquet en 1972 il publie "La raison d'Etat, la torture dans la République". Il est l'un des premiers historiens français à évoquer la torture de l'armée française lors de cette guerre. C'est un historien de l'Antiquité, mais il a travaillé sur la période contemporaine car c'est un historien engagé politiquement à gauche, c'est un retour brutal de la mémoire.

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