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Les Guerres Balakniques

Étude de cas : Les Guerres Balakniques. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  10 Novembre 2021  •  Étude de cas  •  2 672 Mots (11 Pages)  •  285 Vues

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« La première guerre mondiale commence comme la troisième guerre balkanique », observe l’historien américain Samuel Williamson Jr. Ce constat signifie que le conflit qui va embraser l’Europe commence en fait dès 1912.

Jusqu’au XIX siècle, l’Empire ottoman est une grande puissance qui s’étend sur trois continents : l’Asie, l’Afrique et l’Europe. Du XI au XVI siècle, il a conquis tout le sud-est du continent de la mer Adriatique jusqu’au Danube et à la mer Noire. Cette région aux portes de l’Europe est plus communément appelée « péninsule des Balkans », du nom de la chaîne de montagnes qui la traverse d’est en ouest.

Les Balkans constituent une mosaïque ethnique et religieuse complexe : sa population est slave, grecque, albanaise, roumaine avec d’importantes communautés turques. La plupart sont chrétiens avec une majorité de catholiques en Slovénie et en Croatie et une majorité est orthodoxe en Serbie, en Grèce, en Bulgarie et en Roumanie. Les Albanais et les Bosniaques sont eux majoritairement musulmans, respectivement à 70% et 50%. Cette région ottomane est donc principalement peuplée par des minorités chrétiennes au sein d’un Empire musulman. Dans l’Empire ottoman, les juifs et les chrétiens - qui n’ont pas accès aux emplois publics ou à la propriété foncière - sont principalement des marchands et des commerçants. Cette structure très communautaire de la société aboutit à une organisation stratifiée avec des regroupements religieux qui participent à favoriser ces revendications culturelles et cultuelles contre l’Empire ottoman.

On peut se demander s’il faut considérer les guerres balkaniques en tant qu'événement annonciateur, laboratoire ou avant-première de la Grande-Guerre ?

Ces guerres sont issues d’un contexte géopolitique complexe, fruit de dissensions et de soulèvements, amenant à deux conflits, aux causes et aux conséquences cruciales dans le déclenchement de la Première Guerre mondiale.

Mise en contexte du cadre géopolitique

Les bouleversements provoqués par la Révolution française vont favoriser l’émergence de l’idée nationale parmi ces peuples. (La Grèce devient d’ailleurs indépendante dès 1830).

A partir de 1875 une série de crise va bouleverser les Balkans notamment dû aux ambitions de la Russie et de l’Autriche-Hongrie ainsi qu’au déclin de l’Empire Ottoman (surnommé l’Homme malade de l’Europe). A l’origine peu touchées par les mouvements nationalistes européens, les minorités balkaniques commencent petit à petit à s’imprégner de cette mouvance nationale et à revendiquer le droit de se constituer comme nation au sens libéral du terme. La région des Balkans est également instable en raison de l’ingérence directe ou indirecte des grandes puissances voisines. La Russie, dont la population est majoritairement slave orthodoxe, soutient le nationalisme balkanique contre l’Empire ottoman et l’Autriche-Hongrie. En devenant la grande puissance protectrice des minorités slaves des Balkans, l’Empire russe veut accentuer sa présence et son influence dans la région.

L’Autriche-Hongrie, qui dispose de vastes minorités slaves au sud, craint la constitution d’un État serbe slave à ses frontières qui renforcerait les sentiments nationalistes de sa propre population. L’Autriche-Hongrie est en effet un État multiethnique dominé par les Autrichiens et les Hongrois où les minorités croates et serbes sont discriminées. La création d’une Serbie indépendante pourrait ainsi mettre en danger sa stabilité et questionner sa pérennité.

La Grande-Bretagne, dont les intérêts sont principalement commerciaux, souhaite maintenir un statu quo pour ne pas perturber les importantes routes maritimes qui transitent via les détroits de l’Empire. Consécutif au repli ottoman, les Balkans sont devenus une poudrière où se croisent et s’affrontent à la fois les intérêts des États de cet espace, décidés à chasser la Turquie d’Europe et à en récolter les dépouilles, et ceux des grandes puissances, notamment de l’Autriche-Hongrie et de la Russie, qui s’emploient à conserver ce mouvement sous leur contrôle, qu’elles cherchent à le favoriser ou à le retenir.

Le peuple bulgare est le premier à se soulever (mais est sévèrement réprimée, cette répression émeut l’Europe). La Russie profite de cette occasion pour déclarer la guerre à la Turquie (guerre Russo-Turque 1877-1878) celle-ci s’achève par le traité de San Stefano (3 mars 1878) alors que la Russie est arrivée aux portes d’Istanbul. Ce traité permet l’indépendance totale de la Serbie et de la Roumanie, et instaure la création d’une Grande Bulgarie qui occupe quasiment tous les territoires arrachés aux Turcs.

L’Empire Austro-Hongrois ainsi que la Grande Bretagne voient d’un mauvais œil cette puissance émergente et l’influence grandissante de la Russie et exigent de nouvelles négociations. Celles-ci vont être hébergée par l’Empire Allemand qui s’efforce, selon la volonté de Bismarck de maintenir l’Autriche-Hongrie et la Russie dans un même système politique afin d’isoler la France qui a des velléités de revanche depuis la guerre Franco-Prussienne de 1871. C’est ainsi qu’au terme d’un congrès qui se déroule à Berlin avec les différents protagonistes est signé le traité de Berlin le 13 juillet 1878 qui revoit le traité de San Stefano : la Grande Bulgarie perd la quasi-totalité de ses conquêtes, le territoire restant est divisé en deux Etats, la principauté de Bulgarie qui est indépendante et la Roumélie orientale qui est rattaché à l’empire Ottoman mais dispose d’une certaine autonomie. La Russie obtient la Bessarabie (territoire roumain allié qui est annexé), la Grèce s’agrandit en obtenant la Thessalie, l’Autriche-Hongrie obtient le droit de gouverner la Bosnie-Herzégovine pour trente ans, bien que ce territoire reste la propriété du Sultan.

Alors que la situation semble s’apaiser, l’Allemagne noue une alliance forte avec l’Autriche en octobre 1879 c’est la Duplice, rejoint en 1882 par l’Italie formant alors le Triplice ou Triple Alliance. Parallèlement l’Allemagne toujours menée par la politique Bismarckienne, rassemble dans une même alliance les empires Russes et Autrichiens lors du Traité des trois empereurs en juin 1881.

Dans les Balkans l’Autriche fait entrer dans son camps la Serbie (en 1881) et la Roumanie (en 1883). Elle profite de la crise Bulgare en 1885 qui voit la Bulgarie annexé de façon non officielle la Roumélie Orientale et affronter la Serbie, la Russie et la Bulgarie lors de ce conflit voit leurs liens diplomatiques se rompre. Ce conflit se résout

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