Le stalinisme

Laure ROUSSELET, L2 HSS

Le stalinisme

Au début du XXe siècle, la mouvance socialiste dans le monde n’est plus à faire. L’industrialisation et la montée du capitalisme contraint les travailleurs à se révolter contre une domination patronale.

La Russie autocratique et tsariste de Nicolas II, en proie à des troubles économiques majeurs, n' échappe pas à la mise en place de ces révolutions ouvrières.

En 1917, face à l'abnégation des paysans, des ouvriers et des étudiants, le tsar abdique. L’occasion pour les révolutionnaires russes de prendre le pouvoir et instaurer leurs idéaux à une population favorable à un changement de régime politique.

Lénine, instigateur de la Révolution d’Octobre 1917, s'octroie le pouvoir. Le chef des bolcheviks, partisans de la pensée léniniste depuis 1903, entame une politique de répression et de dictature sans précédent dans tout le pays pendant quatre longues années. En s’inspirant des idées de Marx , philosophe et économiste allemand à l’origine de la doctrine marxiste, de la lutte des classes et de la dictature du prolétariat, Lénine règne en véritable maître de la terreur sur l’Union Soviétique. En 1922, lorsque Lénine est victime d’un accident vasculaire cérébral, la question d’un successeur légitime se pose. Un combat entre ses anciens compagnons de route, Djougachvili et Trotsky, s’opère. Malgré la méfiance du dirigeant russe envers ses deux compères, Iosif Vissarionovitch Djougachvili se démarque.

Ce fils de cordonnier géorgien naît en 1878 est un adepte des thèses marxistes depuis l’âge de 20 ans. En 1904, il rejoint l’aile bolchevique du parti social-démocrate russe,dirigé par Lénine, avant d’entrer au comité central du parti bolchevique indépendant en 1912. Lors de sa jeunesse, Iosif enchaîne les exils et les évasions pour échapper à l’autocratie de son pays et faire vivre ses idées communistes.

En 1913, celui qu’on nomme “Koba”, s’approprie le surnom de Staline, l’homme d’acier en russe. A cette date, sa réputation n’est plus à faire, tant ses actions révolutionnaires sont importantes. Dès lors, il s’impose, aux côtés de Lénine, comme l'homme fort de la Russie.

En 1922, Staline devient secrétaire général du parti communiste de l’Union soviétique (PCUS). Cette position lui permet, à la mort de son mentor en 1924, d’accéder progressivement au pouvoir suprême.

Pendant une trentaine d'années, Staline fait régner sur l’Union des Républiques Socialistes et Soviétiques (URSS), un pouvoir répressif et totalitaire centré sur sa propre personne.

Alors, on peut se demander, comment se caractérise la doctrine mise en place par Staline en URSS ?

Dans un premier temps, on abordera l’ ascension de Staline par la force dans l’URSS des années 1920. Dans un deuxième temps, on s'intéressera à la politique répressive et brutale qui court sur le territoire soviétique de 1930 à 1940. Dans un troisième temps, on s'intéressera à la vision qu’entretient Staline avec l’international et la mise à l’épreuve de sa politique dans un conflit mondial.

Pour commencer, Staline revendique , de tous temps, être un marxiste léniniste orthodoxe, élevé sous l’aile de Lénine.

De son ascension politique à sa mort en 1953, Staline refuse d' utiliser officiellement le mot de « stalinisme » pour désigner l’idéologie politique de son régime. L’attachement à la politique de son prédécesseur lui permet d’asseoir sa légitimité en tant que « guide » de l’URSS et du mouvement communiste international vis-à-vis du peuple soviétique, au prix de la persécution de toute forme de dissidence idéologique.

En plus de défendre un « socialisme dans un seul pays » construit grâce à une « révolution par le haut », le stalinisme hérite de certaines idées léninistes et bolcheviques utilisées lors de la guerre civile de 1919 à 1921. Les révolutionnaires pro-lénine s’appuient sur l'interprétation de l’Histoire en termes de lutte des classes que théorise Marx au XIXe siècle. Il affirme que quelle que soit la période historique étudiée, une confrontation est inéluctable entre les différentes classes sociales. Pour s’en sortir, la classe opprimée n’a pas le choix de lutter.

Cette pensée est la base du communisme.

Sans oublier, la légitimité inébranlable d’une phase transitoire appelée «dictature du prolétariat», définie par Marx, pour abattre la bourgeoisie et l’État et la primauté absolue d’un seul et unique parti, sans fraction possible à l’intérieur, auquelle Staline compte énormément.

Le Stalinisme, en URSS, est un vaste programme de transformation sociale et industrielle, inspiré des idées de Marx et Lénine.

L’idéologie qui découle de la pensée de Staline est simplement une adaptation idéologique du marxisme-léninisme.

Staline, contrairement à son mentor, Lénine, son rival, Léon Trotski ou d’autres idéologues révolutionnaires, n'est pas préparé à la pensée doctrinale.

Son seul souhait, en tant qu’homme d’appareil, est d’accroître son influence personnelle sans se soucier de ceux qui l'entourent.

A partir de 1925 et jusqu’à la fin de sa vie , Staline évince de nombreux rivaux et anciens alliés, qui le bloquent dans son avancée.

En 1927, avec l’aide de l’aile droite du PCUS, il écarte son principal concurrent, Trotski, dont il critique l’intellectualisme.

Staline continue, avec Zinoviev et Kamenev, deux dirigeants historiques du mouvement bolchevique, autrefois ses alliés lors de l’éviction de Trotski.

En 1929, par un renversement d’alliance avec la droite, il se débarrasse de Boukharine et de Rykov, eux-mêmes deux grands chefs bolcheviks.

L’année suivante, il installe des fidèles staliniens, appartenant à la nomenklatura, l’élite soviétique, à ces postes clés. Les anciens communistes s’évaporent du PCUS et font place à l’arrivée de nouveaux partisans.

Par cette stratégie, Staline essaie, toute la durée de sa régence, d'échapper à toutes révoltes politiques.

Par le déploiement de la propagande, Staline façonne librement sa politique .

Staline

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