La guerre soudanaise
Analyse sectorielle : La guerre soudanaise. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar henrijoel • 30 Mai 2015 • Analyse sectorielle • 1 014 Mots (5 Pages) • 636 Vues
La guerre soudanaise
La seconde guerre civile soudanaise a commencé en 1983, même si elle est plus précisément une suite de la Première Guerre civile soudanaise de 1955 à 1972. Elle s'est déroulée principalement dans le Soudan du Sud et fut l'une des guerres les plus longues et les plus meurtrières du xxe siècle. En effet, le bilan s'évaluait à 2 millions de morts, les rebelles séparatistes du Sud s'étant opposés au gouvernement central, et plus de 4 millions d'habitants du sud ont été forcés d'abandonner leur maison. Le nombre de victimes civiles est l'un des plus élevés de toutes guerres, depuis la seconde Guerre mondiale. Le conflit a officiellement pris fin avec la signature d'un accord de paix en janvier 2005.
Origines et causes
Cette guerre est habituellement représentée comme un combat entre les populations du Sud, non Arabes, et celles du Nord, contrôlées par un gouvernement arabe. Les Royaumes et les grandes puissances situées le long du Nil ont combattu les soudanais des terres depuis des siècles. Depuis au moins le xviie siècle, les gouvernements centraux arabes ont essayé de réguler et d'exploiter les catholiques du Sud et du centre du Soudan1.
Carte du Soudan.
Durant la domination coloniale britannique du Soudan anglo-égyptien, ceux-ci administraient les provinces du nord et du sud séparément. Le Sud était considéré comme similaire aux autres colonies est-africaines — Kenya, Tanzanie, et Ouganda — alors que le nord du Soudan s'apparentait plus aux colonies arabes (Égypte). Les arabes du nord ne pouvaient obtenir des positions de pouvoir dans le sud Catholique dominé, et des barrières au commerce entre les deux régions étaient mises en place.
Cependant, en 1946, les britanniques cédèrent à la pression du nord pour réunifier les deux régions. L'arabe devint la langue administrative au sud, et les populations du nord commencèrent à y obtenir des postes de pouvoir. Les élites du sud, anglophones, ressentirent ce changement comme une mise à l'écart de leur propre gouvernement2. Après la décolonisation, la plupart des pouvoirs fut donnée aux élites du nord, basées à Khartoum, causant des troubles dans le sud.
En 1955, le ressentiment des populations du sud par rapport à la domination du nord arabe musulman culmina lors d'une mutinerie des troupes du sud dans la province d'Équatoria-Central. Ces troupes se révoltaient contre le gouvernement de Khartoum car celui-ci n'avait pas tenu sa promesse faite aux britanniques de créer un système fédéral. Durant les 17 années suivantes, la région du sud se retrouva confrontée à un conflit civil, et plusieurs leaders du sud militèrent pour l'autonomie ou la sécession.
Un autre élément d'explication de la seconde guerre civile tenait en la présence de nombreuses sources de pétrole, particulièrement dans le sud. Les revenus du pétrole constituaient près de 70 % des gains du Soudan à l'exportation. Du fait des nombreux affluents du Nil et des précipitations plus importantes dans le sud du Soudan, celui-ci a un meilleur accès à l'eau, et est de ce fait bien plus fertile. Le nord du pays est situé au commencement du désert du Sahara. Le désir des populations du nord de contrôler ces ressources, et de celles du sud d'y maintenir le leur, contribua à la guerre. Une guerre parallèle entre les Nuer et les Dinka faisait aussi rage au sud.
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