La Première Guerre mondiale

L’année 2014 est celle de la commémoration et du centenaire de la guerre 14-18 qui conduira à une série de rendez-vous politiques qui visent à réactiver la mémoire collective de ce que les historiens nomment : la matrice du 20ème siècle. En effet la guerre 14-18 a été le moteur des grands évènements du court 20ème siècle (1914-1989) : conflit des nationalismes français et allemands, montée des fascismes, naissance du totalitarisme, avènement de la démocratie libérale. La guerre 14-18 est donc le moment fondateur des démocraties occidentales car c’est la première guerre pour laquelle l’on ne se bat pas pour le roi, l’empereur ou le monarque mais pour ses enfants, c’est donc la première guerre démocratique permettant d’en comprendre le sens

Dans un 1er temps nous analyserons les traditions historiographiques qui permettent d’interpréter les origines de la 1ere guerre mondiale (I). Dans un second temps, il s’agira de refléchir à la manière dont on raconte rationnellement des événements du passé(II). Enfin, dans un 3ème temps la 1ère GM nous permettra de comprendre comment les nations tirent les csq des expériences tragiques du passé (III).

I) La commémoration de la 1ère GM et les traditions historiographiques :

a) L’histoire événementielle :

Les premiers historiens qui ont consacré à des évènements historiques une chronologie sont les historiens grecs et romains. Tacite et Thucydide on été les premiers à rendre compte par la chronologie d’évènements historiques qui conservaient une dimension mythologique et folklorique car ces récits devaient servir à l’enseignement de jeunes générations.

Les évènements historiques ne sont pas des faits bruts. Ils nécessitent pour qu’on puisse les comprendre des concepts qui permettent de les éclairer. Les guerres comme les conflits n’ont pas toujours donné lieu à des récits chronologiques car avant l’invention de l’écriture comme dans les sociétés orales, la forme légitime de la vérité n’est pas la chronologie mais la poésie.

En ce qui concerne la première guerre mondiale les interprétations sur les origines de la guerre dépendent des outils méthodologiques dont on dispose. Une analyse marxiste découvrira les origines de la guerre dans les contradictions du capitalisme. À l’inverse une analyse libérale découvrira les origines de la guerre dans la tension entre nationalisme français et nationalisme allemand.

Pendant de nombreux siècles, les guerres ont été l’objet de récit chronologique qui était toujours interprété dans une perspective religieuse. Ainsi Saint Augustin interprète l’effondrement de l’empire romain comme la défaite des dieux païens face aux dieux chrétiens. C’est la même perspective religieuse « en Orient comme en Occident » qui interprète les croisades comme une guerre de religion. Durant des siècles c’est donc l’action de Dieu dans le monde qui est le modèle d’interprétation classique qui prévaut dans toute les sociétés.

B) L’histoire positiviste

Durant des millénaires, les événements historiques (conflits et guerre) ont été donc été interprétés dans une perspective religieuse. On vivait et on mourrait pour Dieu, le roi, l’empereur ou la nation. A partir du 19ème siècle, les historiens français développent une nouvelle méthodologie historique (Seignobos, Langlois) basée sur le récit des grandes étapes de la construction des Etats Nations. L’objectif fondamental de ces historiens est de montrer comment s’est construit le sentiment national. A l’ère démocratique, non seulement 14-18 est la 1ère guerre démocratique où l’on se bat pour ses enfants, mais c’est aussi une guerre qui est décrite comme le produit de l’interaction

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