La Dette Des Pays Du Tiers-Monde
Recherche de Documents : La Dette Des Pays Du Tiers-Monde. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jeanmeuh • 15 Janvier 2013 • 4 450 Mots (18 Pages) • 1 818 Vues
LA DETTE EXTERIEURE DES PAYS DU TIERS MONDE.
La question de la DETTE EXTERIEURE PUBLIQUE des pays du Tiers Monde est l’une des
préoccupations majeures de la fin du 20e siècle.
Une part importante des budgets de ces pays est aujourd’hui consacrée au service de cette
dette. Ce puissant mécanisme de transfert de leurs richesses vers les institutions financières
internationales, les grandes banques occidentales ou les états développés, leur interdit tout
développement réel et durable, et les subordonne aux pays du Centre. Cela permet, en outre, à la
bulle financière de croître et de jouer son rôle déstabilisateur.
1. HISTORIQUE.
C’est l’histoire d’une dette qui n’existait pas il y a quarante ans.
a. De 1945 à 1970.
L’endettement extérieur du Tiers Monde est faible dans un environnement monétaire assez
stable.
b. Fin des années 60, début des années 70.
Augmentation des prêts à des taux d’intérêt faibles consentis par :
1) les banques privées du Nord qui voient affluer chez elles des masses d’Eurodollars ($ qui
restent en Europe au lieu de retourner aux USA) et de pétrodollars ($ placés à Londres ou New-
York par les pays de l’OPEP après le premier choc pétrolier de 1973). Afin de rémunérer ces
liquidités importantes, elles les placent. Elles les prêtent aux pays du Sud à des taux très bas
(voire négatifs en termes réels1). Certains pays (surtout en Amérique Latine) sont encouragés à
s’endetter plus que de raison car, le cours des matières premières étant favorable( pétrole du Vénézuela, zinc), leurs revenus
d’exportations croissaient et les banques étaient assurées du remboursement.
2) les gouvernements du Nord qui distribuaient ainsi du pouvoir d’achat aux pays du Sud afin
que ceux-ci leur achètent biens d’équipement, céréales, services, technologies…
3) la Banque Mondiale dont les orientations sont déterminées par les USA. Les enjeux
poursuivis étant de
- stabiliser l’aire d’influence américaine. On prête surout aux alliés stratégiques des USA (Mobutu,
1 voir Chapitre 2. TERMINOLOGIE
La dette extérieure des pays du Tiers Monde - page 2
Suharto, le Brésil, le Chili, l’Argentine…)
- augmenter la domination des principales puissances industrielles
- endiguer les mouvements révolutionnaires, le "développement" étant une antidote à l’idéologie
communiste. C’est la période de la décolonisation, des indépendances, des révolutions (Cuba,
l’Algérie, le Chili, la Chine,…)
- amener les classes locales au pouvoir à abandonner toute politique favorisant l’indépendance
économique de leur pays.
C’est ainsi qu’en 1968, la Banque Mondiale sous la présidence de Robert Mac Namara
augmente considérablement les prêts à bas taux d’intêret (tableau 1) mais assortis de fortes
conditions visant à connecter les économies du Sud au marché mondial.
Tableau 1.
Entre 1968 et 1980 la dette du Tiers Monde a été multipliée par 12 *
* Le bateau ivre de la mondialisation - page 210
Le Nord accorde des prêts pour des projets tournant les économies du Sud vers les
exportations à destination des pays industrialisés (ressources naturelles, cultures d’exportation
qui remplacent les cultures vivrières, ce qui diminue la souveraineté alimentaire) et en même
temps, le Sud importe des biens, des services, des technologies, des barrages, des usines
fournis par le Nord.
La dette des pays du Tiers Monde prend alors des proportions inattendues => c'est + le tournant des années 80 qui la fait explosé.
c. Le Grand virage de 1979 à 1982.
On change les règles du jeu à Washington.
En 1979 la Banque Centrale des USA décide d’augmenter subitement et de manière drastique
les taux d’intérêt américains (afin de réorienter les investissements vers les USA : besoin
d’argent pour la politique d’armement de Reagan, et refus d’augmenter les impôts). C’est le
choc Volcker, du nom du président de la Réserve Fédérale. Cette décision va plonger les pays du Tiers Monde dans une spirale infernale. Les prêts étaient libellés en dollars et indexés en
fonction du marché des taux d’intérêt américains et de celui de la City (Londres). Par voie de
conséquence, ces taux d’intérêt explosent (exemple : l’Amérique Latine : le taux d’intérêt réel
passe de -3,4% dans les années 70-80 à +27% en 1982).
La situation s’aggrave en outre du fait de la baisse des revenus d’exportations des pays du Tiers Monde : l’offre accrue des produits =>=>=>=> à cause du choc pétrolier de 73.
exportés par ces pays dans un contexte d’essoufflement du rythme de croissance des pays
industrialisés,
...