La Тurquie dans le monde
Commentaire de texte : La Тurquie dans le monde. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar batuhan • 19 Février 2014 • Commentaire de texte • 319 Mots (2 Pages) • 677 Vues
Pour la première fois depuis quarante-trois ans, le matin du 1er mai 2013, le pont de Galata, qui, à Istanbul, relie les rives de la Corne d’Or à la place Taksim, avait été relevé, ses deux pans de chaussée bitumée dressés comme un mur noir. Dans un rayon de plusieurs kilomètres, tous les accès étaient fermés, et les bateaux qui assurent la liaison entre l’Europe et l’Asie suspendus jusqu’à 16 heures. Les manifestants qui, en ce jour de fête du travail, réussirent malgré tout à investir la place y furent accueillis par des gaz lacrymogènes et des chars. Quelques semaines plus tard, les opposants au projet gouvernemental concernant le parc Gezi affrontèrent à leur tour la police antiémeute, bientôt suivis par de très nombreux citoyens aux revendications plus larges. Au cours de son histoire, la place Taksim, lieu de rassemblement politique majeur, a toujours présenté le tableau des contradictions et des aspirations du paysC’est ce que traduisent son style semi-moderniste et sa topographie, créés en 1939 par l’urbaniste français Henri Prost et approuvés par Mustafa Kemal, fondateur de la Turquie moderne. Un lien symbolique unit ce lieu à la République, qui naît en 1923, après le démantèlement de l’Empire ottoman à la suite de la première guerre mondiale et du traité de Sèvres (1920). Ce lien, les projets du gouvernement de M. Recep Tayyip Erdogan — disparition du parc, reconstruction « à l’identique » d’une caserne ottomane, édification d’une mosquée, suppression du centre culturel Atatürk — visent à le trancher. Taksim, nœud routier et depuis peu ferroviaire (métro et funiculaire), ouvre sur Beyoglu et sur les quartiers les plus libéraux d’Istanbul, qui accueillent d’innombrables restaurants, théâtres, cinémas, bars et boîtes de nuit. Les jeunes composent l’essentiel de la foule qui s’y presse, et parmi eux circulent aussi les « apaches », ces adolescents de banlieue aux tenues voyantes et aux coiffures insolites, dont la présence reste tout juste tolérée.
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