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Genèse et affirmation des régimes totalitaires (soviétique, fasciste et nazi): points commun et spécificités

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Par   •  21 Mai 2013  •  3 277 Mots (14 Pages)  •  1 323 Vues

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Genèse et affirmation des régimes totalitaires (soviétique, fasciste et nazi) : points commun et spécificités

Le totalitarisme est probablement le système politique qui a le plus marqué le xxe siècle du fait du nombre de personnes concernées, de la taille et de la puissance des États totalitaires, mais aussi de leur impact décisif sur l'histoire et en particulier sur le déclenchement des guerres.

Les États totalitaires se caractérisent par une emprise totale du pouvoir politique sur tous les aspects de la vie d'une société. Ce sont des régimes dictatoriaux à parti unique où toute opposition est interdite et durement réprimée, le plus souvent par une police politique toute-puissante. Les libertés individuelles sont supprimées et la population est tenue sous contrôle non seulement par la terreur mais également par la censure et la propagande. L'économie, la culture, les loisirs sont également contrôlés par l'État, et son chef charismatique fait le plus souvent l'objet d'un culte de la personnalité. Ces États développent tous un projet de société autour d'une idéologie forte qui les pousse également à l'impérialisme (volonté de s'étendre par la conquête ou les alliances et de constituer un empire).

Si l'on se réfère à cette définition, il y a eu trois États totalitaires au cours du xxe siècle : l'Italie fasciste de Mussolini (1922-1943), l'Allemagne nazie d'Hitler (1933-1945), et l'URSS de Staline (1922-1953)(1).

Comment de tels systèmes politiques ont-ils pu s'implanter dans des États aux origines anciennes et aux institutions en apparence solidement établies ? Il est clair qu'ils ont profité de réelles fragilités : de l'usure du tsarisme pour l'URSS et des difficultés et erreurs politiques nées de la fin de la Première Guerre mondiale pour l'Italie et l'Allemagne. Comme nous l'avons vu plus haut, ces régimes ont de réels points communs, mais aussi leurs spécificités propres.

1. La naissance des régimes totalitaires

La conquête du pouvoir par le fascisme en Italie

• Entre 1918 et 1920, une importante crise morale, politique et sociale secoue l'Italie. Des usines sont occupées par les ouvriers à Milan et à Turin. La multiplication des mouvements sociaux oblige des patrons à fermer leurs entreprises. Mais dans certains cas les ouvriers décident de poursuivre la production en prenant les postes d'employés. On retrouve ce même mouvement dans les campagnes où des paysans sans terre occupent les grandes propriétés terriennes (les latifundias). Ces manifestations s'inspirent en partie des idées socialistes et du modèle bolchévique, mais elles sont également portées par d'anciens combattants de la Première Guerre mondiale qui, alors qu'ils ont consenti de gros sacrifices, n'ont pas retrouvé les emplois espérés à leur retour des combats. De plus, un fort sentiment d'injustice a été ressenti dans la population italienne lorsque les revendications territoriales du pays n'ont pas été satisfaites par le traité de Versailles, malgré le ralliement italien au camp des vainqueurs (on parle de « victoire mutilée »). Par exemple, la ville de Fiume sur l'Adriatique n'a pas été rattachée à l'Italie.

• La bourgeoisie est inquiète de voir se développer les mouvements sociaux et l'idéologie socialiste, les ouvriers sont mécontents de leur sort tout comme les anciens combattants qui, de plus, ne sont pas satisfaits de la manière dont le gouvernement a négocié la fin de la guerre. Les mécontentements sont divers, mais tout le monde s'entend pour critiquer la démocratie libérale parlementaire en place : l'antiparlementarisme et les forces antidémocratiques se développent. Mussolini et le parti fasciste vont profiter de la situation pour prendre le pouvoir. Benito Mussolini est issu de la petite bourgeoisie, c'est un ancien combattant qui a été journaliste et instituteur. Il réussit à réunir dans son parti, les Faisceaux italiens de combat, créé en 1919, des mécontents de tous bords : anciens combattants comme lui, nationalistes, et même syndicalistes révolutionnaires. Les Faisceaux n'ont de ce fait pas de ligne idéologique précise, ils semblent même se rapprocher des idées socialistes en militant pour moins d'inégalités sociales, mais ils défendent en fait des principes démagogiques tirés des différentes tendances qui les composent et donc susceptibles de séduire le plus grand nombre. Mussolini va dans un premier temps faire briser les grèves à ses squadre, milices d'anciens combattants (« chemises noires ») qui n'hésitent pas à menacer et torturer les syndicalistes et leurs familles pour faire cesser les mouvements sociaux. Ils ont même recours à l'assassinat. Son action séduit la bourgeoisie d'affaires et les chefs d'entreprise qui le financent. Le mouvement recrute de plus en plus de personnes et a de plus en plus de moyens. En 1921, les Faisceaux deviennent le Parti national fasciste et affichent leurs ambitions politiques. Malgré l'affaiblissement des partis de gauche et l'échec de la grève de 1922 (brisée), la conquête du pouvoir par les urnes n'est pas assez rapide pour Mussolini. Il décide donc de brandir la menace d'un coup d'État : une marche sur Rome de ses partisans est organisée en octobre 1922. Le roi veut éviter une guerre civile, il nomme donc Mussolini à la tête du gouvernement en pensant qu'il pourra négocier avec lui, mais il n'en est rien et ce dernier va peu à peu transformer l'État italien en régime autoritaire. Il a cependant réussi à arriver au pouvoir légalement.

L'avènement d'Hitler et du nazisme en Allemagne

• Hitler est fasciné par le modèle fasciste et va reprendre les mêmes méthodes pour conquérir le pouvoir. L'Allemagne de la république de Weimar connaît elle aussi une crise politique, économique et sociale grave. Désignée comme responsable de la Première Guerre mondiale par le traité de Versailles, elle doit payer de lourdes réparations aux vainqueurs (en particulier à la France). Une partie importante de la population allemande ressent très mal le « diktat » de Versailles qui provoque colère et frustration. Ce sentiment favorise la montée d'un nationalisme allemand à l'esprit revanchard qui réclame une Allemagne forte et expansionniste (les défenseurs du pangermanisme veulent une reconquête de tous les territoires européens où se trouvent des peuples germaniques). Il favorise aussi la recherche de coupables,

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