Exposé sur l'histoire de France
Fiche de lecture : Exposé sur l'histoire de France. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar thomass75 • 2 Novembre 2018 • Fiche de lecture • 2 201 Mots (9 Pages) • 802 Vues
Biographie et présentation de l'auteur
Dominique Borne est né en 1939 et a donc aujourd'hui presque 80 ans.
Durant son jeune âge, il va faire ses études à Versailles, Toulouse ou encore Saint-Cloud. Il déménage alors assez souvent dû à son père qui bouge beaucoup et qui est philosophe, professeur et intellectuel renommé qui a par exemple fréquenté durant ses études Jean-Paul Sartre. Dominique Borne fait par la suite des études littéraires en rentrant en khâgne au lycée Henri-IV de Paris où son père est d'ailleurs professeur de philosophie. Dominique Borne poursuit par la suite des études d'histoire à la Sorbonne. En 1962, il prépare un diplôme d'études supérieures en histoire contemporaine sur la guerre de Crimée. Il exerce ensuite deux-trois ans dans un lycée parisien avant d'être finalement reçu au CAPES avec une agrégation d'histoire en 1964. Entre 1964 et 66, il est professeur agrégé d'histoire en Tunisie avant de revenir en France en travaillant à Marseille de 66 à 70.
Par la suite, il va être nommé professeur de chaire à Bordeaux puis revient à Paris neuf ans plus en 79 en tant que professeur de khâgne au lycée Henri IV comme l'était son père avant lui.
Par ailleurs, en 1988 il est nommé Inspecteur général de l'Education Nationale dont il en devient le doyen pour un temps. Aujourd'hui, Emmanuel Borne est membre du Conseil National des programmes de l'Education Nationale. Il est ainsi plutôt acteur de la société.
Il a durant sa vie écrit un nombre assez conséquent d'ouvrage sur l'histoire et son enseignement mais aussi l'éducation en général. Ses recherches se fondent principalement sur l'histoire de France, l'enseignement de l'histoire, au fonctionnement de l'institution éducative ou encore à la laïcité et son enseignement.
II. Le Livre en lui-même
Ce livre se nomme Quelle histoire pour la France, paru relativement récemment puisqu'il date de novembre 2014.
Le livre débute par une citation en exergue de Michel de Certeau "l'histoire n'est pas sûre" qui annonce en quelque sorte le ton de l'ouvrage : la compléxité de l'Histoire. De manière générale, l'auteur explique que toute histoire est due à des assemblages/ des constructions plus ou moins artificiels pour donner un sens cohérent à l'histoire : il s'interroge alors sur l'histoire de France que nous pourrions aujourd'hui enseigner et invite à réintérroger cette histoire.
Le livre débute par "l'épuisement des grands récits historiques" qui passe, nous le verrons dans un instant, par une déconstruction des récits traditionnels par l'auteur. Le livre se termine par une conclusion en quelque sorte que je vais vous lire : dernier paragraphe du livre. Cela signifie qu'il existe plusieurs récits historiques qui se confrontent, sont en débat : une histoire providentialiste qui débute avec le baptème de Clovis, lorsque la France devient catholique et monarchique et un récit national républicain qui se réfère par exemple à la Révolution Française. Cependant, pour l'auteur ces récits n'ont plus aujourd'hui sens dans la société française bien qu'il y ait toutefois besoin d'une histoire nationale.
En ce sens, le titre de l'ouvrage est particulièrement important et est le thème central du livre "Quelle histoire pour la France" ? Dominique Borne souhaite alors une histoire plus ouverte incluant des évènements et des figures qui ont été exclus : le but est de réevaluer le regard de l'histoire, de réflechir à la construction de l'Histoire de France, à la manière d'enseigner l'histoire. Il y a ainsi un réel besoin de créer une nouvelle histoire de France pour ceux qui n'ont pas trouver leur place dans l'histoire de France : idée de faire entrer en histoire ceux qui n'y sont pas.
Ainsi, nous allons nous demander : Quelle histoire Dominique Borne propose t-il de donner à notre pays ? De quelle manière s'y prend t-il ?
Nous allons ainsi plonger dans le livre en suivant simplement le plan linéaire de celui-ci.
Dominique Borne propose tout d'abord un état des lieux, le nom de sa première partie. Primo, il débute par une déconstruction du récit scolaire des manuels scolaires des écoles primaires des années 40. L'objectif de ces manuels à l'époque est de présenter quelques grandes figures comme les Gaulois, Jeanne d'Arc, Richelieu pour donner des exemples de héros. La France est finalement présentée comme immuable, l'idée d'une France éternellement innocente (on enlève le côté négatif, embellisement). Et puis on passe de la monarchie à la Révolution, on ne présente pas la place de la France dans l'Europe = le but est surtout de faire aimer la patrie quitte à être général, trop général = pas tous les thèmes, conflits sans origine et conclusion. Dominique Borne dans son analyse explique que l'Histoire de France a depuis changé avec moins de figures héroiques, etc.
Il critique par la suite l'usage politique de l'Histoire de France. Borne repproche effectivement le peu de goût des Présidents de la République pour l'histoire de France, hormis pour de Gaulle et Mitterrand, et critique aussi l'instrumentalisation de l'histoire à des fins politiques : portée morale qui n'a pas lieu d'être. Vis à vis du devoir de mémoire de certains groupes comme le génocide juif, arménien, la colonisation : il souhaite qu'il soit davantage intégré à l'histoire nationale pour ne pas avoir une histoire en morceaux et qu'elle soit finalement continue et cohérente.
Il continue ensuite dans cet état des lieux à développer les deux grands récits traditionnels en apportant des réflexions profondes et critiques puisque ce sont ces deux grands récits qui ont façonné jusqu'ici l'histoire de France.
D'abord, il y a l'histoire providentialiste qui se constitue sous le règne de Philippe Auguste au moment où la monarchie invente la France : l'auteur dit d'ailleurs à la page 59 que le Roi est passé de "rex francorum" (Roi des Francs, chef d'un peuple donc) à rex Franciae (Roi de France, le souverain d'un territoire à présent). On retrouve aussi l'idée que le Roi a une mission divine que l'on retrouve dans l'expression "Gesta
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