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Discours sur le lien fédéral, Aristide Briand

Commentaire de texte : Discours sur le lien fédéral, Aristide Briand. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  20 Décembre 2018  •  Commentaire de texte  •  1 445 Mots (6 Pages)  •  898 Vues

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Introduction : 

     Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la clé de la paix européenne semble passer par la réconciliation franco-allemande. L’ordre européen précaire de l’après-guerre y place ainsi « l’Europe continentale à nouveau sous le sceau de la rivalité franco-allemande » (Sylvain Schirmann).

En effet, le texte soumis à notre étude est une allocution de M. Yves Le Trocqueur, Président du Comité Français de l'Union Douanière Européenne, destiné et prononcé lors de la Conférence du 15 novembre 1929.

En effet, cette allocution s’inscrit dans un contexte où l’idée du rapprochement franco-allemand constitue l'un des moteurs de la conscience européenne.

Toutefois, d’autres germes de conflits existent encore en Europe, notamment dans l’espace danubien et balkanique, entre les États victorieux et les États frustrés par les nouveaux découpages des frontières.

Le rapprochement franco-allemand semble donc au cœur de bien des projets et des initiatives en faveur de l’unité européenne lors de la prononciation de ce discours.

PBQ : L’intention de M.Yves Le Trocqueur s’inscrit donc, dans ce contexte, dans un objectif de rétablissement aux entraves qui contrarient alors dangereusement les activités économiques et commerciales européennes et mondiales durant la fin des années 20.

PLAN : Dans un premier temps, nous verrons l’inscription de l’idée européenne comme le fondement du projet fédéral d’une union entre les nations de l’Europe; puis nous étudierons les organisations internationales et les architectures européennes à la fin des années 20 et les problèmes auxquels elles se heurent.

  1. L’idée européenne, comme le projet fédéral d’une union entre les nations de l’Europe

A. Le plan Briand d’Union fédérale européenne et son échec.

  • Tout d’abord, en se prononçant à Genève à la tribune de la SDN, le 5 septembre 1929, Aristide Briand plaçait l’idée européenne au cœur du champ politique lorsqu’il « avait répondu lorsqu'il disait à Genève en septembre dernier » (l.16-17), il rappelle d’ailleurs qu’il s’est lui-même associé pendant ces dernières années à une « propagande » (l.14) active.

  • Mais au-delà de la référence à l’idéal européen qui lui sert surtout de relais auprès des opinions publiques, Briand a surtout présent à l’esprit les préoccupations du moment, notamment les blocages dans le domaine économique, les mesures proposées par la conférence économique internationale de Genève de « 1927 » (l.8) n’ayant pas été vraiment entendues, notamment s’agissant de mettre fin à l’accroissement des tarifs douaniers et d’initier une diminution des mesures protectionnistes. Il dit ainsi dans son discours : « On a tout de suite demandé contre qui était dirigée cette organisation de l'Europe. Comme si toute organisation devait être dirigée contre quelqu'un ! Non, messieurs, cela n'est dirigé contre personne, mais il faut qu'au point de vue économique, aussi bien qu'au point de vue politique, l'Europe s'organise. » (l.17-20)
  • Par ailleurs, la question des « barrières douanières qui existent actuellement en Europe sont l'obstacle le plus grave non seulement à sa prospérité, mais aussi à un rétablissement définitif de la paix. Il faut, par conséquent, tout en respectant les intérêts essentiels des économies nationales, trouver un moyen de faire disparaître ces barrières en commençant tout d'abord par stabiliser les tarifs douaniers actuels avec la volonté bien arrêtée de les abaisser ultérieurement. » (l.59-63) est primordiale dans cette allocution. Ici, M. Yves Le Trocqueur fait allusion à l’obsession d’Aristide Briand par le problème de la sécurité de la France et s’inquiète de la montée des tensions autour des minorités nationales, de la solidité réelle de la république de Weimar, de la tentation du réarmement par l’Allemagne. Son projet est donc surtout politique : il s’agit de « compléter le système de garanties que Locarno avait laissé géographiquement incomplet, ce à quoi le pacte Briand-Kellogg n’avait par porté remède, et rassembler les conditions d’une concertation permanente entre Etats européens, qui aurait pu résorber les crises prévisibles quand elles adviendraient, voire préparer des accommodements.

B.L’opposition de l’idée d’union européenne

  • De plus, cette «'Union Douanière Européenne» (l.5) serait donc une entente régionale réservée aux États européens membres de la SDN.

En effet, en guise d’Union européenne, il s’agirait donc là d’une association d’États exerçant son activité en coordination et dans le cadre d’une SDN qui resterait donc étroitement subordonnée.

-D’après ses concepteurs, incarnés par la « Dotation Carnegie » (l.21), cette "fédération" serait fondée sur l’idée non pas d’unité mais sur l’idée d’union : "Assez souple pour respecter l’indépendance et la souveraineté nationale de chacun des États, tout en leur assurant à tout le bénéfice de la solidarité collective" (…) pour le règlement des questions politiques intéressant le sort de la communauté ou de l’un de ses membres.

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