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Destins de l'eugénisme

Fiche de lecture : Destins de l'eugénisme. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  17 Mars 2019  •  Fiche de lecture  •  4 631 Mots (19 Pages)  •  548 Vues

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Fiche de lecture

Paul-André ROSENTAL, Destins de l’eugénisme

Présentation de l’auteur:

Paul-André Rosental, né le 19 juin 1961 est professeur des Universités, chercheur associé à l'INED et directeur adjoint à la recherche du Centre d'histoire de Sciences Po.

Diplômé d’un DEA de sciences économiques à Paris X-Nanterre en 1984, puis obtenant un doctorat d’histoire en 1993, sous la direction de Jacques Revel, il est habilité en 2002 à l’Université Paris I, à diriger des recherches sous la direction d’Alain Corbin portant sur «l’Histoire sociale et politique des populations (XIX-XXe siècles). Un des thèmes de recherche majeur à lequel il se consacre dans son ouvrage intitulé Destins de l’eugénisme (que nous allons étudier ici) est la doctrine eugéniste définie par le choix de déterminer des conditions favorables pour la procréation de sujets sains et donc d’améliorer génétiquement la race humaine.

Nature du document:

L’ouvrage Destins de l’eugénisme est un essai pionnier de la microhistoire politique de la France contemporaine. Sa rédaction est issue d’un contexte assez anecdotique. Effectivement Paul-André Rosental découvre dans un carton contenant des archives de l’Institut national d’études démographiques, une immense affiche circulant dans l’entre-deux-guerres dans les expositions d’hygiène vantant l’expérience des Jardins Ungemach se trouvant à Strasbourg, en plein centre, pas loin du Parlement européen.

L’affiche met en avant les résultats statistiques obtenus dans la cité-jardin Ungemach notamment à travers la taille et le poids des enfants et les notes de propreté des résidences.

Elle parle d’un laboratoire humain qui permet de «contribuer à l’accélération de l’évolution humaine».

En se fondant sur des archives inédites, l’ouvrage se focalise sur l’entreprise de la cité-jardin Ungemach fondée par Alfred Dachert en se basant sur une diversité de méthodes d’enquête: en résumant la carrière de figures prééminentes (biographique), en recensant les mots, en les définissant (lexicographique).

Il s’agit ici d’une réflexion socio-historique mettant en lumière, pendant la plus grande partie de l’ouvrage, le projet eugéniste de cette résidence considéré comme un modèle et qui permet de retracer l’histoire même de cet eugénisme.

L’objectif de l’auteur est d’informer le lecteur de l’existence peu connue d’une expérience eugéniste à Strasbourg se basant entièrement sur la reproduction ce qui la différencie des autres expériences qui souhaite uniquement intégrer les individus à une sorte de citoyenneté sociale. Effectivement, Rosental annonce dès le début de son livre que la cité-jardin Ungemach est bien son terrain d’étude mais il ne s’agit pas de son objet à proprement parlé mais d’un outil servant à une recherche plus générale: celle de saisir les causes du développement de l’eugénisme durant l’entre-deux-guerres et ce jusque dans les années 80, période d’ébranlement de cette doctrine perçue comme un danger. L’eugénisme décrit permet alors aux familles ciblées par l’expérience de la cité-jardin de se développer de façon plus rapide que les autres.

Développement:

La structure de l’ouvrage:

Afin de se livrer à une analyse continue et synthétique de l’oeuvre, il est nécessaire de se concentrer tout d’abord sur la structure même de l’ouvrage.

Premièrement, les Destins de l’eugénisme commence par une introduction intitulée «surprise aux archives» où l’auteur relate l’origine, la cause l’ayant poussé à écrire ce livre.

De plus, l’ouvrage dispose d’une table des matières relativement efficace se composant de quatre grandes parties dans lesquelles se trouvent plusieurs chapitres, chaque grande partie étant constituée de plus ou moins de chapitres qu’une autre partie suivant la nature de l’aspect étudié sur la cité-jardin. Par exemple, la première partie intitulée «un laboratoire humain» en compte quatre alors que la quatrième partie sur les «cultures scientifiques eugénistes» totalise huit chapitres. L’ensemble de cette table des matières permet de naviguer facilement d’un thème à un autre ce qui rend le livre plus abordable pour le lecteur qui peut cerner plus efficacement la complexité du sujet.

Outre, cette répartition des chapitres en quatre sous-thèmes, Paul-André Rosental apporte des informations complémentaires à celles de l’ouvrage de par l’établissement d’une annexe à la fin du livre faisant l’inventaire des œuvres d’Abel Ruffenach alias Alfred Dachert, fondateur de la cité-jardin d’Ungemach. Effectivement, mise à part son activité professionnelle d’homme d’affaires, dirigeant une confiserie de bonbons (dont la filiale est rattachée à la filiale de Léon Ungemach, roi de la conserve alimentaire et donnant son nom à la cité-jardin), ce dernier écrit des poèmes et surtout des tragédies.

De même, l’auteur consacre à la fin de son ouvrage une page aux abréviations définissant donc plusieurs sigles y figurant et écrit également ses remerciements aux personnes ayant permis à l’auteur d’accroître ses connaissances sur la cité-jardin et facilitant donc la rédaction du livre. Parmi ceux remerciés est François Dachert ayant donné à Rosental son aval sur l’accès aux archives de son père Alfred.

Enfin, la dernière partie de la table des matières se porte sur la table des documents retraçant le nom des documents exploités et mentionnés dans l’ouvrage par Rosental.

Résumé de l’ouvrage

Cette structure du livre maintenant esquissée permet maintenant d’élaborer une analyse détaillé des grandes parties du livre afin de bien comprendre l’histoire ce cette cité-jardin de Strasbourg.

Dans l’introduction, Paul-André Rosental fait une remontée dans le temps pour expliquer l’origine de sa conception d’écrire ce livre, ce qui lui a poussé de le rédiger. Cette histoire est surprenante. Quelques années avant la parution de ce livre, Rosental fouille les archives de l’INED (l’Institut national d’études démographiques) que le directeur François Héran venait d’ouvrir. C’est là qu’il découvre dans un carton, une immense affiche de l’entre-deux-guerres destinée à l’exposition d’hygiène de Strasbourg de 1935 et vantant les prouesses de l’expérience eugéniste de la cité-jardin d’Ungemach. Il découvre alors que «les Jardins Ungemach» (page 14) n’est pas qu’une simple curiosité de la part de Strasbourg mais est l’une des fiertés architecturales de la ville d’autant plus que ce projet prend à l’époque de l’ampleur: à partir de 1931, ses résultats sont loués dans la revue britannique Eugenics Review. Dès lors, Rosental comprend que même si décrire cette cité-jardin peut être apparenté à de la microhistoire, cela pourrait permettre de retracer les contours du développement de l’eugénisme au XXe siècle, chose à laquelle il s’intéresse dans ses travaux d’historien.

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