Commentaire d’article : Des « Français musulmans d'Algérie » aux « immigrés » L'importation de classifications coloniales dans les politiques du logement en France (1950 – 1970)
Commentaire de texte : Commentaire d’article : Des « Français musulmans d'Algérie » aux « immigrés » L'importation de classifications coloniales dans les politiques du logement en France (1950 – 1970). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar milagi • 26 Mars 2021 • Commentaire de texte • 611 Mots (3 Pages) • 568 Vues
Commentaire d’article : Des « Français musulmans d'Algérie » aux « immigrés »
L'importation de classifications coloniales dans les politiques du logement en France (1950 – 1970)
Cet article, publié dans Actes de la recherche en sciences sociales, une revue crée par le sociologue Pierre Bourdieu, a été écrit par François de Barros, une chercheuse et maître de conférences en sociologie à l’université Paris-8. Ses recherches portent surtout sur la catégorisation des étrangers par la municipalité française. Cet article s’inscrit ainsi dans cette démarche : ici l’auteur aborde l’évolution du traitement public des étrangers depuis les années 50.
Dans cet article Françoise de Barros présente trois idées expliquant l’adoption des classifications coloniales dans le traitement des étrangers.
Elle insiste notamment sur le rôle des « conseillers techniques pour les affaires musulmanes » dans la diffusion des classifications coloniales. Ces conseillers, recrutés au sein même des administrations françaises d’Algérie, étaient chargés d’encadrer l’arrivée des Français musulmans d’Algérie en métropole.
Pour réaliser leur objectif, ils ont eu recours à certaines pratiques coloniales : celle de répartir et séparer métropolitains et Français musulmans d’Algérie. Un mélange entre les deux populations n’est pas envisageable selon leur point de vue, du fait des coutumes, spécificités trop différentes des Français musulmans d’Algérie.
Ils se sont ainsi concentrés sur la mise en place d’une politique d’hébergement pour encadrer cette population et ont adopté des méthodes de classifications, utilisées dans les colonies, pour les répartir dans des logements. Les Français musulmans d’Algérie ont donc été classé selon leur statut : s’il s’agit d’une famille, d’un travailleur, mais aussi selon leur origine ethnique.
Les conseillers techniques pour les affaires musulmanes ont aussi eu le rôle de conseiller auprès d’autres administrations, ce qui explique la diffusion de leur méthode à d’autres acteurs publics. L’auteur, nous indique que la préoccupation lié au logement de cette population a été diffusé à des élus locaux ou encore des associations, qui se sont concentré davantage sur la mise en place de logement plutôt que d’autres services.
De plus, elle montre aussi que le changement de statut des Français musulmans d’Algérie a eu une influence sur l’extension des classifications coloniales à l’ensemble des étrangers.
Après l’indépendance de l’Algérie, les algériens ont changé de statut juridique : ils sont devenus des étrangers (un terme qui est ensuite remplacé par le terme d’immigré). C’est-à-dire qu’aucune différence n’est faite entre les anciens colonisés et les autres étrangers.
Cependant, même lorsque le statut juridique des algériens a changé, la classification a été perpétué. Cela est dû au fait que l’administration encadrant les étrangers, les services de liaison aux populations migrantes, a été constitué en majorité d’anciens conseillers techniques aux affaires musulmanes. Ainsi les politiques qui ont été appliqué sur les Algériens ont été diffusé à l’ensemble des étrangers.
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